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Une bonne nouvelle, oui mais… 

Dès les premiers jours du confinement (mardi 17 mars à midi), tous les medias se sont félicités des bons chiffres de la qualité de l’air : il s’agissait des oxydes d’azote (NO₂ et NO) et des particules fines et très fines (PM10 et PM2,5), mesurés en continu, les autres polluants étant analysés en laboratoire, donc connus plus tardivement.

Ainsi en Auvergne Rhône-Alpes, la baisse des quantités d’oxydes d’azote émis est de 37% entre une semaine de mars normale et une semaine confinée, due essentiellement à la baisse du transport routier. Concernant les PM10, l’écart (négatif) n’est que de 7% (la baisse de la production industrielle est compensée par l’augmentation du chauffage résidentiel au bois, d’autant que la quatrième semaine de mars a été plus froide que la moyenne habituelle).

Si on observe les données journalières, on constate jusqu’à -80% de NOx certains jours de la seconde semaine de confinement, à proximité des routes, à relier à la baisse de 90% des véhicules légers.

Ainsi, démonstration est faite que pour les oxydes d’azote, la diminution drastique du trafic routier des véhicules légers améliore la quantité de polluants émise ; par contre, pour une amélioration durable de la qualité de l’air, il faut agir sur toutes les sources de pollution.

Des études en cours (Chine, Italie) étudient les liens possibles entre le niveau de pollution de l’air et la propagation du Covid 19. Les laboratoires de recherche sont en pleine effervescence pour trouver un test de détection rapide, pour trouver un vaccin, pour guérir les patients atteints d’une forme grave. L’analyse des eaux usées pourrait également être utilisée comme un signe d’alerte précoce si le virus revient (des études néerlandaises travaillent sur l’intérêt de cette surveillance, comme cela a été réalisé pour détecter les flambées de poliovirus, de bactéries résistantes aux antibiotiques, de rougeole).

Car nul besoin de se référer à Bill Gates (qui avait prédit lors d’une conférence de 2015 que le monde n’était pas prêt pour faire face à une pandémie) pour craindre l’augmentation des pandémies.

Les activités humaines s’installent de plus en plus dans des zones autrefois réservées à la faune sauvage (destruction des forêts primaires, remplacées par des exploitations de monocultures, extension des zones urbaines…) et permettent l’émergence de maladies infectieuses qui se propagent grâce à la mondialisation, qu’elle soit économique ou touristique. Le dérèglement climatique joue aussi un rôle car il permet d’augmenter les zones de propagation des maladies (bientôt la dengue en métropole ?) ou de « réveiller » des virus enfouis dans les sols gelés.

Est-ce que la crise sera suffisamment forte pour inciter à un changement de paradigme lors de la reprise de l’économie, ou aurons-nous la même tendance à foncer dans le mur pour « rattraper » le temps perdu de l’économie libérale et de la croissance ?

L’avenir nous le dira, mais d’ici là, portez vous bien, prenez soin de vous et des autres.

Pour plus d’informations (et de formations) sur le sujet : https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/

 

Crédit photo : Mila Young on Unsplash

Publié par FNE Savoie

Le Mardi 07 avril 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/savoie/une-bonne-nouvelle-oui-mais/

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