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L’état des lieux mené par FNE dans le cadre du programme « La nuit, je vis ! » montre qu’une majorité de communes dans l’Ain sont en train de rénover leur éclairage ou envisagent de le faire prochainement.
La LED est appréciée par certains, et détestée par d’autres, pour sa lumière semblable à celle du jour. En effet, elle couvre tout le spectre lumineux et émet donc une lumière blanche, tout comme le soleil. Le problème, c’est que, si la lumière du soleil varie dans la journée pour émettre davantage dans les longueurs d’onde courtes (équivalentes aux couleurs bleues) à midi et longues (équivalentes aux couleurs orangées) en soirée, la LED ne varie pas. Elle correspond à une lumière de midi pendant la nuit. Plus la LED est « blanche », ou froide, plus les impacts sont importants. Pour la biodiversité, c’est une catastrophe : les chouettes sont aveuglées, presque toutes les chauves-souris s’enfuient, les crapauds ne chantent plus, les merles se reproduisent trop tôt et les insectes meurent de fatigue à tourner inlassablement autour de ces éclats dans la nuit. Pour n’en citer que quelques-uns… C’est toute la chaîne du vivant qui est bouleversée, de l’insecte à l’oiseau, de la fleur à l’arbre, en passant par l’humain.
Pas forcément. La LED a l’avantage d’être une technologie souple, se prêtant volontiers à des pratiques d’éclairage qui peuvent être très intéressantes pour l’environnement, comme la baisse d’intensité ou la détection de présence.
C’est vrai, elle a tendance à moins consommer. Le problème, c’est qu’elle a aussi contribué à une augmentation de l’éclairage, précisément du fait de coûts moindres. La LED, vantée comme une technologie plus respectueuse de l’environnement, a ainsi augmenté la pollution lumineuse à l’échelle planétaire, comme le montre une étude de 2017 menée par images satellites.
C’est sans doute la chose la plus importante à prendre en compte pour l’impact sur la biodiversité. Il existe des LED dans les tons orangés, et même des LED ambrées qui émettent dans un spectre très restreint et sont donc moins visibles pour beaucoup d’animaux. Certaines LED sont même spécialement étudiées pour les chauves-souris !
La facilité de la baisse d’intensité pousse certaines communes à ne pas ou ne plus éteindre car elles réalisent déjà des économies en baissant l’intensité de l’éclairage pendant la nuit. C’est dommage car l’extinction reste ce qu’il y a de plus profitable pour la biodiversité (et pour le sommeil !) et peut tout à fait se coupler avec de la baisse d’intensité en soirée s’il existe des besoins d’éclairage. Bien souvent, ceux-ci sont même inexistants tandis que la faune nocturne, elle, a toujours besoin d’obscurité.
Publié par FNE Ain
Le Jeudi 10 mars 2022
https://www.fne-aura.org/actualites/ain/la-led-et-lenvironnement-nocturne-quand-la-solution-devient-le-probleme/
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