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— L'essentiel —

L’étude Ardèche 2050

Une démarche prospective d’adaptation climatique sur le bassin versant de la rivière Ardèche

Lundi 13 juin 2022 Eau

Caractérisée par des étiages sévères et des épisodes cévenols violents, l’Ardèche est particulièrement sensible aux dérèglements climatiques qui risque d’amplifier ces phénomènes.
L’EPTB Ardèche, en charge de la gestion des rivières du sud Ardèche, a donc lancée l’étude « Ardèche 2050 » en 2020, pour comprendre les impacts des changements climatiques sur le bassin versant et élaborer une stratégie d’adaptation cohérente face aux enjeux.

L’évolution du climat entre 1960 et 2019 dans le sud Ardèche

Température

Depuis 1960, une augmentation de la température d’en moyenne 2,5°C est constatée. Après une période relativement stable, le réchauffement s’est réellement manifesté à partir du milieu des années 1980. Les 6 années les plus chaudes sont survenues au cours de la décennie passée.

Le phénomène est plus marqué sur les versants que dans la plaine et sur le plateau ardéchois.

Le réchauffement est plus important pendant les mois d’été, atteignant jusqu’à +3,4°C à l’échelle du bassin versant, et au printemps (+2,8°C). D’autre part, les vagues de chaleur sont plus longues, de plus en plus fréquentes, avec des températures maximales atteintes plus importantes.

Précipitations

Il n’est pas possible de conclure sur une évolution des quantités de précipitations tombées chaque année. Cependant, une tendance à l’augmentation de l’intensité des précipitations extrêmes est observée, phénomène amplifiant le risque d’érosion des sols et d’inondation. Leur fréquence ne semble toutefois pas évoluer.

Evapotranspiration et sécheresse

L’Evapotranspiration (ETP) correspond à la transpiration du couvert végétal et l’évaporation de l’eau du sol. L’ETP est très importante d’un point de vue agronomique, car elle va notamment conditionner les besoins en eau des cultures. Et celle-ci a significativement augmenté (environ +38%). Cette augmentation survient presque pour moitié pendant l’été. Aussi, une tendance significative de renforcement du déficit hydrique a été identifiée entre les mois de mai et août.

C’est l’aridification du sud Ardèche qui est observée.

Comment le climat peut-il évoluer à moyen et long terme ?

L’Etude Ardèche 2050 décrit les évolutions possibles du climat local à horizon 2050 et d’ici 2100. Les projections se sont basées sur deux scénarios d’émission de gaz à effet de serre utilisés par le GIEC : le scénario RCP 4.5, qui correspond à une stabilisation des émissions avant 2100, et le scénario RCP 8.5, associé à une forte augmentation des émissions et une absence de politique climatique.

Température

Pour les deux scénarios une augmentation des températures est à attendre. Il est estimé une augmentation moyenne de 0,3°C par décennie jusqu’en 2050, soit +1°C au cours des 30 prochaines années. Cependant les politiques d’atténuation des émissions auront un impact notoire sur les températures à partir de 2050 :

■ Dans le cas dun scénario 4.5, le réchauffement additionnel par décennie est estimé à 0,15°C en moyenne, soit + 1°C entre 2050 et 2100.

■ Dans le cas dun scénario 8.5, le réchauffement additionnel par décennie est estimé à 0,6°C par décennie en moyenne, soit + 3°C entre 2050 et 2100.

Précipitations

Les projections climatiques sont beaucoup moins tranchées et ne s’accordent pas sur une évolution des précipitations. En fin de siècle, il est possible d’aller vers une diminution des précipitations estivales et une augmentation des précipitations hivernales.

A horizon 2050, la durée des épisodes de plusieurs jours consécutifs sans précipitation ne devrait globalement pas augmenter. A horizon 2100, la plupart des modèles convergent vers un allongement de ces épisodes.

Les conséquences attendues sur les milieux aquatiques

  • Diminution des débits estivaux d’environ 30% et allongement de la durée des périodes de bas débits
  • Baisse significative de la recharge des aquifères souterrains
  • Détérioration de la qualité de l’eau des rivières avec l’augmentation des températures et la baisse des débits, car les pollutions seront moins diluées
  • Menace sur les espèces sensibles à l’augmentation des températures et aux pollutions

Les conséquences attendues sur les usages

  • Augmentation des besoins en eau pour l’agriculture et l’eau potable
  • Rupture d’approvisionnement en eau due à l’assèchement de certaines sources
  • Problèmes sanitaires pour l’eau potable et les eaux de baignades
  • Vulnérabilité accrue face aux inondations et aux évènements climatiques extrêmes
  • Dépendance accrue aux dispositifs de soutien d’étiage

Les suites de l’étude Ardèche 2050 :

L’étude sert de support à la concertation pour l’élaboration du futur programme d’actions qui sera mis en œuvre sur l’ensemble du bassin versant de l’Ardèche. Lors de cette concertation notre représentant met l’accent sur l’intérêt des solutions fondées sur la nature pour améliorer la résilience des milieux face aux changements climatiques : restauration et préservation des cours d’eau, ripisylves et zones humides. Il insiste également sur l’importance des économies d’eau et de pratiques agricoles respectueuses des écosystèmes.

En parallèle, il est indispensable de continuer de militer auprès des élus pour la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de réduction des gaz à effet de serre.

Publié par FRAPNA Ardèche

Le Lundi 13 juin 2022

https://www.fne-aura.org/essentiel/ardeche/letude-ardeche-2050/

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