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La forêt au cœur du réchauffement climatique

Nous avons eu chaud au cœur de voir, avec l’émission de France 2 en prime time du mardi 8 novembre « Aux arbres citoyens », qu’un sujet comme la forêt pouvait autant concerner les français. C’est réconfortant et mobilisant !

Chers amis,

Nous avons eu chaud au cœur de voir, avec l’émission de France 2 en prime time du mardi 8 novembre Aux arbres citoyens, qu’un sujet comme la forêt pouvait autant concerner les français. C’est réconfortant et mobilisant !
Il est vrai que pour nombre d’entre nous, la forêt est le seul lieu de reconnexion avec la nature et qu’un arbre vénérable suscite une indiscutable émotion.

Nous possédons en France une surface boisée enviable par rapport à d’autres pays d’Europe, avec un taux de boisement de l’ordre de 31 % du territoire. Notre forêt est majoritairement sub-naturelle, autrement dit constituée d’un assemblage d’arbres de différentes espèces (essentiellement à feuilles caduques), de différentes tailles et d’âges variables allant d’arbres pluri-centenaires à de jeunes pousses. Il faut cependant différencier forêt et plantation. De même, l’exploitation forestière peut être dévastatrice avec les coupes rases ou durable avec les coupes sélectives.

Certains voudraient nous imposer de remplacer les forêts par des plantations d’arbres, souvent exotiques, sous prétexte que le changement climatique met en danger la survie de nos arbres indigènes. Attention ! Les plantations mono-spécifiques n’ont rien d’une forêt ! Les arbres y sont tous de la même espèce, de la même taille et du même âge. Ce sont des résineux à croissance rapide (pins maritimes, pins de Douglass, pins noirs, pins laricio, épicéas) mais parfois aussi des eucalyptus. Leurs sous-bois sont désespérément pauvres et la vie y est réduite à son minimum. Leur seul intérêt est de fournir un bois d’œuvre standardisé… Ces plantations sont les victimes idéales des tempêtes, des maladies et parasites (scolytes et chenilles processionnaires), des incendies (Landes cet été). De plus, elles aggravent le réchauffement climatique en absorbant les rayonnements solaires par leur couleur sombre. Avec le changement climatique, les plantations de résineux n’ont aucun avenir et doivent être bannies. Les hêtraies méditerranéennes démontrent au contraire que les arbres indigènes peuvent s’adapter. Une récente étude suisse montre que dans une forêt des Alpes, ce sont les plans issus des arbres indigènes qui ont la meilleure capacité d’adaptation au réchauffement climatique et non pas les plans de la même espèce importés d’un endroit plus chaud et plus sec. A suivre et tellement porteur d’espoir !

Non content de s’adapter naturellement au changement climatique, nos forêts de France sont une formidable solution pour capter gratuitement et intensément du CO2, composante  majeure des gaz à effet de serre (GES). Pour cela, encore faut-il changer nos pratiques forestières et abolir absolument et immédiatement les « coupes rases ». Ces coupes rases dénudent le sol forestier et entraînent sa destruction rapide par mobilisation du carbone de l’humus avec émission de grande quantité de CO2. Car c’est bien dans le sol forestier et non dans le bois que réside la majorité des stocks de carbone des forêts. On voudrait nous faire croire que ce sont les forêts jeunes qui stockent le plus de carbone et pourtant rien n’est plus faux. Le sol d’une vieille forêt est le plus formidable des puits de carbone ! Laisser les arbres vieillir, laisser « pourrir » le bois mort et ne jamais découvrir le sol forestier sont trois principes qui devraient être intangibles. L’exploitation durable de la forêt se fait arbre par arbre et sans jamais éliminer le couvert forestier.

Un troisième danger guette nos forêts, c’est leur remplacement par des panneaux photovoltaïques. L’efficacité économique est encore une fois à rebours du bons sens : il semble plus attractif de défricher une forêt pour y installer de vastes champs de panneaux photovoltaïques plutôt que de les disposer sur les toitures délaissées des zones industrielles ou des entrepôts. Cette aberration ne doit pas se développer, c’est une question de règlementation, c’est une question de choix politique.

Alors chers amis, vive les arbres, vive les forêts et vive la sélection Darwinienne garante de leur survie ! Combattons fermement les coopératives forestières qui ne voient en la forêt que planches et poutres avec profit à court-terme alors que la forêt c’est le temps long par excellence ! Combattons vigoureusement le remplacement de la forêt d’arbres par des usines photovoltaïques. Portons ce message de sagesse : les énergies renouvelables ne doivent pas détruire les écosystèmes. Ils sont nos meilleures armes pour nous préserver des changements climatiques !

Allons nous promener en forêt, emmenons enfants et amis pour leur apprendre à partager encore notre amour des arbres et des habitants de la forêt, la vraie !

Eric Feraille
Édito de la newsletter mensuelle FNE AURA

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Vendredi 25 novembre 2022

https://www.fne-aura.org/actualites/region/la-foret-au-coeur-du-rechauffement-climatique/

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