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Retour sur les Rencontres Nationales de la Médiation Faune Sauvage : nos naturalistes partagent leurs conclusions
Le 1er et 2 décembre 2022 Aurélia et Emma, travaillant toutes les deux sur les Mammifères au Pôle "Études naturalistes" à FNE Rhône, se sont rendues à Bourges à l'occasion des Rencontres Nationales de la Médiation Faune Sauvage. Ces rencontres s'adressaient à tous les acteurs du territoire qui agissent en tant que médiateur auprès des humains dans le cadre de leur cohabitation avec la faune sauvage. Cet événement était organisé principalement par la SFEPM et regroupait de nombreuses associations de protection de la biodiversité, ainsi que des structures membres du réseau de centres de soins. Nos deux naturalistes vous racontent leur expérience et partagent les conclusions qu'elles ont tirées pour faciliter la médiation faune sauvage en France.
Ces rencontres ont été rythmées par plusieurs conférences et de nombreux retours d’expérience menant à une réflexion globale autour de la thématique « faune sauvage ».
Aurélia et Emma ont souhaité vous faire part des conclusions qu’elles ont pu tirer à la suite de ces temps d’échange :
Aujourd’hui, toutes structures confondues, 80% des sollicitations concernent des espèces protégées; et la prise en compte de ces espèces est l’une des responsabilités de l’État. Depuis de nombreuses années, il existe en France un service d’État dédié au déplacement et à la destruction d’individus par l’intermédiaire des agents de louveterie. Or, contrairement à d’autres pays, aucun service réellement dédié à la préservation de ces individus n’existe en France, que ce soit en amont à travers de la médiation ou directement sous forme de soin. Il existe dans de nombreux pays (européens ou non) des services étatiques spécifiques, souvent accompagnés d’une ligne directe pour répondre en urgence aux sollicitations.
En parallèle, un épuisement global de tous les médiateurs, accompagné d’un sentiment de responsabilité trop élevé et d’un immense manque de moyens humains et financiers est remonté. Les actions menées reviennent finalement à assurer un rôle de SAMU et les différentes facettes de ce métier sont réalisées par des personnes qui n’ont pu être que brièvement formées (et dont les salaires restent très bas). Il n’existe d’ailleurs pas de formation officielle et les membres des structures effectuant de la médiation tentent de s’entraider pour développer au mieux ces actions. En bref, le rôle de médiateur doit être considéré comme un métier à part entière et d’importance capitale, à une époque où la cohabitation avec la faune est inévitable.
Un important travail de structuration et professionnalisation du métier de médiateur reste donc à faire et une prise de conscience publique sur les enjeux qu’il représente est prioritaire afin de mettre en place une organisation et des financement adéquats