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Stratégie nationale d’aires protégées : 2 sites proposés par FNE Isère

Les milieux naturels sont soumis à des pressions et des changements d’une ampleur et d’une rapidité inédite. Ces menaces qui pèsent sur les écosystèmes sont principalement issues des activités humaines : pollution, artificialisation des sols, fragmentation des milieux, prélèvements, etc. FNE Isère contribue à la stratégie nationale pour les aires protégées 2030 en proposant divers sites : tourbières, ripisylves… et deux secteurs que nous présentons dans cet article : le Rachais-Bastille et les têtes de bassin-versant de la Galaure et de l’Herbasse.

Dans un article en date de février 2021, FNE AuRA proposait un inventaire des sites tourbières et ripisylves à inscrire dans la stratégie aires protégées du gouvernement, qui « ambitionne de protéger 30 % des espaces naturels nationaux d’ici 2030, dont 10 % en protection renforcée ».

Si l’on se concentre sur notre département, FNE Isère souhaite inscrire dans la stratégie du gouvernement le Rachais-Bastille et les têtes de bassin-versant de la Galaure et de l’Herbasse. En effet, ces secteurs ne sont pas aujourd’hui suffisamment protégés malgré leur patrimoine naturel reconnu.

Piste vidéo
https://www.youtube.com/watch?v=7x0zrGtP3cI

Le Rachais-Bastille

Le site le plus fréquenté de l’Isère présente un intérêt à la fois historique, récréatif mais aussi naturaliste. Ses falaises, ses pelouses sèches et forêts, son exposition plein-sud et sa localisation à l’abri du vent permettent l’existence d’un écosystème rare et méditerranéen en Isère.

Le Rachais-Bastille est donc à la fois un lieu de rencontre très prisé des Grenoblois mais aussi un réservoir de biodiversité floristique et faunistique[1]. Il abrite des espèces classées en danger critique dans la liste rouge Rhône-Alpes, telles que le papillon Zygène de l’Herbe-aux-Cerfs.

Or, victime de son succès et de sa forte fréquentation (600 000 visiteurs en 2014), le site se dégrade. Les facteurs de risque que sont l’érosion du sol, le piétinement des espèces végétales par les piétons, vététistes ou grimpeurs, l’urbanisation croissante du site, combinés à un plan de sauvegarde actuel pas assez ambitieux ni adapté[2]. Ces activités détériorent le site emblématique de Grenoble et menacent son écosystème unique. À noter également qu’aujourd’hui, les zones agricoles se développent au détriment de la biodiversité.

[1]    Du Schéma de cohérence territoriale (SCoT).

[2]    Prairies sèches inscrites en zone agricole A alors qu’elles devraient être en As dans le PLUI.

Les têtes de bassin-versant de la Galaure et de l’Herbasse

Situés sur le plateau de Chambaran, ces deux bassins présentent des enjeux importants pour l’alimentation en eau potable de la région puisqu’ils constituent les aires d’alimentation en eaux profondes de l’aquifère.

Véritables réservoirs biologiques, notamment pour les animaux aquatiques, ces deux plateaux présentent aussi des enjeux aussi bien en termes de flore, de ripisylves, de forêts, de prairies humides et de corridors écologiques, que des enjeux touristiques et économiques via la filière bois.

Mais certaines pratiques humaines fragilisent ces deux sites : assèchements, aménagements inadaptés à leur fragilité, fragmentation des espaces boisés et enrésinement, conflits d’usage, sur-fréquentation et pratiques forestières non respectueuses de ces deux milieux.

Or, selon les études hydrogéologiques, ces bassins doivent être protégés des aménagements humains afin de conserver leur cycle d’apport. Il est primordial de ne pas remanier les sols des zones humides et de ne pas imperméabiliser les terrains. Toute activité économique dans ce secteur doit tenir compte de ces contraintes.

Publié par FNE Isère

Le Mercredi 28 avril 2021

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