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Pollution lumineuse : un webinaire à destination des collectivités

Le 05 avril 2022, FNE et l’URCPIE ont donné rendez-vous à près de 120 participants de la région Auvergne-Rhône-Alpes issus des collectivités (élus, techniciens, etc) pour un webinaire dédié à la pollution lumineuse. La proposition faite était d'exposer les enjeux et les retours d'expériences de pratiques plus respectueuses de l'environnement nocturne.

Un phénomène aujourd’hui bien connu

Un rappel toujours nécessaire des impacts d’un éclairage artificiel nocturne et de la réglementation en vigueur a été fait en amont. Pour mesurer l’évolution récente de l’éclairage artificiel nocturne, on parle d’une augmentation de 2.2% de surfaces éclairées au niveau mondial entre 2012 et 2016 (Source : Kybael et al, 2017). Les impacts sur la biodiversité peuvent être résumés en 3 grandes catégories :

  • La lumière est source de répulsion
  • La lumière est source d’attraction … et de piège mortel
  • La lumière est source de perturbation des rythmes biologiques pour la faune et la flore.

L’être humain n’échappe pas à ses effets. L’effet de la lumière incidente sur la qualité du sommeil est aujourd’hui bien connu. Et la baisse de la vision des étoiles a été le premier élément déclencheur d’alerte par les astronomes.

Un problème, des solutions

Puis des situations concrètes, vécues lors de nos accompagnements de collectivités, ont permis de proposer des solutions elles aussi concrètes. Situations et solutions toujours mises au regard de la taille et du type de commune (nombre d’habitants / périurbain – rural…). Car ces paramètres sont à considérer dans la formulation de préconisations. Ainsi, il a été discuté d’extinction en cœur de nuit, car c’est le premier pas vers un changement de pratique. Lorsque cette extinction est en place, il faut ensuite se préoccuper de la manière dont on éclaire en première partie de nuit.

Les questions que les communes doivent se poser sont de plusieurs ordres :

Chaque point lumineux est-il vraiment utile ?

Supprimer des points lumineux est aujourd’hui un engagement fort de la commune vers la sobriété lumineuse. Car la dépose d’un lampadaire coûte à la collectivité. Mais c’est un choix pérenne dans le temps.

Quels sont les lampadaires qu’il est important de changer en priorité ?

Les plus énergivores, sans aucun doute (ce sont ceux équipés de lampes à vapeur de mercure). Mais on peut tout à fait conserver les lampes à Sodium haute pression qui ont un combiné de facteurs les moins impactants lorsqu’on regarde leur consommation et leur impact sur le vivant.

Faut-il rallumer en été pour une heure seulement ?

Lorsque le choix de l’extinction en cœur de nuit a eu lieu, l’étape suivante peut être de réinterroger la nécessité d’allumer en été pour seulement 1h.

Et si on supprimait tout ?

Des communes rurales de petites tailles (500 habitants) ont opté pour la suppression radicale du problème en supprimant leur lampadaire. Car selon le contexte, aucune utilité n’était effectivement attribuée à ces points. Une gestion et un entretien en moins pour la collectvité.

Lorsque la rénovation d’un point lumineux est indiscutable (lampe à vapeur de mercure, lampadaire boule), quelle technologie utiliser, quelle température de couleurs choisir ?

Les LED offrent aujourd’hui de nombreux avantage, si l’on n’en profite pas pour augmenter le nombre de points lumineux ou l’intensité de l’éclairage sous prétexte d’une économie d’énergie. Il est important de choisir des températures de couleurs chaudes. Des communes ambitieuses ont déjà opté pour du 2200°K. Les fabricants en proposent de plus en plus, jusqu’à ce que les LED ambrées à 1800°K, les moins impactantes à ce jour, deviennent de plus en plus répandues. Au Québec, Sherbrooke, l’équivalent de Grenoble, équipe tout ses lampadaires en 1800°K pour limiter au maximum la pollution lumineuse. On peut aussi ajuster la température de couleurs en fonction de l’usage : 2700°K pour une zone de circulation par exemple, 2200°K pour les zones piétonnes, et 1800°K pour les parcs et jardins. Et avoir recours à de la détection de présence lorsque une route éclairée scinde un milieu naturel.

Que faire lorsque ma commune a déjà rénové avant 2018, avec des LED toxiques pour le vivant (>3000°K) ?

Selon la configuration des équipements (rue entière, point isolé), on peut imaginer plusieurs solutions. Entre une baisse d’intensité à l’allumage pour diminuer la quantité de lumière bleue émise, la pose de filtres pour modifier la température de couleurs de sortie, ou le changement des platines de LED par des LED proches de 2200°K. Il n’y a pas une solution, mais des solutions. Et la clé est de trouver le bon équilibre entre consommation énergétique / impact sur le vivant / finances de la commune.

 

Le principal objectif de ce webinaire était d’amener les collectivités à penser leur éclairage autrement pour aller vers la sobriété énergétique et lumineuse. L’intérêt des participants pour ce webinaire s’est ressenti par le nombre et la qualité des questions posées dès le début de la présentation. Les contacts de chaque référent des associations, par département, ont été diffusés pour que les communes désireuses de s’engager puissent être accompagnées.

Un webinaire proposé par FNE et l’URCPIE grâce au soutien de l’Office Français de la Biodiversité et du Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Lundi 23 mai 2022

https://www.fne-aura.org/actualites/region/pollution-lumineuse-un-webinaire-a-destination-des-collectivites/

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