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La loutre d’Europe : le retour d’une espèce à protéger

La loutre d’Europe est un mammifère habitant nos rivières, aussi agile dans l’eau que sur la terre ferme. En raison d’une chasse excessive depuis le Moyen Age, les populations ont drastiquement diminué. Plus récemment, la pollution des rivières et l’extension des réseaux routiers causent d’intenses pressions sur cette espèce protégée depuis les années 80 en France. Les mesures de sauvegarde de l’espèce permettent un retour progressif de la loutre dans nos contrées.

Qui est la loutre d’Europe ?

La loutre appartient à la famille des mustélidés (étymologie latine de mustela signifiant belette). Elle est majoritairement active la nuit. Mesurant entre 100 et 130 centimètres, elle pèse entre 5 et 12kg. Elle vit en moyenne 12 ans. Elle possède de grandes pattes palmées. Sa queue fait environ un tiers de sa taille et lui sert de “gouvernail” dans l’eau. Cela fait de la loutre un animal qualifié de semi-aquatique. C’est un animal qui se dépense énormément et qui aime jouer avec ses semblables. Le jeu est important pour elles, il développe leur agilité et leur sociabilité.

Son pelage est marron foncé et il est extrêmement dense (imperméable et isolant). Elle ne possède cependant pas une couche de graisse importante à l’instar des phoques. Son métabolisme consomme beaucoup d’énergie. La loutre doit donc manger énormément (jusqu’à 1,5 kg par jour), principalement de poissons et de petits amphibiens.

Où habite-t-elle ?

Mammifère d’eau douce, elle se trouve partout en Europe jusqu’aux frontières de l’Asie. Elle fréquente les cours d’eau (rivières, fleuves, canaux) ainsi que les lacs et marécages. Elle se repose dans des “gîtes” formés par des gros arbres creux ou des terriers abandonnés. En activité, la loutre est très mobile mais reste généralement dans un périmètre d’une vingtaine de kilomètres. Il est difficile de la voir puisqu’elle est craintive et sort peu durant le jour. Cependant la présence d’empreintes et d’épreintes (crottes de loutre composées d’écailles et d’ossements de poisson) est un indice de sa présence.

Pourquoi la loutre est-elle devenue si rare ?

Convoitée d’abord pour sa fourrure, puis accusée de concurrencer les pêcheurs, la loutre a été massivement chassée depuis le Moyen Age. Depuis qu’elle est classée “espèce protégée” (1981), sa chasse est interdite mais elle subit toujours diverses pressions liées à l’activité humaine.

En effet, la pollution aux métaux lourds et pesticides des cours d’eau est néfaste pour elle. La loutre étant placée sur le sommet de la chaîne alimentaire, elle accumule lors de ses repas des quantités importantes de toxiques. Cela est sans compter un autre fléau pour la loutre : la présence de routes. Comme beaucoup d’autres animaux, la loutre est sous la menace des véhicules et les accidents ne sont pas rares.

Par ailleurs, le manque de nourriture, et notamment de poissons, entraîne une réduction des effectifs de loutres. Tout aussi délétère, la destruction des ripisylves et les aménagements humains, tels que les barrages, détruisent leur habitat naturel.

Enfin, sa rareté provient aussi de son faible taux de reproduction. En effet, si elles peuvent se reproduire toute l’année, chaque femelle ne donne naissance qu’à un à trois loutrons par portée. Ainsi, pour sauvegarder l’espèce, chaque individu est nécessaire.

Quelles mesures sont prises pour sauver l’espèce ?

Il faut assurer la continuité écologique du milieu de vie de la loutre, qui peut s’étendre jusqu’à 1 000 hectares. L’animal doit pouvoir circuler sans s’exposer aux risques d’une collision avec des voitures. Pour cela des “loutroducs” sont aménagés au niveau des ponts et barrages. Les mesures visant à préserver les haies sur les berges sont également importantes car c’est un lieu important où la loutre aime à se réfugier.

En outre, les efforts produits pour l’assainissement des cours d’eau ces dernières décennies a notamment permis à l’espèce de repeupler petit à petit notre territoire.

La vallée du Léguer ou encore le marais Poitevin sont des exemples fameux du retour de la loutre. Les populations sont encore fragiles et composées d’un nombre restreint d’individus. Le retour progressif de la loutre dans ces milieux protégés est néanmoins un signal positif. En Isère, elle a déjà reconquis une partie du territoire. Des traces de présence de loutre ont notamment été observées récemment sur la Gère, affluent du Rhône, comme nous en a informé l’association Nature Vivante : « savourez donc ce plaisir et partagez-le ; prenons-le comme une éclaircie dans ce brouillard sans fin ! ».

Présence de la loutre d'Europe en Rhône-Alpes - LPO AURA

Publié par FNE Isère

Le Lundi 28 juin 2021

https://www.fne-aura.org/actualites/isere/la-loutre-deurope-une-espece-a-proteger/

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