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Sécheresse : un répit temporaire ?

Pour 2020, les inquiétudes liées à la sécheresse commencent déjà à apparaître, bien trop tôt dans l'année. Malgré les quelques récents jours de pluie, les températures élevées n'annoncent qu'un répit momentané en Isère.

L’année avait bien commencé : après la sécheresse record (ce mot a-t-il encore un sens en la matière ?) de 2019, les précipitations généreuses de la fin de l’année dernière ont ravi les skieurs et alimenté les nappes, notamment en montagne et en zone de piémont, un peu moins le long du Rhône en aval de Lyon et à l’Ouest du département… Patatras ! Passé le début du mois de mars et jusqu’à fin avril, des températures inhabituelles ont changé la donne. L’évaporation redoublée des sols et la transpiration des plantes, magnifiées par la température, ont inversé une tendance rassurante.

Ce rôle décisif sur la ressource en eau de la température doit être rapprochée de l’unanimité des experts sur son augmentation future. L’évolution de la pluviométrie est davantage controversée, mais indique au mieux une stabilité annuelle et une répartition différente. La troisième sécheresse consécutive qui menace illustre bien de ce que l’avenir nous réserve.

Mi-avril le préfet a réagi rapidement en plaçant en vigilance tout le département et en remettant en alerte l’Est Lyonnais en déficit chronique depuis des années (24 avril 2020), après diffusion des informations sur l’état du début avril en Isère (16 avril 2020).

L’augmentation du nombre des stations de mesures que nous avions demandé l’année dernière est aujourd’hui une réalité remarquée (Molasse de la Drôme des collines et du Sud Grésivaudan). Ces stations rendent compte de la baisse du niveau des nappes qui devient préoccupant en ce début avril.

Déjà les stigmates de la sécheresse apparaissaient sur certains cours d’eau : la Galaure, les 4 vallées du pays Viennois, la Sanne et les cours d’eau du versant Isérois de la vallée du Rhône en aval de Lyon,  jusqu’au Méaudret et aux deux Guiers qui donnaient déjà des signes de faiblesse alors que Vercors et surtout Chartreuse avaient été copieusement arrosés cet hiver. La plupart étaient déjà bien au-delà de leur niveau de vigilance et dépassaient parfois le seuil de crise. Seuls les secteurs alimentés par des bassins d’altitude où la neige est encore abondante échappaient encore à la tendance générale malgré quelques faiblesses que l’on espère transitoires (Jonche, Bonne, Roizonne…).

Depuis quelques jours, la pluie recommence à tomber sur l’ensemble du département et apporte sans doute un répit aux cours d’eau. Espérons sans y croire trop que l’effet sur la ressource en eau ne sera pas que fugace… La météo reste incertaine mais il est peu probable que les nappes se remplissent suffisamment pour passer l’été : la végétation est en pleine croissance et la température n’en restera pas là.

Jacques Pulou, pilote politique Eau de FNE AURA

Publié par FNE Isère

Le Jeudi 07 mai 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/isere/secheresse-un-repit-temporaire/

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