Pollution intolérable de la Fure !

Rappel des faits

Lors d’une livraison d’un produit à l’entreprise Fregata Hygiène, le câble reliant la citerne à la cuve de l’usine a cédé, déversant le liquide dans la Fure.

Cette pollution intervient au plus mauvais moment de l’année. En effet, c’est période d’étiage naturel de la Fure, pendant laquelle le débit du cours d’eau atteint son plus bas niveau. A cela s’ajoute la décision de ne pas augmenter le débit pour limiter les conséquences de la sécheresse sur le lac Paladru. Résultat, la teneur en produits chimiques et leur impact sur les écosystèmes ont été drastiquement multipliés.

Une pollution qui ruine des années de restauration aquatique

Depuis le haut Moyen-Age, la Fure et sa vallée ont accueilli, tout au long de son cours, des industries les plus diverses : moulins, foulons, battoirs, forges, aciéries, taillanderies, papèteries… Ces activités ont apporté beaucoup de richesses à ses riverains. Mais La Fure en a gardé les stigmates.

Depuis quelques années, la restauration de cette rivière est engagée. Les friches industrielles du passé sont progressivement remplacées par des activités nouvelles. La Fure peut devenir un élément de valorisation considérable de la vallée, actuellement en développement.

Cet évènement spectaculaire démontre, dans des circonstances dramatiques, l’existence d’une faune aquatique riche et diversifiée dans la Fure. Ce repeuplement ne tombe pas du ciel. Il est le fruit d’efforts considérables, notamment en matière d’assainissement, effectués depuis des années par les collectivités locales riveraines. Les industriels, avec l’aide de l’Agence de l’eau, ont aussi contribués à l’amélioration de la qualité du cours d’eau à travers plusieurs contrats de rivières successifs auxquels notre Fédération a été associée.

Cet accident vient réduire à néant, en quelques heures, les fruits de ces efforts.

Au siècle dernier, de tels évènements n’étaient pas rares et facilement mis sur le compte de la fatalité. Aujourd’hui, ceci n’est plus tolérable. 

La justice est saisie

FNE Isère a décidé de déposer une plainte entre les mains du Procureur de la République. Aussi, la Fédération se réserve la possibilité de se porter partie civile à l’audience.

Comprendre et éviter qu’un tel accident ne se reproduise

FNE Isère cherche à comprendre comment un tel accident industriel a pu survenir. Le site est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Pourquoi le fonctionnement de l’unité de dépotage (action de déchargement du liquide) était-il non conforme ? Pourquoi un bassin de rétention n’était pas opérationnel pour sécuriser le dépotage qui est à l’origine de l’accident ? L’étude de danger a-t-elle été correctement réalisée ?

Après un accident d’une telle gravité, un retour d’expérience complet est indispensable. Les industriels et l’Etat doivent prendre les mesures nécessaires pour éviter que de telles pollutions ne se reproduisent.