RN 88 : grâce à vous, on tient bon ! Poursuivons la lutte contre la RN88 !

Le projet : la route imaginaire à combattre

Les potentiels 10 kilomètres de nouvelle infrastructure de type autoroutière (2×2 voies), déviation par la RN88 de Le Pertuis / Saint-Hostien, en Haute-Loire, en chiffres :

• 2 échangeurs complets (8 bretelles et 5 giratoires) ;

• 1 viaduc d’environ 300 m avec 2 ouvrages parallèles (franchissement du Roudesse) ;

• 13 ouvrages d’art courants ;

• 16 ouvrages de rétablissement hydrauliques et 48 petits ouvrages complémentaires pour assurer la transparence des écoulements ;

• 1 coût qui pourrait dépasser les 400 millions d’€, supporté à 88 % par la région, 6 % par le département et 6 % par l’Etat !

Cette déviation de la RN88 Le Pertuis / Saint-Hostien, sous l’égide de la maîtrise d’ouvrage de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, implique :

• la destruction de 190 hectares d’espaces naturels, forêts et terres agricoles, dont 25 hectares de zones humides ;

• la disparition de plus de 16 habitats d’intérêts communautaires, dont 8 très rares ;

• la destruction de plus de 100 espèces protégées, dont 3 bénéficient d’un Plan national d’actions pour les préserver car en danger (PNA Chiroptères, PNA Milan royal et PNA Loutre d’Europe). La découverte de 5 nouvelles espèces protégées identifiées : Crossope aquatique (enjeu fort), Campagnol amphibie (enjeu fort), Cuivré des marais (enjeu fort), Crapaud calamite et Triton palmé ;

• la traversée d’un périmètre de protection de captage d’eau potable ;

• la gestion des déblais : 34,3 ha de Zones de Matériaux Excédentaires pour stocker définitivement 1,1 millions de m3 de de terres argileuses sur des parcelles agricoles, ce qui générerait encore plus d’impacts sur l’agriculture, l’eau, les zones humides… et bien entendu la biodiversité ;

• l’augmentation des Gaz à Effet de Serre…

1/ D’un point de vue juridique

Parmi d’autres actions, nous avions déposé un recours pour annulation de l’Arrêté préfectoral auprès du Tribunal administratif le 21 janvier 2020. Après près de 4 ans de procédure, le juge a refusé de considérer l’absence de recherche de solutions alternatives, condition pourtant imposée par la réglementation, ni même la remise en cause de l’Intérêt Public Majeur.

Nous avons cependant gagné une manche : le tribunal a jugé que les mesures compensatoires devraient être réalisées avant l’exécution de tous travaux susceptibles de porter atteinte à la biodiversité et non « avant la fin des travaux » comme le prévoyait le maître d’ouvrage.

Ainsi, le juge nous accorde ce que nous portons depuis des années : les mesures compensatoires doivent être effectives avant toute destruction des milieux naturels. C’est une avancée très importante qui précise les exigences faites aux projets impactant la nature et nous fait par la même gagner du temps.

Le 17 février 2025 nous avons fait appel auprès de la cour administrative de Lyon et nous nous sommes dotés d’une nouvelle avocate.

Des travaux préparatoires au chantier ont été effectuées sur une importante surface du tracé : dégagement des emprises (coupes forestières, débroussaillage, coupe de haies, démontage de murets…), mais les prairies naturelles et zones humides sont encore bien présentes !

Seulement 3 ponts ont été réalisés avec un impact négligeable en termes de surface artificialisée.

La « défavorabilisation » des terres, doux petit nom pour désigner la stérilisation des terres déjà défrichées et débroussaillées, pour éviter toute reprise de la nature, sont une épée de Damoclès sur le vivant.

Le lancement d’une nouvelle procédure de déclaration d’utilité publique semble indispensable pour permettre à la Région d’acquérir les terrains qui lui manquent toujours pour mener à bien le projet.

En conclusion, nous avons encore besoin de VOUS ! 

Dès la mise en œuvre des Mesures compensatoires, les travaux pourraient se poursuivent, rendant toujours plus urgent le jugement de notre recours en appel contre l’autorisation initiale.

Nouvelles autorisations, nouveaux travaux… autant de futures actions à mener. Des actions qui ont un coût et que nous ne pourrons mener sans vos dons. Vous avez répondu présent·e·s dès le début de ce combat et nous savons pouvoir compter sur vous.

L’annulation récente de l’autorisation du projet d’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, par le tribunal administratif de Toulouse, fait souffler un nouveau vent d’espoir face aux nombreux projets routiers. Cette décision historique démontre que les recours juridiques peuvent aboutir et permettre de faire primer les préoccupations environnementales sur les considérations pseudo-économiques et infrastructurelles.

Chères donatrices et chers donateurs de la RN88, si chacun·e d’entre vous participe à la hauteur de ses moyens (un don de 50€ ne vous coûtera que 17€ après réduction fiscale), nous aurons le montant nécessaire pour mener ces nouvelles batailles indispensables.

Chaque don est important, merci d’avance pour votre soutien, nous ne manquerons pas de vous informer sur l’évolution de ce dossier RN88 ! 

Les postes de dépense :

• Notre avocate pour étudier avec nous l’ensemble des nouvelles pièces, bâtir les stratégies, produire les écritures et nous représenter devant les tribunaux.

• L’organisation des veilles de terrain, vigilance sur le chantier (mise en œuvre effective et efficace des mesures de réduction des impacts), comme sur les sites de mesures compensatoires.

• Nouvelles expertises naturalistes, études contradictoires sur l’accidentologie pour mesurer plus finement les résultats de nos alternatives

• Financements en forte baisse : de part son engagement contre ce projet, et compte tenu du contexte actuel des finances publiques au plan national et local, FNE 43 éprouve de grandes difficultés à mobiliser des financements publics. Ceux-ci se réduisent si rapidement qu’il est difficile d’envisager la poursuite de nos actions et du combat juridique sans autre forme d’aide.  Aidez-nous à continuer nos combats!