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27 septembre : Ciné rencontre au Rio « L’usage du monde »

À travers l’histoire et la préhistoire, depuis les peintures rupestres de la grotte Chauvet jusqu’aux débris laissés dans l’espace par les satellites d’Elon Musk, le film nous invite à une réflexion sur les sociétés humaines et les traces qu’elles laissent de leur passage sur terre. Et si ce lien à la terre, à l’eau et aux autres espèces, était de même nature que celui qui nous relie aux autres ?

Dimanche 15 septembre 2024 Biodiversité

Un avis qui nous plait  (FNE63)

« L’humain ne saccage pas la planète parce que c’est sa nature. Dans son documentaire, Agnès Fouilleux explore les mythes qui structurent notre rapport à l’environnement et l’urgence de les faire évoluer. Les mythes ? des histoires qu’on se raconte tellement qu’elles deviennent des réalités et qui expliquent pourquoi les « choses sont ce qu’elle sont » (Levi Strauss)

Le progrès qui avance avec ses ponts, son télégraphe, sa lumière, sa terre cultivée, son chemin de fer….A sa tête des hommes en armes qui font reculer l’obscurité, le bison, la friche, le sauvage. C’est ce fameux progrès qui nous libère de la nature sauvage et pour lequel la civilisation se construit contre son environnement. »

(journal l’âge de faire)

FNE63 rappelle la robustesse du vivant, qui nous émerveille à chaque instant (on le connait si mal, ce ne sont pas de simples génomes mais des interactions encore trop souvent méconnues) et qui nous survivra. Il faut rassurer le monde, mobiliser, sensibiliser, aider !!! et empêcher l’écoanxiété source de souffrance qui paralyse. Elle rappelle aussi la lutte stérile qu’elle doit mener à tout moment contre des projets délétères pour l’environnement, avec d’autres associations et qui épuise les énergies militantes.

Comment devant l’évidence de la nécessité d’agir, continuer à aller à contresens ???

La cinéaste Agnès Fouilleux s’exprime :

« L’Usage du monde est mon dernier film documentaire. Il mêle archives, récits, littérature et réel. C’est un voyage depuis la préhistoire à l’histoire, jusqu’aux luttes environnementales et sociales actuelles.

Scientifiques, historien, archéologue, philosophe, anthropologues – dont Claude Lévi-Strauss – expliquent le poids de la culture, des mythes et des préjugés dans notre rapport à la nature et à la domination. Une domination sur la nature sauvage, la terre et l’eau mais depuis longtemps aussi, domination sur les femmes et les « sauvages »…
Ceux qui s’activent au changement sur le terrain, nous montrent travaux pratiques à l’appui, un autre chemin. Militants, paysans, associations collectifs, forts de leur vigilance, de leur connaissance du réel et de la nature sauvage, avec pugnacité, reprennent le « pouvoir du dedans » plutôt que le « pouvoir sur » ! Rejoignons-les !  »

« Dans notre monde où l’attention est sollicitée à chaque seconde, la salle de cinéma fait partie des derniers lieux où on peut encore prendre ce temps précieux de la réflexion et du débat. »

La peur des hommes face à la nature provient du fond des âges alors que nous n’étions que de simples proies parmi les autres animaux sauvages. Cette peur, au fil de l’histoire, s’est muée en une volonté de maîtrise et de domination totale sur un environnement que nous avons peu à peu asservi.
C’est l’histoire d’une culture, la nôtre. Avec elle, ce mythe du progrès et de la modernité, de la supériorité d’une partie de l’humanité sur le sauvage et « les sauvages », va s’installer sur l’ensemble de la planète, et fabriquer peu à peu le monde dans laquelle nous vivons.
Alors que les connaissances scientifiques, dès le 19ème siècle, auraient pu nous permettre de construire une société plus respectueuse du vivant, un capitalisme sans limite, en est resté l’axe principal de développement, laissant des traces indélébiles et des conséquences mortifères.
Il semble que de tous temps, la force des récits et des croyances, ait plus influencé notre évolution qu’une approche scientifique et rationnelle. Encore aujourd’hui, les scientifiques « crient dans le désert » et ne parviennent pas à changer le cours de l’histoire malgré les nombreuses alertes lancées…

« Le lien entre politique et vivant est probablement celui qu’il nous faudra renouer pour inventer une nouvelle façon d’habiter la terre et de faire société : un nouveau récit, une nouvelle culture ».

Au fil du film, des historiens, anthropologues, analysent cette culture humaine qui s’est détachée peu à peu de la « nature ». Jean-Paul Demoule, Valérie Chansigaud, Jean-Claude Génot, Catherine Larrère, Ludovic Slimak, mais aussi Claude Lévi-Strauss, et les textes notamment de Henry David Thoreau, nous ouvrent à un autre regard sur cette relation. Des paysans, forestiers, écologues, porteurs d’une autre vision des interactions avec le vivant, organisent de nouvelles alliances, renouent ce lien abimé.

Publié par FNE Puy-de-Dôme

Le Dimanche 15 septembre 2024

https://www.fne-aura.org/actualites/puy-de-dome/27-septembre-cine-rencontre-au-rio-lusage-du-monde/

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