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Débat public et mine de lithium dans l’Allier

Et après le débat public... ça continue

Notre postulat

L’exploitation minière est consommatrice de métaux, elle est énergivore, polluante, destructrice de biodiversité, couteuse. La mine propre n’existe pas. Nos sociétés sont malades de leurs modes de consommation, de l’extractivisme. La réouverture des mines ne résoudra pas le problème voire ne fera que l’aggraver.

France Nature Environnement Allier en appelle toujours à la sobriété collective, grande absente des débats et des politiques actuelles.

Etat des lieux

Cette mine de lithium représente un méga projet : une mine souterraine, une usine de concentration, une plateforme de chargement, une usine de conversion et des infrastructures importantes (sites d’enfouissements, transports, ligne à haute tension…)

La dernière réunion publique organisée par la CNDP a eu lieu le 18 juillet à Echassières.

Nous tenons à remercier l’ensemble des organisateurs de la CNDP grâce à qui l’information et la participation du public ont pu avoir lieu dans les meilleures conditions.

Si certains élus et habitants sont très favorables à ce projet au prétexte de l’emploi, de la dynamisation et de l’attractivité du territoire, nombreux sont ceux qui s’inquiètent face aux risques que cela représente pour la population, pour la Sioule, le Cher, bref leur vie au quotidien.

Le projet EMILI est reconnu projet d’envergure nationale et européenne (PENE) l’excluant ainsi de la mise en œuvre de la loi ZAN (zéro artificialisation nette).

Il est également classé « projet d’intérêt national majeur » par le gouvernement par décret du 7 juillet 2024 ce qui lui permet de bénéficier de mesures d’accélération ou de dérogations administratives notamment la dérogation espèces protégées.

Ce projet est largement défendu par l’Etat et les élus locaux qui affichent l’estampille 100% Allier. « Pour la mine d’Echassières, ce sera 34 000 tonnes de lithium tous les ans. Pour ce qui concerne le territoire, ce sera 600 emplois directs à quelques unités près » dixit Madame la Préfète.

Le projet est sous le coup d’un ensemble d’études (préfaisabilité, ingénierie, technique) dont les données permettront d’alimenter les dossiers environnementaux d’autorisation, à la base des enquêtes publiques et autres autorisations, sans oublier l’étapes des pilotes.

La préfète de l’Allier a exposé les différents comités de suivi déclinés en groupes de travail qui seraient mis en place par la préfecture. Sauf erreur, les associations environnementales n’ont pas été invitées jusqu’alors.

Un projet à haut risque en pleine nature

Les enjeux de ce projet sont considérables avec des répercussions majeures sur l’environnement et le territoire.

Il y a lieu d’être inquiet compte tenu des risques que ce projet présente pour la population, pour les rivières Allier, Cher, Sioule, la biodiversité, l’environnement (pollution des sols, de l’air, des eaux et des sédiments contaminés, accès à l’eau potable, conflits d’usage, impact sur les paysages et le cadre de vie, sur les aquifères, gestion des déchets (1% de lithium/an pour 2 millions de tonnes de déchets dont certains sont toxiques), sacrifice des espèces protégées et des zones humides. De plus, la gestion de l’après-mine n’est pas abordée alors que le territoire subit encore les conséquences de l’ancienne mine du Mazet.

Des études sont toujours en cours, les protocoles ne sont pas encore définis. Imerys est toujours à la recherche de terrains pour enfouir les résidus miniers issus de l’usine de conversion (déchets ultimes et dangereux). Le transport ferroviaire (argument « vert » du projet) est toujours dépendant de la réhabilitation de la ligne Gannat-Montluçon.

Certaines questions de citoyens, soucieux de leur environnement et de leur santé sont en suspens et méritent des réponses claires.

Il y a trop d’enjeux de santé publique, de préservation de notre territoire, d’impacts environnementaux pour rester indifférents. La promesse d’emplois et de développement économique ne peuvent pas être des variables d’ajustement.

Le compte-rendu du débat public et après?

Le compte-rendu de la réunion publique sera rendu par la CNDP le 30 septembre. Il doit reprendre l’ensemble des échanges et arguments afin d’en tirer des enseignements.

Si le projet se poursuit, la concertation se poursuivra guidée par des garants de la CNDP jusqu’au démarrage de l’éventuelle enquête publique «  (CNDP) ».

Rendez-vous le 30 septembre à 18 heures au CGR de Moulins (Cinéma 16, rue Marcelin Desboutins) pour découvrir le compte-rendu et le bilan du débat public à Moulins (03).

En conclusion

France Nature Environnement Allier reste mobilisée. La transparence doit être de mise et les parties prenantes doivent être associées.

Publié par FNE Allier

Le Samedi 28 septembre 2024

https://www.fne-aura.org/actualites/allier/debat-public-et-mine-de-lithium-dans-lallier/

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