Les ripisylves : des forêts indispensables
Le terme ripisylve désigne les arbres des bords de cours d’eau. Etroit linéaire boisé ou vaste étendue ceinturant les fleuves, les ripisylves sont des milieux qui évoluent au cours du temps suivant l’eau des crues et de la nappe souterraine.
La vie des cours d’eau dépend de leurs ripisylves :
Les ripisylves nous rendent de précieux services en assurant des fonctions multiples, variées et complémentaires qui participent au bon état du cours d’eau :
- elles sont un vrai refuge de la biodiversité
- elles limitent le réchauffement de l’eau en procurant de l’ombre
- elles stabilisent les berges et limitent l’érosion grâce aux racines des arbres
- elles atténuent les dommages des inondations en ralentissant et en stockant l’eau
- elles améliorent la qualité de l’eau par auto-épuration
- elles constituent des espaces de circulation appelés corridors écologiques qui appartiennent à la trame verte et bleue
» Avec les changements climatiques, la préservation des ripisylves devient indispensable pour maintenir la vie dans les cours d’eau. «
Les ripisylves : des milieux dégradés
Les ripisylves, le terme est complexe et contribue à leur méconnaissance. L’étymologie nous renseigne sur les origines du mot : en latin ripa signifie rive et sylva la forêt. Elles sont également nommées milieux rivulaires, linéaires boisés ou forêts alluviales selon leur surface, leur dépendance à la nappe phréatique et leur relation la dynamique du cours d’eau (crues).
Les ripisylves sont des milieux mouvants, de formes diverses, avec des stades de végétation différents. Elles appartiennent aux milieux humides et ont subi des destructions semblables. En effet, malgré leur intérêt, les 2/3 des zones humides ont disparu sous le béton et le drainage.
Les ripisylves se sont raréfiées en raison de l’urbanisation galopante, de l’agriculture intensive, de l’endiguement et la chenalisation des cours d’eau. Ces milieux ont peu à peu disparu ou se sont banalisés avec l’artificialisation et l’arrivée d’espèces exotiques envahissantes qui les appauvrissent.
Enfin, les ripisylves sont maintenant menacées par les coupes rases pour alimenter les centrales à biomasse ou bois énergie qui se développent de plus en plus. Dans la Drôme, ce sont plusieurs dizaines d’hectares de ripisylves qui ont été rasées de manière industrielle par des exploitants peu scrupuleux.