Rapport d’activité 2022

Rapport moral – Anne LASSMAN-TRAPPIER, Présidente

Une canicule et une sécheresse inédites ont marqué l’année 2022 en Haute-Savoie, comme ailleurs en France. Les neiges éternelles et les hautes montagnes n’ont pas suffi à préserver notre territoire. L’ensemble du département, hormis la zone de l’Arve amont, a été placé à partir de juillet en “alerte renforcée” (l’avant dernier niveau d’alerte, le suivant étant la crise). De nombreux cours d’eau se sont retrouvés à sec, avec des conséquences dévastatrices sur la biodiversité.

Le dérèglement climatique fait indéniablement partie de notre paysage, de nos vies, de notre avenir.

C’est pourtant dans ce contexte environnemental inquiétant que la rupture de dialogue a été imposée par le Conseil départemental. Nos demandes de rencontres et nos propositions de partenariats sont restées lettres mortes et nos appels sans réponse. Les partenariats financiers qui nous lient depuis de nombreuses années avec le Département ont brutalement été supprimés car le nouveau président n’acceptait pas que des projets soutenus par le Département puissent être contestés par notre association. La logique voudrait, au contraire, que nous travaillions ensemble, main dans la main, pour faire face aux bouleversements climatiques et environnementaux qui se préparent.

Fort heureusement, ce tableau bien sombre a été maintes fois illuminé au cours de l’année.

Par les citoyens en tout premier lieu, qui se sont sans cesse mobilisés suite à nos appels, ou même spontanément, afin de défendre des zones en danger menacées par des équipements, comme le plateau de Cenise et celui de Beauregard. Illuminé aussi par les généreuses personnes et entreprises qui nous sont venues en aide financière afin de compenser les pertes liées au retrait du financement du Département, ou tout simplement pour soutenir nos actions.

La justice nous a également donné raison de façon éclatante à plusieurs reprises en 2022. L’autorisation environnementale concernant l’aménagement en remontées mécaniques de la combe de Coulouvrier, dans la vallée du Giffre, a été jugée partiellement illégale, faute d’intérêt public suffisant au regard des prévisions d’enneigement naturel à cette altitude. La justice a ensuite annulé une nouvelle fois une autorisation d’abattage indiscriminé des bouquetins dans le Bargy. À l’automne, elle a donné raison aux associations dans un recours suspensif contre les travaux de la retenue collinaire de Beauregard à La Clusaz, en attendant que le dossier soit jugé sur le fond. En fin d’année, elle a jugé que la centrale hydroélectrique sur La Sallanche faisait obstacle à la biodiversité et demandé le démontage du seuil installé sur ce cours d’eau.

Au niveau médiatique également, l’engagement de certains médias pour l’environnement est devenu visible, en particulier avec la médiatisation de nos actions par France Bleu localement, France Inter au niveau national avec nombreux flashs publicitaires pour l’outil Sentinelles de la Nature entre autres. L’apothéose a été la grande soirée sur France 2, intitulée “Aux arbres citoyens”, au cours de laquelle les actions du mouvement FNE ont été mises en valeur.

Les retombées de cet événement sont doubles, avec un gigantesque coup de projecteur sur le travail de FNE, mais aussi avec un engouement réel du public, qui a déjoué tous les pronostics en donnant généreusement la somme de près de 2 millions d’euros pour financer des actions pour la protection de nos forêts.

Merci du fond du cœur pour le soutien précieux et grandissant que vous nous apportez !