Hibernation : comment les animaux passent-ils l’hiver ?

Qu’est-ce que l’hibernation ?

L’hibernation est le terme utilisé pour désigner un état d’hypothermie régulée, au cours duquel le métabolisme tourne au ralenti. Lorsqu’un animal hiberne, ses fonctions vitales vont être maintenues au minimum nécessaire pour assurer sa survie. C’est un processus naturel d’adaptation aux conditions externes : froid, manque de nourriture, baisse de la luminosité…

Durant cette période d’hibernation, l’animal voit la température de son corps s’abaisser de manière impressionnante. Elle peut parfois approcher les 0 °C, ce qui lui permet d’économiser un maximum d’énergie.

Cette diminution de la température interne s’accompagne aussi de modifications physiologiques  : 

• le système digestif se met au repos,
• la respiration et le rythme cardiaque ralentissent très significativement
• le flux sanguin diminue pour se concentrer dans les organes vitaux comme le cerveau et le cœur

Hibernation ou hivernation, même combat ?

Dans les deux cas, il s’agit d’une stratégie d’adaptation aux conditions de vie plus rudes l’hiver, mais des points les distinguent :

C’est tout d’abord, le degré de vigilance dans lequel se trouve l’animal qui diffère. 

Les hibernants entrent dans un véritable état de léthargie. Au cours de l’hibernation, il est très rare que l’animal se réveille, car ces réveils sont très consommateurs d’énergie. Ils deviennent cependant plus fréquents, quand approche la fin de l’hiver.

Les hivernants eux, sont plutôt dans un état de somnolence. Endormis, ils peuvent se réveiller à tout moment, car leur cerveau reste très actif. Pendant ces phases de réveil, ils peuvent se déplacer et s’alimenter.

Ensuite, la température corporelle les différencie aussi.

L’hivernation n’entraîne pas une baisse aussi importante de  la température que l’hibernation. La température des hivernants diminue seulement de quelques degrés, par rapport à leur température corporelle habituelle. Alors qu’en hibernation, la chute de température est assez stupéfiante.

Les hibernants près de chez nous 

Parmi les animaux qui hibernent en Isère, nous trouvons par exemple la marmotte, le hérisson et  la chauve-souris.

La marmotte, qui vit en altitude, passe près de 6 mois par an en hibernation, d’octobre à avril. Pour pouvoir supporter cette longue période sans s’alimenter,  les marmottes se préparent !

Plusieurs semaines avant l’arrivée de l’hiver, elles vont consommer énormément de nourriture. Ceci pour se constituer une réserve de graisse suffisante, dans laquelle puiser l’énergie nécessaire à la période d’hibernation. Au cours de leur hibernation, les marmottes vont ainsi perdre près de la moitié de leur poids ! 

Pour supporter cette période hivernale, les marmottes vont également s’aménager un nid douillet grâce à un grand terrier qu’elles vont tapisser d’un bon matelas d’herbes sèches. Dans cet abri confortable, elles vont hiberner en groupe, roulées en boules et serrées les unes contre les autres, pour économiser le plus possible la chaleur.

Le hérisson est également un hibernant. La durée de son hibernation est plus courte, elle est d’environ 4 mois, en fonction de la température extérieure. 

Lui  aussi se prépare très tôt à affronter l’hiver, en se constituant une bonne réserve de graisse et en se construisant un abri protecteur, sous des broussailles, des branchages ou des bûches. Ce refuge, bien isolé, doit le protéger du froid et de l’humidité.

A la différence de la marmotte, le hérisson fait son propre abri qu’il ne partage pas avec ses congénères. Il va y passer l’hiver en boule et caler sa température corporelle sur la température extérieure. Occasionnellement le hérisson sort de sa léthargie, afin de chercher de la nourriture. 

La chauve-souris, quant à elle, hiberne le plus souvent dans un endroit sombre et isolé comme une grotte, un grenier ou une cave. Pour éviter les prédations, les chauves-souris s’accrochent au plafond, certaines se regroupent même « en grappes » pour diminuer les pertes de chaleur. Leur hibernation varie en fonction des conditions climatiques. Elle s’étale en général de mi-novembre à mi-mars.

Vous l’aurez compris, si l’hibernation est un extraordinaire processus d’adaptation, ce n’est pas une période de tout repos pour les animaux hibernants… et ce, même s’ils vont passer l’essentiel de leur temps à dormir ! 

Alors, chut !…  Ne les dérangeons pas durant leur sommeil hivernal, ni lorsqu’ils vont en sortir tout amaigris et vulnérables. 

Et veillons à maintenir les espaces et gites naturels qui leurs sont nécessaires.