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Pas de réintroduction des néonicotinoïdes !

FNE AuRA écrit aux Députés et aux Sénateurs pour qu'ils votent contre le projet de loi de réintroduction des néonicotinoïdes du gouvernement.

Mesdames les Députées et Sénatrices, Messieurs les Députés et Sénateurs,

Les insecticides de la classe des néonicotinoïdes sont des pesticides interdits en France et dans l’Union Européenne en raison de leur effet avéré sur l’effondrement des populations d’insectes, notamment les pollinisateurs, et d’oiseaux des champs. Cette responsabilité est attestée par de solides études scientifiques indépendantes de financeurs industriels et publiées dans les plus grands journaux scientifiques (Nature, Science…).

Avant même que les populations d’insectes et d’oiseaux, lourdement impactées par des décennies d’utilisation des néonicotinoïdes, ne profitent enfin de leur récente interdiction, voici que le gouvernement présente déjà un projet de loi permettant leur réintroduction.

Cette réintroduction des néonicotinoïdes est motivée par « le sauvetage de la filière betteravière » qui n’a soi-disant pas d’autre alternative pour lutter contre des pucerons vecteurs d’une maladie virale. Etonnamment, les cultivateurs de betteraves utilisant les méthodes de l’agriculture biologique déclarent ne pas avoir de problème particulier.

Il n’est aujourd’hui plus temps de céder aux arguments de la filière car notre souveraineté alimentaire n’est pas menacée ! Les betteraviers ont eu plusieurs années pour tester des alternatives. Ils ne l’ont pas fait, comptant sur l’efficacité de leur lobbying pour négocier une dérogation pour ces insecticides dévastateurs pour la biodiversité. N’est-ce pas plutôt dans la monoculture intensive, le choix de variétés sensibles à la maladie, l’absence d’assolement et la disparition quasi totale des structures agro-écologiques, et par conséquent des prédateurs des pucerons, qu’il faut trouver la cause de la propagation de la maladie ? Le remède va encore une fois s’avérer pire que le mal en aggravant encore ce déséquilibre évident entre proie (pucerons) et prédateurs (coccinelles, syrphes…). Ces insecticides persistent dans le sol et contamineront la flore alentour et par ricochet les pollinisateurs. Il n’est pas possible de conditionner l’utilisation de semences enrobées aux conditions météo qui sont imprévisibles.

Pour ces raisons, nous vous demandons solennellement de ne pas ouvrir la porte à des dérogations en cascade de l’utilisation des insecticides néonicotinoïdes et de refuser de vous rendre complice d’écocide en votant contre le projet de loi du gouvernement, défendu par une ministre qui s’est hier battue pour l’interdiction de ces insecticides dits « tueurs d’abeilles » et qui, aujourd’hui, tente de les réintroduire en minimisant les risques. De plus, cette réintroduction des néonicotinoïdes bafoue le principe de non régression environnementale inscrit dans la loi. Ne serait-il pas temps de cesser d’agir par des traitements palliatifs et de revoir notre système agricole en profondeur ?

Ne doutant pas que votre sens de l’intérêt général l’emportera sur celui de l’intérêt particulier d’une filière betteravière intensive devenue obsolète, nous vous prions d’agréer, Mesdames les Députées et Sénatrices, Messieurs les Députés et Sénateurs, l’expression de notre haute considération.

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Jeudi 17 septembre 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/region/pas-de-reintroduction-des-neonicotinoides/

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