Consultation publique : dites non au déterrage des blaireaux !
Notre association FNE Rhône appelle tous les citoyen.ne.s à se mobiliser contre l’autorisation de période complémentaire de vénerie sous terre du Blaireau (méthode de chasse qui consiste à déterrer les blaireaux de leurs terriers) dans le Rhône. Cette période complémentaire autorise le déterrage des blaireaux du 15 mai au 14 septembre alors que l’espèce pourra déjà être chassée du 15 septembre au 15 janvier. Pour vous opposer à cette pratique aussi cruelle qu’injustifiée, participez à la consultation publique en écrivant d’ici le 4 avril inclus à l’adresse ddt-consultation-publique@rhone.gouv.fr. Il est urgent d’agir ! Plus nous serons nombreus.ses à défendre les droits des animaux, plus notre message sera audible et légitime aux yeux des décisionnaires politiques. Pour vous aider à rédiger votre contribution, vous trouverez ci-dessous une liste d’arguments sur lesquels vous appuyer. Important : ces arguments sont à reformuler pour que chaque contribution soit unique. Ensemble, portons la voix du vivant !
Accédez à la consultation
Retrouvez des informations et données (cartes, graphiques…) sur l’historique de la vénerie du Blaireau dans le département ainsi que l’arrêté préfectoral sur le site de la préfecture du Rhône.
Accéder à la consultation publique
https://www.rhone.gouv.fr/Actualites/Consultations-et-enquetes-publiques/Biodiversite-Chasse-Foret-Peche2/CONSULTATIONS/Projet-d-AP-mise-en-place-periode-complement.-chasse-sous-terre-blaireau-pour-2024-2025-dans-Rhone
Mobilisons-nous pour protéger les blaireaux !
Avant toute publication d’arrêté autorisant l’ouverture d’une période complémentaire de vénerie sous terre, la préfecture doit organiser une consultation publique : FNE Rhône vous encourage à vous mobiliser et marquer votre opposition en donnant votre avis. Ces contributions seront potentiellement prise en compte et peuvent amener à des modification ou voir à l’annulation de l’arrêté. Chaque voix compte.
Ecrivez à l’adresse ddt-consultation-publique@rhone.gouv.fr
Nos arguments contre la vénerie du Blaireau européen
Ces arguments sont à se réapproprier et à reformuler.
1- Choisissons la cohabitation avec le vivant !
Optons pour la médiation plutôt que la chasse
La médiation doit rester le premier levier à envisager pour solutionner les rares problèmes rencontrés avec le Blaireau. Forte de son expérience en médiation faune sauvage depuis plusieurs années, FNE Rhône est parvenue à favoriser la cohabitation entre de nombreux particuliers et cette espèce sur le territoire de la Métropole de Lyon comme en témoigne la carte partagée dans l’enquête publique, démontrant qu’aucune intervention de vénerie n’a été réalisée en 2023. Dans les rares cas où la cohabitation demeure difficile (risque d’éboulement de terrain), il est possible d’éloigner le Blaireau à l’aide de produits répulsifs naturels. De même dans les cultures, des clôture électriques peuvent être installées. La chasse ne doit pas être perçue comme une solution mais comme une mesure exceptionnelle et de dernier recours.
Carte extraite de la consultation publique du 15 mars au 4 avril 2024 inclus relatif à la mise en place d’une période complémentaire de chasse sous terre du blaireau pour la campagne 2024-2025 dans le département du Rhône et la Métropole de Lyon
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Cohabiter avec le vivant c’est économiser de l’argent publique
Les actions de médiation s’avèrent dans la plupart du temps peu chronophages et bien moins onéreuses que l’intervention de chasseurs. Rappelons que ces interventions sont financées en grande majorité par l’Etat. Dans la majeure partie des cas, la cohabitation avec le vivant, elle, ne coûte rien.
Plutôt que financer des actions d’abattage, nous retirerions bien plus de bénéfices (et les blaireaux aussi !) à ce que le département soutienne des actions de médiation.
2- Aucune donnée scientifique ne justifie l’abattage des blaireaux
La population de blaireaux demeure difficile à estimer
Les données recueillies par la Fédération départementale des chasseurs du Rhône et de la Métropole de Lyon ne permettent pas d’établir une estimation de la population de blaireaux sur le territoire du Rhône, ni même sur la santé des populations, qui reste un indicateur primordial de leur capacité à prospérer. Autoriser la chasse sans fondements scientifiques serait une donc une entorse au code de déontologie des décisionnaires politiques et représenterait un potentiel risque pour la survie de l’espèce.
