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Le braconnage : une pratique qui a la peau dure en Haute-Savoie

La loi du 8 août 2016 a pour but d’assurer la reconquête de la biodiversité et de garantir l’absence de perte nette de biodiversité1. Cela passe notamment par la répression des actes de braconnage.

En Haute-Savoie, le braconnage est encore fréquent2. Les services de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) sont d’ailleurs régulièrement sollicités.

En effet, ces pratiques ont un effet néfaste sur les populations animales3.

Récemment, FNE Haute-Savoie s’est constituée partie civile dans deux affaires d’actes de chasse illégale.

Actes de braconnage sur le Tétras lyre

Les inspecteurs de l’Office Français de la biodiversité (OFB) ont mis en place une opération de surveillance sur la commune de Contamines-Montjoie le 20 septembre 2020, jour d’ouverture de la chasse aux galliformes de montagne. Le but était de veiller au respect des prélèvements par la chasse de ces oiseaux et notamment du Tétras lyre.

Ainsi, les agents ont constaté dans la matinée plusieurs infractions à la réglementation sur la chasse.

En effet, un individu pris en flagrant délit a :

  • prélevé et transporté un Tétras lyre mâle sans dispositif de marquage « plan de chasse » réglementaire ;
  • tué et transporté une femelle de cette espèce, ce qui est formellement interdit.

L’arme et les oiseaux ont été saisis.

De ce fait, la LPO Auvergne-Rhône-Alpes et FNE Haute-Savoie ont déposé une plainte contre X auprès du Parquet de Bonneville. Ce dernier a décidé d’engager des poursuites. Ainsi, FNE 74 s’est naturellement constituée partie civile dans cette affaire.

L’audience s’est déroulée le 22 novembre dernier au Tribunal de Police de Bonneville.

La LPO, la Fédération départementale des chasseurs et l’ACCA des Contamines-Montjoie étaient également sur le banc des parties civiles.

Le délibéré sera rendu le 24 janvier 2022.

Rappel sur la situation de cette espèce à enjeux 

Le Tétras lyre est inscrit sur la liste rouge mondiale des espèces menacées et la liste rouge européenne des espèces menacées de l’UICN4. Le statut de conservation de cette espèce est aujourd’hui défavorable. En effet, ses effectifs sont en déclin dans la plupart des pays.

En France, le Tétras lyre est une espèce fragile et sous surveillance. Elle n’est plus présente que dans les Alpes avec sa disparition récente des Ardennes et son absence dans les Pyrénées5.

Les causes de ce déclin sont identifiées : l’exploitation pastorale, les infrastructures et la fréquentation touristique, les conditions météorologiques et la chasse.

Crédit photo : France Nature Environnement Savoie

En 1995, un plan de chasse a été mis en place en Haute-Savoie afin de limiter l’impact de la chasse sur cette espèce vulnérable.

Ainsi, seul le tir des mâles est autorisé. En effet, leur nombre a moins d’influence sur le succès de la reproduction que celui des femelles, crucial pour le maintien de la population. La poule Tétras-Lyre n’est plus une espèce chassable depuis 1962. La pérennité des populations de l’espèce repose donc pour beaucoup sur la survie des adultes et plus particulièrement des femelles en raison de leur rôle clef dans la stratégie de reproduction.

Braconnage de nuit sur le plateau des Glières

Dans la nuit du 8 novembre 2020, les inspecteurs de l’OFB ont interpellé deux individus en flagrant délit de braconnage dans la réserve de chasse des « Frêtes ». A bord d’un véhicule, ils ont forcé le premier contrôle. Cependant, ils ont été stoppés quelques kilomètres plus loin par une seconde équipe.

Les deux individus étaient équipés d’une carabine avec lunette de visée et modérateur de son. Par ailleurs, ils éclairaient les pâturages à l’aide d’un projecteur à la recherche de « cibles ». Leur matériel a été entièrement saisi6.

Ainsi, FNE Haute-Savoie a déposé une plainte contre X auprès du Parquet d’Annecy. Ce dernier a décidé d’engager des poursuites.

Pour rappel, une réserve de chasse et de faune sauvage est un territoire où toute action de chasse est interdite7.

Le massif des Glières est un site dont la richesse biologique n’est plus à prouver.

Crédit photo : France Nature Environnement Haute-Savoie

D’une part, ces actes ont évidemment des conséquences directes sur les espèces visées. Cependant, ils ont aussi des effets néfastes sur toute la faune présente sur le site. En effet, ces agissements entraînent un dérangement dans l’un des rares secteurs où la faune est censée être tranquille et protégée.

Par ailleurs, la perturbation des espèces a été d’autant plus forte qu’elle s’est déroulée de nuit. C’est pourtant là que les activités des mammifères (alimentation, déplacements, …) sont les plus importantes. Ces actes ont donc causé un dérangement important aux espèces présentes dans une zone supposément refuge.

Ainsi, notre association s’est constituée partie civile dans cette affaire tout comme la Fédération départementale des chasseurs et l’ACCA de Thorens Glières.

Suite à un premier renvoi, l’audience devrait avoir lieu le 17 décembre prochain au Tribunal Correctionnel d’Annecy.

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Piste vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=fB0bp--pYls

Publié par FNE Haute-Savoie

Le Mercredi 08 décembre 2021

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