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La juge des référés a suspendu toute possibilité de lancer des abattages indiscriminés en 2023. Les tirs de bouquetins sans test sanitaire préalable ne peuvent donc plus être pratiqués sans la prise d'un nouvel arrêté.
L’arrêté préfectoral du 17 mars 2022, pour la partie qui portait sur des abattages indiscriminés en 2023, a été suspendu par la juge des référés. L’ordonnance de référé suspend l’autorisation du préfet de pratiquer « des abattages complémentaires de 20 tirs maximum par an » jusqu’à ce qu’il soit statué au fond. Les tirs de bouquetins sans test sanitaire préalable ne peuvent donc plus être pratiqués sans la prise d’un nouvel arrêté (voir plus loin). La juge des référés s’est appuyée sur le dernier avis de l’ANSES, en date du 27 février 2023, qui n’envisage le recours aux tirs que subsidiairement à la capture d’au moins 58 individus, ce qui n’était pas le cas en l’espèce. Et elle insiste à nouveau sur l’insuffisance des mesures de biosécurité mises en œuvre sur le terrain.
Dans le même temps, dès ce printemps, les agents de l’OFB ont capturé 50 bouquetins non marqués dans le Bargy (dont 4 séropositifs, euthanasiés sur place), et 70 dans les Aravis (dont 2 séropositifs, euthanasiés également). Le taux de prévalence dans le Bargy est bas (environ 5%) et relativement homogène dans la zone cœur et dans les secteurs périphériques.
Afin de pouvoir détecter au moins un individu porteur en tenant compte de cette très faible prévalence, l’ANSES a préconisé de capturer en 2023 58 bouquetins non marqués dans le Bargy, et 62 dans les Aravis. Pour les Aravis, c’est donc fait, et les équipes de la Savoie ont été mises à contribution dans la mesure où le massif s’étend sur les deux départements. En revanche, dans la Bargy, il resterait 8 animaux à capturer en 2023. Ces captures complémentaires ont fait l’objet d’une nouvelle demande au CNPN. Celui-ci rendra un avis dans les prochains jours. Jusque là, le principe reste conforme à nos attentes, et les captures devraient avoir lieu à l’automne. Le seul point potentiellement litigieux, c’est que le projet d’arrêté prévoit que si les 8 captures ne pouvaient pas être réalisées (animaux inaccessibles, dangerosité du terrain, distance de fuite accrue), alors des tirs d’abattage seraient autorisés dans la limite du solde à 8 individus au total. Une consultation publique va être lancée sur 21 jours, probablement en août, puis un nouvel arrêté sera promulgué.
Pour les Aravis, vous vous souvenez peut-être qu’une femelle avait été trouvée morte en 2022, et elle avait été diagnostiquée porteuse de la Brucellose. Avec les 2 animaux séropositifs capturés cette année, nous en sommes donc à 3 individus identifiés brucelliques. L’avenir dira s’il s’agissait de « transfuges » du Bargy, ou d’une petite poche infectée dans les Aravis même.
Globalement, avec le recul de 10 années de combats, on peut dire que le mode de gestion sur le Bargy s’oriente pas à pas vers ce que nous avons toujours porté : des captures, assorties de contrôles in-situ, avec euthanasie des seuls animaux séropositifs. Avec un taux de prévalence historiquement faible, certainement proche du seuil d’extinction naturelle, la population de bouquetins est estimée à 435 individus [406-471] hors cabris 2023. Faute de suivi populationnel, celle des Aravis est encore inconnue à ce jour.
Crédit photo : Arnaud Lesueur
Publié par FNE Haute-Savoie
Le Mercredi 19 juillet 2023
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