Les rares dégâts occasionnés par les blaireaux peuvent être solvables
Malgré les idées reçues, les dégâts causés par les blaireaux sont en réalité minimes dans la grande majorité des cas. Les dégâts agricoles imputés à cette espèce sont très localisés (essentiellement en lisière de forêt), et sont souvent confondus avec les dégâts provoqués par les sangliers. Comme déjà évoqué, ces dégâts peuvent être évités par des mesures de protection des cultures ou d’effarouchement, comme l’installation d’un fil électrique ou l’utilisation d’un produit répulsif.
Ces systèmes ont fait leurs preuves dans le Bas-Rhin, par exemple, où les blaireaux ne sont pas chassés.
3- Les blaireaux sont des alliés de l’Homme et des autres espèces
Les blaireaux sont des acteurs essentiels pour l’équilibre de nos écosystèmes
Dispersion de graines, aération du sol, création et partage d’habitats avec d’autres espèces (chauves-souris, loutre, renard, rapaces…) grâce à ses terriers, le Blaireau rend de nombreux services écologiques. Sa présence participe également à réguler les populations de rongeurs et à limiter la prévalence de la maladie de Lyme. En consommant les petits rongeurs et les vers blancs, les blaireaux aussi sont utiles à l’agriculture.
Autoriser la vénerie c’est mettre à mal la survie des blaireaux et sortir du cadre réglementaire
En chassant les blaireaux adultes, la période complémentaire de vénerie condamne également les jeunes et menace alors la survie de l’espèce. Contrairement aux idées reçues, le blaireau ne « pullule » pas. Le taux de reproduction des blaireaux est faible et le taux de mortalité des jeunes est quant à lui très élevé : seul 30% des femelles se reproduisent chaque année pour donner naissance à entre 2 et 3 blaireautins dont le taux de mortalité s’élève à 50 %.
Les informations partagées dans la consultation publique vont également dans ce sens : la densité de blaireaux sur le Rhône demeure limitée puisque 118 blaireaux ont été tués en 2023 dans le Rhône, un nombre faible (même si c’est déjà trop) pour une espèce censée « proliférer ».
Graphique extrait de la consultation publique du 15 mars au 4 avril 2024 inclus relatif à la mise en place d’une période complémentaire de chasse sous terre du blaireau pour la campagne 2024-2025 dans le département du Rhône et la Métropole de Lyon
L’atteinte faite aux blaireautins dans le cadre de la vénerie constitue une entrave au code de l’environnement. L’article 424-10 atteste qu’il « est interdit de détruire, enlever, vendre, d’acheter et de transporter les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée, sous réserve des dispositions relatives aux animaux susceptibles d’occasionner des dégâts ». Or, le blaireau ne fait pas partie de la liste déterminant les espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD).
Autoriser la vénerie c’est augmenter les risques sanitaires
La vénerie sous terre n’est d’aucune utilité pour lutter contre la tuberculose bovine ; au contraire, elle ne ferait que contribuer à son expansion ! C’est la raison pour laquelle, dans les zones à risque, un arrêté ministériel du 7 décembre 2016 interdit « la pratique de la vénerie sous terre pour toutes les espèces dont la chasse est autorisée en raison du risque de contamination pour les équipages de chiens ». La tuberculose bovine est une maladie d’origine agricole, transmise à beaucoup d’animaux sauvages, dont les blaireaux qui peuvent ensuite devenir un réservoir. Depuis 2001, la France est considérée comme « officiellement indemne de tuberculose bovine » par l’Union européenne, malgré la persistance chaque année d’une centaine de foyers en élevage.
Autoriser la vénerie c’est consentir à la souffrance animale
La méthode d’abattage utilisée dans le cadre de cette période complémentaire est en elle-même éminemment problématique. La vénerie sous terre implique que les blaireaux soient contraints de rester prostrés pendant des heures dans leur terrier jusqu’à ce que celui-ci soit déterré par les chasseurs. Les blaireaux sont ensuite violemment extirpés à l’aide pinces avant d’être abattus par arme à feu ou arme blanche. Des chiens de chasse sont également souvent introduits dans les terriers pendant le déterrage, ce qui représente un autre risque pour la vie des blaireautins et met en danger les chiens eux-mêmes, susceptibles d’être blessés par les blaireaux adultes alors acculés.
