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Des déchets radioactifs métalliques dans les matériaux de construction ?

Le gouvernement projette de modifier la réglementation sur les déchets radioactifs métalliques afin d’en limiter leur quantité. Ils pourraient à l’avenir être réutilisés dans notre environnement quotidien. Mais est-ce que ces mesures seront réellement efficaces et sans danger ? N’existe-t-il pas d’alternatives ?

Lundi 26 juillet 2021 Gestion des déchets

Un peu d’histoire

En 2004, un arrêté préfectoral autorise Feursmétal à effectuer des essais de fusion de ferrailles issues de la centrale nucléaire du Tricastin. Il s’agit de recycler des déchets nucléaires afin de les utiliser dans la fabrication de biens de consommation et de produits de construction. Cela aurait été une première en France, où la sortie des matériaux de la filière du nucléaire est interdite. S’en suit une importante mobilisation des riverains, politiques et associations, notamment l’ADSE membre de FNE Loire. À l’époque, des études établissent que le projet comporte des risques d’irradiation et de contamination radioactive. Après trois ans de lutte, le tribunal administratif annule l’arrêté. Cette décision devient ainsi un cas de jurisprudence.

Projet de modification de la réglementation encadrant la gestion des déchets radioactifs métalliques

Néanmoins, la question des déchets nucléaires perdure, d’autant plus avec le démantèlement de toute une génération de centrales. Aujourd’hui, le gouvernement veut modifier la réglementation encadrant la gestion des déchets radioactifs métalliques. Cela autorisera leur recyclage si leur taux de radioactivité artificielle est inférieur à 10 millions de Bq/kg. Les autorités considèrent l’impact sanitaire comme négligeable. De l’acier contaminé sera déclaré “ non-radioactif ”alors que sa radioactivité artificielle, normalement de 0 Bq/kg, pourra atteindre les 10 millions de Bq/kg ! Pourtant, rien ne garantit que le recyclage des métaux contaminés économise les ressources naturelles.

Une question de responsabilité

Les limites de dose ont déjà été abaissées. Les faibles doses de rayonnements ionisants se sont révélées plus nocives qu’attendu. La liste des maladies radio-induites s’allonge… Dans ce contexte, disséminer volontairement des substances radioactives sans contrôle et de façon irréversible, est irresponsable. C’est en contradiction avec les efforts faits pour limiter les niveaux d’exposition et le nombre de personnes exposées à la radioactivité artificielle et naturelle.

Alternatives

Il est indispensable d’étudier d’autres options de gestion des déchets radioactifs de très faible activité pour les générations actuelles et futures. Certaines solutions sont plus favorables que d’autres à l’environnement et à la santé. Par exemple, densifier les déchets métalliques peut réduire de 85 % le vide qui les compose et économiser ainsi les capacités de stockage. On peut alors envisager de rendre cette opération obligatoire. De plus, selon EDF et Orano, un recyclage interne au secteur nucléaire est possible. Cette option a été écartée en raison du surcoût qui reste à leur charge.
Pour sa part, la CRIIRAD appelle à l’abandon de ce projet de déréglementation, ou du moins à un moratoire, afin de permettre études et contre-expertises. Car d’après l’étude de la CRIIRAD, rien ne garantit le respect des limites, ni les niveaux de dose et de risque qu’elles impliquent.

Crédit photo de l’en-tête : © Pixabay

Publié par FNE Loire

Le Lundi 26 juillet 2021

https://www.fne-aura.org/actualites/loire/des-dechets-radioactifs-metalliques-dans-les-materiaux-de-construction/

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