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La restauration des milieux aquatiques : vers un nouvel équilibre !

Les projets de restauration font débat en raison des transformations parfois conséquentes qu'ils opèrent sur le milieu naturel. L'intervention du chargé de territoire du Syndicat de la rivière d'Ain Aval et ses Affluents (SR3A), Cyril FREQUELIN, permet d'éclairer sous un nouveau jour cette activité...

Les projets de restauration font débat en raison des transformations parfois conséquentes qu’ils opèrent sur le milieu naturel. L’intervention du chargé de territoire du Syndicat de la rivière d’Ain Aval et ses Affluents (SR3A), Cyril FREQUELIN, permet d’éclairer sous un nouveau jour cette activité bénéfique pour le milieu naturel.

En quoi cela consiste ?

La restauration d’un milieu aquatique est une activité de modification menée dans le but d’en améliorer le fonctionnement écologique. Elle nécessite une connaissance approfondie du milieu et de son histoire. Elle varie de légères modifications (aménagements d’habitats…) à des transformations plus significatives (reméandrages…).

Ces projets sont accusés de perturber voire de dégrader les milieux aquatiques. Effectivement, les travaux mettent en suspension des particules fines qui dégradent temporairement la qualité de l’eau ou nécessite l’abatage d’arbres. Cela bouleverse la biodiversité environnante. Si ces affirmation semblent justifiées, elles sont néanmoins compensées par les bienfaits de long terme de ce genre de projets.

Restaurer le fonctionnement du milieu

Une restauration se justifie par la résilience d’un milieu aquatique spécifique face à divers changements : il n’a plus la capacité de se restaurer, ce qui le perturbe et entraîne une diminution sur le moyen/long terme de la biodiversité. Ainsi, les méandres des cours d’eau ont souvent été corrigés afin de faciliter l’utilisation des terrains attenants. Cependant, ces corrections entraînent de plus grands risques d’inondation à l’aval, une perte globale de la biodiversité… Ainsi, l’objectif de la restauration sera de recréer artificiellement les anciens méandres afin de rétablir le bon fonctionnement du milieu.

Prenons l’exemple de la restauration du Lange à Martignat et à Grossiat par le SR3A. Elle a permis une amélioration visible de la biodiversité et la réapparition de nouvelles espèces et de nouveaux habitats fonctionnels.

Un travail de concertation

De plus, les projets de restauration sont mûrement réfléchis avant toute intervention sur le milieu. Cyril FREQUELIN explique ainsi qu’ils nécessitent un important travail de recherche permettant de diagnostiquer les problèmes du milieu dégradé. D’autre part, un effort conséquent de concertation avec l’ensemble des acteurs locaux (élus, riverains, associations…) est nécessaire. Cela passe, par exemple, par l’inclusion d’un panel de représentants à chaque étape du projet. Ces concertations permettent de concilier équilibre environnemental et activités humaines, en prenant en compte les inquiétudes des acteurs locaux, et de parfois s’y adapter. Tout cela explique pourquoi une équipe de projet étudie les enjeux d’une restauration au minimum un an avant de commencer à faire d’éventuels travaux.

Le « bon » projet de restauration

Ainsi, un « bon » projet de restauration doit réunir quatre critères selon Cyril FREQUELIN :

  • Il doit être accepté par une large partie des acteurs locaux. C’est pourquoi la concertation et la communication sont deux éléments nécessaires à la réussite d’une restauration.
  • S’il s’agit d’un projet relativement ambitieux, le milieu doit être capable à la fin de sa restauration de s’auto-entretenir et de fonctionner par lui-même.
  • Le projet doit inclure un suivi de long terme du milieu aquatique restauré afin de pouvoir ensuite opérer rapidement à des ajustements si nécessaire.
  • Il doit répondre à plusieurs enjeux (ressource en eau, prévention des inondations, biodiversité) afin d’augmenter les bénéfices rendus par la nature.

La restauration des milieux aquatiques est généralement le fruit d’un processus de concertations entre de multiples acteurs. L’objectif est de rétablir l’équilibre d’un milieu profondément atteint par de nombreux et profonds changements perturbateurs. De prime abord, ces projets peuvent être perçus comme dommageables à l’environnement. Toutefois sur le long terme, ces restaurations peuvent significativement améliorer les milieux aquatiques et leur biodiversité environnante.

Retrouvez plus de détails dans le résumé de l’interview de Cyril FREQUELIN, ci-dessous :

Résumé interview Cyril FREQUELIN
https://www.fne-aura.org/uploads/2021/03/itwcyrilfrequelin.pdf

Publié par FNE Ain

Le Mardi 16 mars 2021

https://www.fne-aura.org/actualites/ain/la-restauration-des-milieux-aquatiques-vers-un-nouvel-equilibre/

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