Tirs de loups : FNE Ain préconise le respect de la loi et le dialogue avec les éleveurs et éleveuses
L'action juridique engagée par FNE Ain et One Voice ne vise pas les éleveurs et éleveuses mais le respect, par les services de l’État, de la loi relative aux espèces protégées dont le loup. Nous aspirons à davantage d'échanges avec le monde agricole, afin d’œuvrer, ensemble et avec le soutien de l’État, à la prévention des attaques.
Nous soutenons le retour du loup et le maintien de l’élevage
FNE Ain défend tout le vivant donc milite en faveur de l’atteinte du bon état de conservation du loup, ce qui n’est pas encore le cas (la dernière estimation fait même état d’une baisse de la population en 2023 – voir CP de FNE). La dynamique de retour du loup est naturelle et l’Ain sera, tôt ou tard, concerné par une installation durable de l’espèce. Ce retour est un signal positif quant à l’état de la biodiversité dans l’Ain et participe à la régulation des ongulés dont le développement occasionne des dégâts, notamment dans les forêts.
Étant conscient.es des difficultés que le retour du loup pose aux éleveurs et éleveuses, tant par le surcroit de travail que par le stress généré par les risques d’attaques, nous défendons une mise en œuvre de méthodes préventives adaptées à chaque situation, afin de limiter les attaques de troupeaux. Conformément au Plan National d’Action Loup, nous avons pour objectif la préservation de la biodiversité et le maintien de l’élevage.
Nous n’attaquons pas les éleveurs mais cette autorisation de tir létal
FNE Ain a engagé, avec One Voice, une requête en référé-suspension afin que la seconde autorisation de tir de défense simple accordée en 2024 soit suspendue, le temps que la justice se prononce sur le recours concernant l’arrêté. En effet, nous doutons de la légalité de cet arrêté vis-à-vis des conditions dérogatoires prévues pour autoriser un tir létal de loup.
Par cette procédure, c’est la décision de l’État qui est attaquée et non les éleveurs, comme nous l’avons rappelé lors du comité départemental loup lynx qui s’est tenu mercredi 29 mai. Nous comprenons que ces attaques et leurs conséquences soient très difficiles à vivre pour les éleveurs concernés. Par ailleurs, la formulation juridique de la requête peut prêter à confusion mais c’est l’État qui doit se défendre et devra, le cas échéant, payer la somme de 3 500 € (qui correspondrait à un remboursement de nos frais de justice) et non les éleveurs.
Nous demandons prudence et progressivité face aux déprédations
Comme rappelé par les services de l’État lors du comité loup lynx, le PNA Loup prévoit une réponse graduelle en cas d’attaque de troupeau, avec des tirs d’effarouchement en premier lieu. La DDT a annoncé la réalisation un seul tir d’effarouchement, à Boyeux-Saint-Jérome le 28 avril, alors que deux autorisations de tir de défense simple ont été accordées, concernant deux autres exploitations. Nous demandons la généralisation des tirs d’effarouchement et autres méthodes de dissuasion éducatives, avec le soutien de l’État, afin de donner toutes ses chances à la prévention des attaques.
Le tir de défense simple est prévu par la loi et soumis à conditions, quand des circonstances particulières justifient cette autorisation de tir létal dérogatoire. Nous demandons à ce que la présence et l’efficience des moyens de protection soit vérifiée par les services de l’État avant toute décision, comme cela a été fait lors d’une visite de l’exploitation concernée par la première autorisation de tir de défense simple.
Nous sollicitons davantage d’échanges avec les éleveurs et éleveuses
L’expérience des départements vivant depuis plusieurs décennies avec le loup montre que les années les plus difficiles sont celles de l’installation du loup, entre adaptation des conduites de troupeau et appropriation des moyens de protection. C’est un investissement fort qui est demandé aux éleveurs et éleveuses. Passée cette phase, les attaques se stabilisent voire diminuent.
Au-delà de nos visions différentes et en tenant compte de la diversité des situations des éleveurs et éleveuses de l’Ain, nous en appelons, comme rappelé lors du comité loup lynx, à des temps d’échanges avec les organisations professionnelles et tout éleveur ou éleveuse le souhaitant. Grâce à leur connaissance du métier et de leur exploitation, nous comprendrons mieux l’ensemble des contraintes liées à la présence du loup et des protections efficaces pourront être mises en place.
Contact presse
Marjorie Lathuillière
marjo.lathuilliere@yahoo.fr
06 48 71 38 84
QUI SOMMES-NOUS ?
France Nature Environnement – Ain est une association « loi 1901 » reconnue d’intérêt général. Nous agissons pour mieux connaitre, protéger et régénérer la biodiversité. Dans cet objectif, nous accompagnons les humains, dans toute leur diversité, vers le changement de paradigme qui remettra le vivant au cœur de nos choix. Notre association est indépendante, financièrement et politiquement. Forte de 50 ans de connaissance du territoire et d’actions militantes, elle défend une vision d’un futur viable, vivable et enviable, par et pour la nature.
Pour aller plus loin
• Dossier FNE consacré au loup
• Dernier CP de FNE concernant la population de loups
• CP concernant les raisons de notre opposition à la deuxième autorisation de tir de défense simple
• Formation Alpatous de FNE Ain
Publié par FNE Ain
Le Mardi 04 juin 2024
https://www.fne-aura.org/communiques/ain/fne-ain-preconise-le-respect-de-la-loi-et-le-dialogue-avec-les-eleveurs-et-eleveuses/
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