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Bassin versant du Gier : un programme ambitieux pour sa restauration

Au-delà des problèmes qualitatif et quantitatif de gestion de la ressource en eau, les acteurs se sont lancés dans un programme ambitieux de restauration du Gier et de ses affluents. Il s’agit d’améliorer le bon fonctionnement écologique, de redonner un cadre de vie intéressant aux riverains en augmentant le caractère attractif des rivières. Le but est aussi de sécuriser les biens et les personnes face aux importantes problématiques d’inondation et d’érosion.

Un second contrat de rivière Gier pour 7 ans

Ce second contrat a pris effet le 1er octobre 2013. Saint-Étienne Métropole pour la Loire et le Syndicat intercommunal du Gier Rhodanien pour le Rhône en sont les co-porteurs et les principaux maîtres d’ouvrages. A l’issue du premier contrat de rivière 1994-2002, les acteurs ont engagé une nouvelle procédure pour poursuivre l’amélioration de la qualité de l’eau et prendre en compte la gestion quantitative en eau et la pollution diffuse.

Le Gier

Il prend sa source à la jasserie du Pilat, à 1 300 m d’altitude. Après 44 km, il se jette dans le Rhône à Givors. Son bassin versant forme une unité hydrographique d’environ 406 km2. En partie couvert à Saint-Chamond et Rive-de-Gier, il traverse 12 communes dans la Loire et le Rhône. Deux contrats de rivière se sont succédés pour répondre aux problématiques de qualité et d’inondation.

Problématiques du bassin versant du Gier

Les affluents sont en général assez préservés dans leur partie amont. Cependant, le Gier est très dégradé dès L’Horme. Il subit une importante pollution organique (azote et phosphore), à priori d’origine domestique qui affecte sa qualité biologique. Le phosphore pénalise le plus la qualité du Gier.

Le risque d’inondation est fort. On peut citer les crues majeures en 2003 et 2008, respectivement des crues d’occurrence cinquantennale (402 m3/s à Givors) et trentennale (338 m3/s à Givors).

La demande croissante de protection face au risque d’érosion, la création d’importantes infrastructures dans le lit du Gier et l’utilisation de l’eau comme force motrice ont fortement artificialisé ce bassin versant au cours des deux derniers siècles.

Le bassin versant subit naturellement des étiages sévères, plus marqués sur le versant Jarez (rive gauche) moins arrosé que le versant Pilat (rive droite). Les besoins en eau ne sont pas satisfaits, en particulier pour le monde agricole sur le versant Jarez. C’est là que se concentrent de nombreuses retenues collinaires pour l’irrigation des arbres fruitiers.

Afin de limiter l’impact des crues, les acteurs du contrat de rivière ont mis en évidence qu’il faut se consacrer à l’aménagement des rivières plutôt que de construire des barrages ou d’utiliser les barrages existants pour stocker de manière préventive de l’eau.

Confluence du Gier et du Rhône à Givors © Wikimedia

Témoignage

Pierre-Marie Besson, ancien représentant FNE Loire et du Club de Pêche Sportive Forez-Velay au sein du comité de rivière rapporte :
« Un premier contrat de rivière a été mis en place sur 1994-2001. Les travaux prévus n’ont pas été terminés ayant notamment pour conséquence le non versement des subventions de l’Agence de l’eau, en particulier sur le volet assainissement. Les travaux sur le Janon n’avaient pas débuté fin 2001 alors que depuis 1993 la Ville de Saint-Étienne avait prévu de les financer.
Lors des crues , l’A47 a été inondée et les propriétés riveraines très endommagées. Les travaux effectués n’ont pas montré leur réelle efficacité. Il a fallu de nombreuses réunions de concertation et de nombreuses études pour qu’un deuxième contrat voie le jour.

Entre 2001 et 2013 il n’y a donc pas eu de contrat de rivière mais Saint-Étienne Métropole a largement contribué à la mise en place d’un deuxième contrat. Celui-ci arrive à échéance et là aussi les travaux et aménagements prévus sont loin d’être terminés. Il y a eu des améliorations spectaculaires notamment au niveau de la traversée de Rive-de-Gier mais si l’on met en perspective le coût des travaux et le résultat, sans parler de l’énergie déployée par les bénévoles, des efforts restent à faire.

FNE Loire a toujours été représentée et a fait valoir son point de vue. »

 

Crédit photo de l’en-tête : Le haut Gier © Wikimedia

Publié par FNE Loire

Le Mercredi 18 décembre 2019

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