Donnez votre avis avant le 5 avril.
Ensemble, faisons valoir les Droits du vivant !
Accéder à la consultation publique
https://www.rhone.gouv.fr/Actualites/Consultations-et-enquetes-publiques/Biodiversite-Chasse-Foret-Peche2/CONSULTATIONS/Projet-d-AP-mise-en-place-periode-complement.-chasse-sous-terre-blaireau-pour-2024-2025-dans-Rhone
© Martin Laurence
Sources :
- Légifrance (2019). Arrêté du 26 juin 1987 fixant la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée. Disponible sur : [https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000296288]. Dernier accès le 22 mai 2023
- La dépêche Vétérinaire (2021) Le blaireau malade de la tuberculose : coupable ou victime ? Disponible sur : https://www.depecheveterinaire.com/le-blaireau-malade-de-la-tuberculose-coupable-ou-victime_679A4F88407DBE.html].
- Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (2023) Le blaireau malade de la tuberculose : coupable ou victime ? Disponible sur https://agriculture.gouv.fr/tuberculose-bovine-la-france-renforce-ses-mesures-de-prevention-et-ameliore-laccompagnement-des
- France Nature Environnement (2022) Blaireau : 5 idées reçues qui ont la vie dure. Disponible sur : https://fne.asso.fr/actualites/blaireau-5-idees-recues-qui-ont-la-vie-dure
- ASPAS (2024). Consultations publiques : dites NON au déterrage des blaireaux dès le 15 mai. Disponible sur : https://www.aspas-nature.org/deterrage-des-blaireaux-au-15-mai-stop-au-massacre/
- Légifrance (2019). Arrêté du 26 juin 1987 fixant la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée. Disponible sur : [https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000296288]. Dernier accès le 22 mai 2023.
- CSPNB (2016). Cohabitation entre blaireaux, agriculture et élevage. Avis du conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité, 5 p.
- ANSES (2019). Gestion de la tuberculose bovine et des blaireaux. Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, Rapport d’expertise collective révisé, Edition scientifique, Maisons-Alfort, 165 p.
- Croquet, V. (2008). Blaireau Meles meles (Linné, 1758). Office National de la Chasse et de la faune sauvage – Délégation Régionale de Bourgogne et Franche-Comté, Fiche espèce, 4 p.
- Légifrance (2023). Code de l’environnement. Disponible sur : [https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006074220/LEGISCTA000006159405/]. Dernier accès le 15 mars 2023.
- ONCFS (2015). Le Blaireau d’Europe. Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage Unité Prédateurs – Animaux déprédateurs, Chromatiques éditions, 2 p.
- CSPNB (2016). Cohabitation entre blaireaux, agriculture et élevage. Avis du conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité, 5 p.
Pour aller plus loin…
FNE Rhône mène de nombreuses actions en faveur de la préservation et valorisation des blaireaux. Participez à nos actions et évènements autour de cette espèce.
Conférence : Apprendre à cohabiter avec le vivant : l’exemple du Blaireau européen – 15 mai de 19 h 30 à 21 h 30 à la Maison de l’Environnement de la Métropole de Lyon; Evènement animée par FNE Rhône et l’ASPAS | Entrée libre et gratuite.
https://www.fne-aura.org/evenement/conference-sur-le-blaireau-deurope/
Mission bénévole : aidez-nous à estimer la population de blaireaux sur la Métropole de Lyon
Contribuez à l’amélioration des connaissances sur le Blaireau européen en participant à une étude sur cette espèce souvent mal-aimée ! Protéger la nature nécessite en premier lieu de mieux la connaître. C’est pourquoi nous avons besoin de votre aide jusqu’à la fin du mois de juillet 2024 pour déterminer la densité de blaireaux sur le territoire de la Métropole de Lyon. Vous ne savez rien sur les blaireaux ? Pas de panique ! L’objectif de cette étude est justement de permettre à des personnes néophytes de participer. Rejoignez l’aventure !
https://www.fne-aura.org/actualites/rhone/protection-de-la-faune-sauvage-participez-a-notre-etude-blaireau-en-2024/
© Martin Laurence
Publié par FNE Rhône
Le Mardi 02 avril 2024
https://www.fne-aura.org/actualites/rhone/consultation-publique-dites-non-au-deterrage-des-blaireaux/
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