— L'essentiel —
Si les sols sont méconnus, leurs habitants le sont d'autant plus. Tour d'horizon des organismes qui enrichissent notre terre.
Les sols sont la partie vivante de l’écorce terrestre. Ils sont composés de minéraux issus de l’altération des roches, de matière organique et d’eau, le tout constituant un habitat pour de nombreux organismes vivants. La biodiversité des sols assure leur fertilité. Par exemple, l’humus est l’accumulation de matières organiques mortes, recyclées par les habitants du sol. Ceci lui donne sa couleur brune et noire. La litière ou matière organique fraîche est constituée de débris végétaux, de cadavres et des déjections d’animaux.
Afin de simplifier la compréhension, nous classons la faune du sol, ou pédofaune, par taille :
Plusieurs représentants de la famille des myriapodes - CC BY-SA 4.0 Animalparty
Les bactéries comprennent les actinomycètes qui donnent son odeur à l’humus. Il y a aussi les rhizobiums situés sur les racines qui contribuent à fixer l’azote. Les algues de couleur jaune verdâtre ou bleu aèrent le sol et assure la solubilité du calcium. Les champignons mycorhiziens permettent la vie des plantes. Elles reçoivent des minéraux et de l’eau et elles fournissent des sucres. Ainsi, bactéries, racines et champignons vivent en symbiose. C’est pour cette raison que les altérations du sol peuvent être lourdes de conséquences.
Des mycorhizes, essentiels à l'équilibre du sol
Les espèces présentes dans la terre se régulent mutuellement via un système de chaîne alimentaire. Pour ne citer que quelques exemples : les protozoaires, que l’on peut observer au microscope, mangent des bactéries, des champignons et d’autres protozoaires. Les nématodes aussi mangent des bactéries, et forment un nombre très important d’espèces : on en connaît seulement 5%. Les collemboles ont une fourche qui peut les propulser vers l’avant, elles servent de repas aux protours. Les diplours consomment les acariens et les araignées. Les acariens comportent 48 000 espèces connues. Les pseudos scorpions, les araignées, et les opilions mangent des insectes, des nématodes, et des annelides.
Chez les myriapodes ou mille pattes, on distingue les pauropodes qui n’ont pas d’yeux et qui sont omnivores, et les chilopodes, qui sont des prédateurs redoutables grâce à leurs crochets reliés à une glande à venin. Ils ne s’accouplent pas et déposent une toile ou spermatophone que la femelle mangera. Les cloportes ont dans le tube digestif une microflore qui dégrade la cellulose.
Des vers de terre lors d'un comptage de l'Observatoire Agricole de la Biodiversité - Photo FNE Isère
Les vers de terre ou lombrics sont hermaphrodites. Ils ont un tube digestif et un système nerveux. Ils se reforment s’ils sont sectionnés. Les endogés et les anéciques sont les plus connus, du rouge au gris noir. Ils sont en dormance l’hiver et se réfugient dans le sol en été, leur mucus les protégeant de la dessiccation. Ils sont un groupe d’espèces clé du sol : ils participent à sa production, à sa structuration et à la décomposition de la matière organique. Leur présence est d’ailleurs un indicateur de bonne santé de la terre.
On peut aussi classer la faune par le nombre de pattes. La famille des animaux n’ayant aucune patte comporte d’une part les nématodes lisses et d’autre part les vers annelés. Ceux-ci se divisent en vers de terre colorés, plus grands et les enchytréides blancs et plus petits. Ceux qui sont trapus et segmentés sont des larves d’insectes. Ceux qui ont 6 pattes et le corps en 3 parties sont les protours et les collemboles. Ceux qui ont 8 pattes sont les arachnides : les pseudoscorpions, les araignées, les opilions et les acariens. Le cloporte, seul crustacé terrestre, a quant à lui 14 pattes. Au delà, on trouve les diverses espèces de mille pattes.
Publié par FNE Isère
Le Jeudi 24 février 2022
https://www.fne-aura.org/essentiel/isere/le-vivant-dans-les-sols/
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