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Les indicateurs biologiques, ou l’étude des espèces au service de leur protection

Le terme « indicateur biologique » désigne les espèces animales, végétales, fongiques ou bactériennes qui par leur présence ou absence, nous apportent des informations sur un écosystème.

Pour analyser le niveau de pollution, l’état ou la composition d’un écosystème, s’intéresser à certaines espèces qui le peuplent peut s’avérer être un vrai gain de temps. En effet, plutôt que d’analyser tous les paramètres d’un environnement donné, nous pouvons tirer des conclusions sur son état en se concentrant uniquement sur certaines espèces aux caractéristiques bien précises et pertinentes par rapport au type d’informations recherché. Ce sont les indicateurs biologiques.  En voici quelques exemples en Isère.

Les indicateurs biologiques, indices d’une pollution cachée

Les truites fario sont des animaux ayant besoin d’une eau très froide et bien oxygénée. Elles sont présentes dans plusieurs rivières iséroises dont le Furon.

En Isère, la mortalité des truites fario alors que l’on ne relevait pas de pollution dans le Furon a intrigué. Comme les truites étaient mortes dans une période de temps très réduite, il fallait en conclure que la rivière était polluée. Après plus de recherches, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) a avancé l’hypothèse que la pollution venait probablement des fortes précipitations des jours précédents, qui avaient transporté des produits toxiques de la terre ferme à la rivière. La pollution s’était diluée dans le Furon puis dans l’Isère mais ce changement de conditions avait suffi pour tuer les poissons.

Truites fario - Crédits Claire Avazeri

La preuve de la bonne santé d’un écosystème

Le cincle plongeur, présent en Isère, se nourrit de micro-organismes tels que des crustacés, des mollusques et des insectes aquatiques. La présence de ces oiseaux permet de supposer celle de leurs proies. De là, nous pouvons en conclure que les rivières fréquentées par les cingles plongeurs sont saines puisqu’ils trouvent les micro-organismes dont ils se nourrissent. Il n’est donc pas nécessaire de se plier à des analyses poussées sur la composition de l’eau. Le cincle plongeur peut donc être un indicateur biologique du bon état des rivières.

Cincle plongeur - Crédits FNE Isère

Des témoins du réchauffement climatique

La Renouée du Japon est une plante qui, à l’origine, affectionne tout particulièrement les sols humides, tels que les berges de cours d’eau. Elle est très présente sur les berges de l’Isère notamment. Mais sous l’effet du réchauffement climatique et de la hausse des températures, cette plante commence à quitter les plaines et à coloniser les zones plus en altitude. En effet, elle se propage très rapidement et peut résister à des températures négatives. Elle pose ainsi beaucoup de problèmes sur les berges de la Romanche.

Renouées asiatiques en bord de cours d'eau - Crédits FNE Isère

Quel âge a cette forêt ?

Si au détour d’une randonnée, vous apercevez une parisette à 4 feuilles c’est que vous vous trouvez sûrement dans une forêt ancienne, c’est-à-dire une forêt n’ayant pas connu de défrichement depuis au minimum 200 ans. En effet, les pratiques agricoles modifient la composition des sols puisqu’ils y apportent plus de micro-organismes et de minéralité via les engrais. Or, la parisette à 4 feuilles a besoin d’un sol de type calcaire.

Identifier les zones humides

Les indicateurs biologiques ont aussi une portée juridique puisqu’ils servent à la définition d’écosystèmes. Ils permettent de définir si un milieu est une zone humide ou non. Les zones sont protégées par le code de l’environnement, les zones humides sont des « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire, ou dont la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année » (article L.211-1). En exemple de végétation iséroise, on peut citer l’aulne blanc.

Au delà de ces exemples, les indicateurs biologiques sont utilisés au quotidien dans les métiers de l’environnement (préservation, gestion, sensibilisation).

Publié par FNE Isère

Le Mardi 31 août 2021

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