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Microcentrales : non à l’équipement des cours d’eau en très bon état écologique

Vendredi 16 novembre 2018

Objet : Projets de petite hydro-électricité sur les ultimes cours d’eau en très bon état écologique

Madame, monsieur le Parlementaire,

Depuis le début du XXIe siècle et sous l’impulsion de l’Union Européenne se met en place une ambitieuse politique de restauration des milieux aquatiques d’eau courante. Que ce soit en France ou ailleurs, les transformations liées aux changements de nos modes de vie, tant pour la production d’énergie que pour ce qui touche à l’agriculture avaient en eet altéré les milieux aquatiques, porté des atteintes majeures à la biodiversité et nécessitaient un
effort collectif de « reconquête du bon état écologique ».

Notre pays, qui avait été pionnier en matière de gestion intégrée des rivières avec le système novateur des agences de l’eau mis en place dans les années 60, s’est attaché à transcrire dans ses politiques publiques cet effort d’atteinte du bon état écologique de l’eau et des milieux aquatiques. Avec la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques de 2006, avec l’impulsion renouvelée donnée par le Grenelle de l’Environnement en 2007, il a même lancé un
travail pionnier de restauration de la continuité écologique et choisi d’effacer ou reconfigurer entièrement des grands barrages hydro-électrique sans intérêt majeur pour la transition énergétique. Pendant quelques années, la France a ainsi été considérée à l’étranger comme un pays exemplaire en matière de restauration de ses rivières.

Depuis 2014, cet élan est stoppé. Plus grave, au nom de la « lutte contre le dérèglement climatique », effort que nous appuyons naturellement de toutes nos forces, des projets de micro-hydroélectricité surgissent sur les rivières à grande biodiversité de notre pays. Ces projets, tels que celui de Chanteuges sur la Desges en Haute-Loire, n’ont qu’un faible intérêt global dans le cadre de l’indispensable transition énergétique en cours, car l’avenir énergétique renouvelable passe essentiellement par l’éolien, le solaire, la biomasse, à l’efficacité et la sobriété énergétique. Ils ont par contre un impact négatif sur la biodiversité fragile des rivières à saumons, à migrateurs, sur des rivières classées en Liste 1, des Réservoirs Biologiques, dans des Parcs Nationaux ou Naturels Régionaux, qui doivent être mieux protégées.

Divers acteurs associatif, tant du monde de la pêche que de la conservation de la nature se sont donc regroupés pour alerter l’opinion sur les dommages, souvent mal appréciés, générés par la petite hydroélectricité déplacée sur certains cours d’eau. S’il n’est pas question de contester l’intérêt de l’hydro-électricité, il devient par contre indispensable de considérer que les quelques rares portions de rivières d’un très grand intérêt écologique qui subsistent ne doivent pas être systématiquement équipées.

Nous avons le plaisir de vous faire parvenir un exemplaire de la plaquette de sensibilisation que nous avons éditée. Nous sommes à votre disposition pour un échange.

Avec l’expression de notre respect,

Eric Ferraille
Président Frapna Région

Lionel Martin
président Fédération de Pêche et de Protection
des Milieux Aquatiques de Haute-Loire

Télécharger la lettre au forma PDF

Télécharger la plaquette de sensibilisation

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Mardi 16 avril 2019

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