France Nature Environnement Allier est en théorie favorable au développement de l’énergie éolienne
– pour diversifier nos sources d’approvisionnement énergétique en diminuant leur empreinte carbone ;
– pour diminuer le recours au nucléaire (et nous demandons en conséquence que l’implantation de nouvelles éoliennes se traduise par la fermeture de centrales nucléaires) ;
– pour protéger notre planète du dérèglement climatique, qui est la cause de pertes en vies humaines et en biodiversité.
Il convient cependant d’insister sur le fait que ceci s’accompagne d’un effort toujours plus grand pour ce qui concerne les économies d’énergie (développement de l’efficacité énergétique, incitation à la sobriété énergétique, amélioration de l’isolation des bâtiments etc.)
Il est à noter que le rendement d’une éolienne en zone de plaine telle que celles du présent projet est bien inférieur à celui d’une éolienne offshore. Il conviendrait donc de s’assurer que le régime de vents sur la ZIP prévue est compatible avec un rendement correct, ce que le présent dossier ne confirme pas pleinement (Il se contente de reprendre le plan éolien de l’Auvergne qui est peu précis et qui date un peu – pratiquement rien n’est communiqué sur les mesures recueillies par le mat de mesure de 100 m implanté sur le site)
FNE 03 trouve les questions et les objections faites par l’autorité environnementale un peu faibles
au regard de l’enjeu. Les quelques remarques présentes ne suscitent pas vraiment de réponse
convaincantes de la part de NORDEX. Nous demandons que cette étude soit approfondie et que les demandes de dérogations – pour
le sonneur à ventre jaune par exemple – soit faites.
Ceci étant posé, nous ferons quelques remarques en s’appuyant sur les pages de l’étude d’impact concernées.
Page 76 : Les données de vent de la station météo de Vichy-Charmeil n’ont aucun intérêt pour le bocage. Les vents sont axés N/S dans le val d’Allier. Il aurait été plus utile de connaître les résultats recueillis par le mat de mesure (existe-t-il vraiment ? J’habite non loin et ne l’ai jamais vu!)
Page 82 : présence avérée du Murin de Bechstein (liste rouge régionale). Comment le projet protège-t-il cette espèce ?
Page 87 : « L’intérêt avifaunique du site est assez fort »; « 7 espèces d’intérêt communautaire » ; « 17 espèces menacées » ; « les haies abritent de nombreuses espèces » ; « les menaces concernent la perte d’habitat et le dérangement en période de reproduction pour les petites espèces et les risques de collision pour les rapaces ». (Voir également page 180). Le projet tel qu’il est présenté
n’explique pas comment il minimise tous ces risques.
Page 91 : la synthèse fournie, qui sert à positionner les éoliennes, ne semble pas aboutir au respect strict de ces enjeux.
Page 97 : Enjeux forts pour les amphibiens et majeur dans le cas du sonneur à ventre jaune. La suite du projet piétine allègrement certains de ces habitats (tranchées vers le PDL en particulier – voir page 176).
Page 98 : synthèse ; des enjeux forts mentionnés depuis la page 87 ont disparu de la synthèse ; et rien n’est pris en compte en ce qui concerne les risques de collision.
Page 108 : la ZIP est totalement incluse dans la zone de protection du réseau de vol à basse altitude de l’armée de l’air. Le fait que cette dernière n’ait pas répondu aux questions de NORDEX ne signifie nullement qu’il n’y a aucun problème. Ce point me semble à retravailler.
Pages 142 et 143 : le scenario retenu positionne E1 et E5 bien trop près de zones écologiques sensibles (bois)
Pages 161 et 162 : « 6 éoliennes impactent moins l’environnement que 12 » ! Normal ! Et zéro éolienne, ce serait encore mieux ? Il semble que la stratégie classique de communication autour des projets éoliens comporte systématiquement un projet inital dense revu à la baisse au cours de l’étude. Toutes les entreprises ont recours à cet artifice ! Est-ce seulement de la com ?
Page 168 : 5 000 m² de terre cultivable (plus loin il est mentionné 2,3 ha!), 900 m de haies détruites ou élaguées, 18 arbres abattus. Cela fait beaucoup. Cet aspect est à revoir.
Page 176 : Les arbres le long du chemin d’accès à E3 me semblent également menacés (enjeux forts).
Page 183 : Impact fort sur les chiroptères.
Page 188 : impact sonore important pour les habitations les plus proches, surtout la nuit.
Page 190 : L’étude évoque de façon un peu cavalière la problématique des infra-sons. : il y en aura mais ce n’ai pas dangereux ! Cela nous semble un peu rapide.
Page 211 : impact visuel très fort à fort pour les hameaux à l’ouest du projet. (sans compter les effets d’ombre mobile à certaines heures). L’éolienne E1 est encore une fois mal placée. A supprimer ?
Page 224 : bridage nocturne des éolienne du 1 avril au 31 juillet « les 5 premières heures de la nuit » et du 1 août au 31 octobre « toute la
nuit » ! Cela va impacter très fortement le rendement de l’installation ! Qui va vérifier que cette clause est respectée ? La pression à la production risque bien de rendre caduc cet engagement.
Page 227 : mesure de compensation : replantage d’un kilomètre de haies (pour 900 m détruits) alors qu’ils annoncent des compensations dans la proportion de 1 à 5 ! Un petit effort SVP.
Enfin rien n’est vraiment étudié et expliqué pour la phase de démantèlement. (Provision, impact des travaux sur l’environnement, etc..). Ce point est à compléter.
En synthèse FNE03 s’inquiète vraiment de l’impact de ce projet sur l’environnement et sur les riverains. Ne serait-il pas plus sage de renoncer ?
Pour FNE03
le secrétaire adjoint
François Boureux