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La saison des plumes

Ça y est ! La saison chaude revient ! Le printemps signifie le retour des oiseaux migrateurs, la saison des amours où les oiseaux font leur maquillage. Les plumes usagées par l’hiver se voient remplacées par des nouvelles flambant neuves pleines de couleurs. Notre service civique agriculture/biodiversité Anne Lédée, nous parle de ses plumes que nous croisons régulièrement au printemps.

Concrètement, c’est quoi une plume ?

On se doute que sans les plumes, les oiseaux auraient du mal à voler. Mais ces formations si légères ont d’autres fonctions : elles remplacent les poils présents chez les mammifères et nos vêtements !

En effet les plumes servent à protéger le corps de l’oiseau contre les rayonnements du soleil, le froid, la pluie, le vent et même contre les blessures.

Mais elles servent aussi à l’oiseau de se camoufler dans les arbres, buissons et même à terre puis à être tout beau à la saison de la reproduction. Et bien évidemment la fonction des plus grandes plumes est bien de voler, de se diriger et même de s’équilibrer dans les aires et dans les arbres.

La diversité des plumes est bien plus variée que l’on ne le pense. Selon l’espèce d’oiseau, son mode de vol et de vie, selon l’usage qu’il a de ses plumes, elles auront des formes, des couleurs, des épaisseurs et rigidités différentes ! Prenons par exemple une plume de la queue d’un pic épeiche et celle d’un merle noir : celle du pic aura un « os central » très rigide pour permettre à l’oiseau de se reposer dessus quand il est à la perpendiculaire d’un tronc d’arbre ; alors que l’« os central » du merle sera plus flexible.

Chaque espèce d’oiseau à un nombre de plumes qui lui est propre. Comparons pour ça 2 oiseaux qu’on observe en Europe : l’Hirondelle rustique qui est l’oiseau avec le moins de plumes en Europe et à l’inverse, le Cygne de Bewick (qui s’observe en Dombes!). L’un à 1500 plumes tandis que l’autre en a environ 25 000 !

Les plumes !

Une plume c’est une formation de kératine qui lors de sa création subit de nombreuses étapes de créations et transformations. La diversité de couleurs est due à diverses substances de pigmentation.

Les plumes noires et brunes sont dues à la présence de mélanine. Et d’ailleurs le bleu des plumes est causé par une couche de kératine translucide et incolore posée au-dessus de pigments noirs.

Le rouge et le jaune apparaissent grâce aux caroténoïdes issus des aliments, comme on peut retrouver chez le flamant rose. En effet le Flamant rose se nourrit de petites crevettes (Artemia salina). Ces petites crevettes ingèrent des algues qui contiennent des caroténoïdes et deviennent roses. Ensuite le flamant mange ces crevettes et devient rose à son tour.

Les plumes blanches quant à elles sont tout simplement causées par une absence de pigments. Ces plumes sont donc plus fragiles et s’abîment plus vite.

Pourquoi les perdent-ils et comment les remplacent-ils ?

Chacune des plumes est remplacée par une nouvelle au moins 1 fois par an. Elles peuvent être perdues chaque jour (blessures, chocs) et sont alors remplacées en seulement quelques jours.

Le renouvellement des plumes est appelé la mue. Elle a lieu principalement en été et en automne: entre la saison de nidification et la période de migration post-nuptiale (pour les migrateurs) ou simplement avant l’hiver. Cette mue est alors complète. Les migrateurs transsahariens peuvent interrompre leur mue en cours, faire le voyage, et la reprendre une fois arrivés à leurs quartiers d’hiver.

Selon les espèces d’oiseaux, on peut observer plusieurs mues complètes par an comme pour les passereaux (petits oiseaux communs des jardins), ou bien une seule mue pour tout le plumage. Dans ce cas, elle peut s’étendre sur 2 à 3 ans comme c’est le cas pour les vautours ou les albatros. Et à l’inverse certains oiseaux comme les canards perdent toutes leurs plumes d’un seul coup, les rendant plus vulnérables et incapables de voler. Pas d’inquiétude, vous ne verrez pas des poulets plumés en pleine campagne. Lors de cette mue, ils ont des plumes ternes qui les cachent.

Reconnaître les plumes

On distingue 3 grands types de plumes : les tectrices (pas de rôle direct dans le vol) ; les rémiges (grandes plumes des ailes) et les rectrices, généralement une douzaine (grandes plumes de la queue). Nous n’irons pas plus loin dans le détail, mais la structure du plumage et des ailes est très complexe.

Traquet Motteux © Lédée Anne

Les rémiges se divisent en 3 catégories : les primaires (celles qui vont constituer les « doigts » très visibles chez les rapaces)(en général 10), les secondaires (en général entre 10 et 13) et les tertiaires (en général 2 ou 3). Le nombre de plumes en général et dans ces catégories varie en fonction de l’espèce.

Identifier les espèces par les plumes

Dans ce paragraphe, toutes les images ne sont pas à l’échelle. La taille réelle de ces plumes est indiquée sous l’image. Attention il s’agit de la taille de la plume prise en photo et pas de la taille moyenne de toutes les rémiges et rectrices.

Attention à la loi !

Attention ! Il est bon de savoir que la détention de plumes d’espèces protégées est formellement interdite sans dérogation ou licence qui en permet la détention. Une amende peut être dressée par la police de l’environnement.

Lédée Anne – FNE Ain – 20/04/2023

Sources : guides Delachaux&Niestlé ; illustration des plumes : @Featherbase

Publié par FNE Ain

Le Mercredi 03 mai 2023

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