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Sècheresse de l’été 2018

Retour sur l'épisode de sècheresse qui a marqué l'été 2018 avec comme fait marquant le niveau record du lac d'Annecy.

Vous l’avez remarqué, le lac d’Annecy est à marée basse, et c’est un phénomène qui fait couler… beaucoup d’encre. Alors voici quelques précisions pour mieux comprendre la situation.

1 ) La diminution du niveau d’eau du lac n’est pas problématique en elle-même, le marnage (différentiel entre « marée haute » et « marée basse ») est un phénomène naturel. Il favorise la restauration des roselières et permet à une biodiversité plus riche de se développer. En revanche, depuis le 19ème siècle, l’état a décidé de maintenir artificiellement le lac à niveau constant, en gérant les débits. Bon, quand il n’y a plus d’eau qui parvient jusqu’au lac, il devient compliqué de gérer des débits, et un tel manque d’eau n’est pas anodin.

2 ) Ce manque d’eau est la conséquence de l’état de sécheresse des cours d’eau qui alimentent le lac en amont. C’est beaucoup plus grave et cela doit nous alerter fortement. Moins d’eau voire pas du tout de débit dans les rivières et ruisseaux, cela entraîne :
⇒ moins de dilution de la pollution qui s’y trouve et donc une pollution plus forte
⇒ la mort des poissons et autres organismes vivants

3 ) Le manque de précipitation de cet été explique en large partie ce phénomène. Pourtant, dans le cadre du changement climatique, cette situation est amenée à se répéter, voire à devenir la norme. Il est urgent d’adapter nos usages, et d’avoir une utilisation raisonnée de cette ressource si précieuse qu’est l’eau. Ce n’est pas demain, c’est ici et maintenant !

4 ) Dans les faits, on assiste – en Haute-Savoie – à la production croissante de neige artificielle alors qu’elle mobilise des quantités phénoménales d’eau . Sur l’ensemble de l’Arc alpin, c’est 95 millions de m3 par an qui sont utilisés pour produire de la neige, soit la consommation annuelle d’une ville de 1,5 millions d’habitants.

Cette perturbation du cycle de l’eau est aggravée par la construction de retenues collinaires pour la production de neige artificielle qui se fait sur et au détriment des zones humides. En prélevant l’eau dans les rivières, les lacs et les bassins de retenue, l’enneigement artificiel affecte la vie aquatique et la distribution d’eau.

Dans le même temps, l’urbanisation croissante du territoire rime encore avec étalement urbain et imperméabilisation des sols,  favorisant le ruissellement de l’eau le long des pentes au détriment de son infiltration, l’érosion des sols, les coulées d’eau boueuse et le risque d’inondation.

Vous avez dit anachronique ?

5 ) A travers ses prises de positions et sa présence dans les instances de concertation liées à l’eau, la FRAPNA milite pour une gestion raisonnée et durable de la ressource en eau.

  • Il nous apparaît primordial d’éviter l’imperméabilisation des sols, qui favorise le ruissellement de l’eau le long des pentes au détriment de son infiltration, et accroît le risque d’inondation
  • Nous militons pour la préservation des zones humides, si importantes dans le soutien des débits d’étiage (débit minimal d’un court d’eau) alors même que l’urbanisation croissante du département tend à les faire disparaître.
  • Nous demandons depuis des années l’interdiction des constructions de retenues collinaires dans les zones d’intérêts naturel notamment les zones humides
  • Les documents d’urbanisme en montagne doivent garantir la non dégradation des nombreuses zones humides et cours d’eau, des lacs d’altitude, des points de captage et autres espaces nécessaires à la protection de la ressource en eau. D’une manière générale, nous demandons l’économie des ressources en eau et en énergie sur l’ensemble des communes et des stations de ski.

Adaptons nos usages à la ressource disponible, et non l’inverse, car l’eau manque !

Crédits photos : ©FNE Haute-Savoie

Publié par FNE Haute-Savoie

Le Lundi 01 octobre 2018

https://www.fne-aura.org/actualites/haute-savoie/secheresse-de-lete-2018/

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