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A la Chapelle-de-la-Tour, les eaux de ruissellement en provenance d’un ancien site de stockage de déchets polluent les cours d’eau alentour. Ce cas de figure est malheureusement trop connu de nos associations, qui se heurtent à un certain mutisme des services de l’Etat lorsqu’il s’agit de rouvrir le dossier des anciennes décharges communales.
L’affaire concerne une décharge située sur la commune de la Chapelle-de-la-Tour, au-dessus d’une source alimentant un ruisseau. Elle contient les déchets en provenance de 23 communes. Ces déchets étaient gérés par l’ancien syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères (SICTOM) de la région de La Tour-du-Pin.
Sur ce même site, de 1975 à 2003, le SICTOM a exploité un centre de broyage de déchets, couplé à un centre d’enfouissement. En 1996, FNE Isère (anciennement la FRAPNA) est intervenue pour obtenir la fermeture définitive du site de remblaiement.
Avec la création de la Communauté de Communes des Vallons de La Tour-du-Pin (aujourd’hui Communauté de Communes Les Vals du Dauphiné), le SICTOM a été dissous et la compétence déchets transférée à la nouvelle entité. La communauté de communes a ainsi hérité de la décharge. Conformément aux prescriptions des services de l’Etat, celle-ci aurait dû être réhabilitée par le SICTOM.
A l’origine, le stockage se limitait aux déchets inertes broyés. Cependant, à la fermeture du site, préalablement à son enfouissement, de nombreux déchets de tout type ont été apportés sur site ; comme des bidons de produits (pesticides, herbicides, etc.), des carcasses de voitures, des appareils électroménagers, ou encore des batteries, du plomb, des piles, etc.
Les eaux de ruissellement de l’ancien site de stockage se déversent toujours dans le ruisseau du Combalan (les Ayes), qui alimente le canal Mouturier et traverse la ville de La Tour-du-Pin avant de rejoindre la rivière de la Bourbre. Les analyses d’eau effectuées régulièrement par la communauté de communes révèlent la présence de polluants.
Suite à la pollution d’une mare pédagogique, la commune de la Chapelle-de-la-Tour et les associations de protection de la nature ont alerté de nouveau tous les acteurs (préfet, communauté de communes, autorités environnementales, etc.) afin de les mobiliser sur ce dossier.
Les associations FNE Isère et Lo Parvi suivent ce type de dossiers depuis les années 1990. Malgré un investissement important de nos équipes, nos actions peinent à porter leurs fruits. C’est souvent le cas lorsque l’on s’intéresse aux anciennes décharges communales. Le coût de la dépollution de ces sites se révèle souvent trop important pour les collectivités.
Nous espérons que des mesures seront prises à l’échelon national pour aider les acteurs à résorber ces anciennes décharges. Cette problématique concerne l’ensemble du territoire français. Face à l’ampleur du phénomène, il nous semblerait opportun que l’Etat intervienne pour proposer des solutions, notamment financières, aux acteurs souhaitant agir pour résorber ces anciennes décharges communales.
Du côté des associations, nous continuerons à nous mobiliser pour obtenir la dépollution des anciens sites, comme celui de l’ancienne décharge communale de La Chapelle-de-la-Tour.
Publié par FNE Isère
Le Jeudi 29 juin 2023
https://www.fne-aura.org/actualites/isere/decharges-communales-un-dossier-symptomatique-dune-problematique-qui-senlise/
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