Soutenez-nous, faites un don !
Abonnez-vous à notre newsletter

— Actualités —

La Vallée de l’Ibie : Enjeux de Biodiversité et Pressions Anthropiques

La vallée de l'Ibie, rivière méditerranéenne intermittente, abrite une biodiversité remarquable. Pourtant, cette richesse naturelle est aujourd'hui menacée par de multiples pressions anthropiques.

Lundi 16 septembre 2024 Biodiversité Eau Forêt

Dans le cadre d’une meilleure compréhension de cette biodiversité, la FRAPNA a réalisé des relevés sur trois secteurs de la ripisylve de l’Ibie en utilisant l’indice IBCR (Indicateur de Biodiversité et de Connectivité des Ripisylves). Les résultats révèlent que l’écosystème, bien qu’ayant un fort potentiel écologique, subit d’importantes perturbations dues à l’activité humaine.

Des usages multiples en conflit avec la biodiversité

Une partie important du cours de l’Ibie est à sec en été, à cause du manque de précipitations et de la nature calcaire de son sol qui favorise l’infiltration de l’eau.

Un diagnostic écologique réalisé en 2012 par la FRAPNA, la LPO et le Syndicat des Gorges de l’Ardèche, avait démontré que les tronçons qui restent en eau le plus longtemps sont ceux où la biodiversité est la plus importante. Ces zones, indispensables pour de nombreuses espèces aquatiques et semi-aquatiques, sont aussi celles qui attirent le plus les visiteurs, notamment les baigneurs et les amateurs de bivouacs sauvages. Cette fréquentation entraîne une érosion des berges, la destruction des habitats, et la déstabilisation des arbres.

Sur le secteur dit du Trou de la Lune, très prisé des touristes comme des habitants, d’importants pans de berge sont ainsi complètement dégradés par la fréquentation humaine : le sol est compacté et des morceaux de berge s’écroulent dans la rivière, la végétation herbacée est piétinée, les arbustes écrasés et les racines des arbres dénudées. Le bois mort au sol, source de nourriture pour les espèces xylophages y est aussi particulièrement peu présent, du fait de son ramassage systématique pour alimenter feux de camps et barbecues sauvages.

Nature ou décharge ?

Sur d’autres secteurs plus en aval, les relevés IBCR font remonter un autre type de perturbation du milieu causé directement par l’activité humaine : la pollution et les déchets.

Au bord de l’Ibie, en amont du pont de la très empruntée Départementale 4 qui relie Vallon-Pont-d’Arc à la réplique de la Grotte Chauvet, se trouve une ancienne décharge. Des tas de gravats et des détritus de toutes sortes (déchets plastique, ferrailles, pneus,…) sont présents au bord de la rivière. Ces matériaux peuvent entraver l’écoulement naturel de l’Ibie et libérer des polluants, notamment lors de crues.

Cette situation est d’autant plus problématique que l’endroit ne se situe qu’à quelques mètres en amont de la zone couverte par un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, outil réglementaire marquant la présence d’enjeux de biodiversité importants.

Les espèces exotiques envahissantes : une menace pour la biodiversité locale

Les espèces exotiques envahissantes sont un autre problème majeur pour la vallée de l’Ibie, et notamment la basse vallée. Ces espèces, introduites par l’homme volontairement ou non, peuvent rapidement dominer les écosystèmes locaux. Lors des relevés, au moins trois espèces végétales particulièrement envahissantes ont été recensées dans la vallée : l’Ailante, le Robinier faux-acacia et la Vigne vierge. Leur croissance rapide et leur capacité à inhiber la croissance des espèces locales perturbent l’équilibre écologique. De plus, ces espèces exotiques se développent d’autant plus facilement dans des écosystèmes déjà dégradés.

Garder des écosystèmes en bonne santé est donc primordial pour améliorer leur résilience face à ce genre de menaces, les espèces exotiques envahissantes étant considérées comme une des principales causes d’extinction des espèces à l’échelle de la planète.

Trouver l’Équilibre entre Tourisme et Biodiversité

L’Ibie est une rivière très fréquentée et le principal enjeu semble assez logiquement la cohabitation entre les différents usages récréatifs et la quiétude de la vie sauvage. Les zones de baignade où l’impact de la fréquentation est le plus fort sont assez localisées mais elles correspondent aussi aux endroits où la biodiversité est la plus importante. Sensibiliser les usagers à la richesse et la fragilité de l’ibie semble alors particulièrement nécessaire. Par ailleurs, une gestion plus rigoureuse des déchets est cruciale pour préserver la rivière et limiter la propagation des espèces envahissantes.

Publié par FRAPNA Ardèche

Le Lundi 16 septembre 2024

https://www.fne-aura.org/actualites/ardeche/la-vallee-de-libie-enjeux-de-biodiversite-et-pressions-anthropiques/

Partager


Je relaie

J'agis

Soutenez notre indépendance financière

Adhérez Faites un don

Avantage réduction d'impôts