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Portraits de bénévoles : Chantal

Chantal, qui a passé sa vie à enseigner la biologie et l’alimentation, est l’ancienne présidente de FNE Isère de 2016 à 2019. « Autant je connais bien le corps humain, autant la faune et la flore je n’y connaissais rien ». Avec un parcours diversifié et à plusieurs échelles, Chantal n’avait pourtant pas spécialement d’affinité avec l’environnement à ses débuts… Découvrez le portrait de cette bénévole très engagée pour la protection de la nature.

Profil

Chantal a 76 ans, elle a fait ses études à l’Ecole Normale Supérieure d’Enseignement Technique et a ensuite enseigné la biologie et l’alimentation durant toute sa vie. Pour Chantal, qui a toujours vécu en ville, s’engager dans l’environnement n’était pas un choix spécifique et prémédité. « Autant je connais bien le corps humain, autant la faune et la flore je n’y connaissais rien ». Elle a commencé comme tout le monde, avec du militantisme ponctuel. C’est dans les années 70 qu’elle s’est d’abord sentie concernée par les grands mouvements tels que la lutte contre l’extension du camp militaire de Larzac ou encore les protestations contre le projet de Superphénix à Creys-Malville.
Dans les années 80, lorsque les grands mouvements se sont calmés, Chantal a agi localement en rejoignant l’association Bièvre Liers Environnement (BLE), qui a par exemple créé une coopérative pour se fournir en produits biologiques.

Un parcours la menant naturellement à rejoindre FNE AURA

En 1997, se passe le fauchage de champ de colza OGM à Saint George d’Esperanche (38), mouvement soutenu par les élus ainsi que par la FRAPNA. Chantal y participait. Travaillant sur Grenoble et étant la plus proche au niveau géographique, Chantal commence à représenter son association locale Bièvre Liers Environnement au conseil d’administration de la FRAPNA, organisme qui fédérait la quasi-totalité des associations du département à l’époque.

Pendant une dizaine d’années, Chantal s’est occupée à la FRAPNA essentiellement de deux choses : les OGM et les AMAP, grâce à ses connaissances en biologie et en alimentation.  Après s’être sentie usée et fatiguée par les expériences compliquées et inabouties de l’agriculture et du monde paysan, elle décide d’abandonner ce domaine et rejoint le comité départemental d’hygiène en se focalisant sur les installations classées et le suivi environnemental du sud grenoblois. Chantal a ensuite pris sa retraite, et s’est énormément investie en effectuant diverses représentations pour la FRAPNA (pour les ordures ménagères, les installations classées, ou encore pour la commission départementale de protection des espaces naturels agricoles et forestiers).  

De 2007 à aujourd’hui, Chantal s’est beaucoup mobilisée sur la partie médiatique contre le projet Center Parcs sur la commune de Roybon (38). Après avoir lutté contre ce projet, Chantal est devenue présidente en 2016 d’une FRAPNA Isère fragilisée par le combat. Il y avait alors 12 salariés, mais avec son équipe de salariés et bénévoles, l’association a réussi à remonter la pente avec un budget réduit. Chantal considère que sa majeure contribution pendant sa présidence (jusqu’à 2019) a été d’assurer la présence de l’association à toutes les réunions institutionnelles où la FRAPNA représentait la société civile, afin de montrer que l’association était toujours active. « Cela a contribué à la survie médiatico-administrative de la FRAPNA. »

Qu’est-ce que le bénévolat à FNE lui a apporté ?

FNE Isère lui a apporté des rencontres diverses. Chantal considère que malgré tout ce qui divise les bénévoles (des âges différents, des façons de penser hétérogènes, des avis politiques divergents), le fait de travailler ensemble avec un but commun, c’est très important. Et ça, aux yeux de Chantal, il n’y a que les associations qui peuvent nous l’apporter. « Sans la FRAPNA je ne les aurais jamais rencontrés ou alors je les aurais probablement combattus sur le terrain politique ou autre ». 

Cet aspect du bénévolat fait partie de ce qu’elle considère comme étant sa plus belle réussite dans son parcours de bénévole. Pendant la lutte contre les OGM par exemple, le conseil d’administration, très hétéroclite, était composé de la CGT, d’associations anti-nucléaires avec différentes sensibilités politiques, des paysans productivistes, d’autres en agriculture biologique. Il y avait beaucoup de diversité, mais c’est ce qui a fonctionné. Il n’y a que la lutte qui les réunissait. Certains ont fauché, d’autres ont fait des films pour trouver des alternatives aux OGM, d’autres encore ont travaillé sur l’aspect juridique etc. « Quand même, on n’a pas d’OGM cultivés en France et pas de Center Parcs en Isère ! Et tout ça parce qu’on n’est pas homogènes et que chacun a fait avec ses talents ».

Un avenir pour FNE ?

Pour Chantal, l’enjeu est de remettre l’être humain en adéquation avec la nature. « Je pense que ça sera mon dernier combat, l’Homme fait partie de la nature et ce n’est pas lui qui améliorera la nature ». Toutes ses actions  doivent se faire avec la nature, et non contre elle, tout en évitant toutes sortes de pollutions diverses.

Selon le point de vue de la bénévole, il est aussi important que FNE Isère garde sa diversité. Bénévoles différents mais soudés, sur des questions qui leur tiennent à cœur, car la divergence de talents fait la force de l’association.  « J’espère que FNE va rester une association diversifiée qui s’occupe de la nature, et de l’être humain dans la nature »

Et pour s’engager que faut-il ?

Aux yeux de Chantal, la condition clé de l’engagement est d’avoir des convictions et de s’y tenir : « Quand on a des convictions profondes, il faut les défendre, et on fait tout pour les défendre. Et pour les défendre, il faut être nombreux. Il faut à la fois des bons arguments, à la fois du nombre et agir sur l’aspect psychologique, le ressenti. » 

Publié par FNE Isère

Le Lundi 02 novembre 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/isere/portraits-de-benevoles-chantal/

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