Restauration morphologique de l’Ardèche à sa confluence avec l’Auzon

Historique du projet

Cette action a été envisagée pour répondre à deux problématiques : le déficit sédimentaire de l’Ardèche et l’érosion de la rive droite en aval du pont entre Lanas et Saint Maurice d’Ardèche.

Entre 1955 et 1990, d’importantes extractions de sédiments ont été réalisées sur la rivière Ardèche. Cela a engendré un déficit sédimentaire globalisé, de l’érosion, l’incision du lit et/ou la disparition des graviers et galets sur certains tronçons.

L’incision (enfoncement) du lit, a favorisé la végétalisation des bancs de galets, qui ne peuvent plus être remobilisés par la rivière lors des crues. C’est le cas sur ce secteur de confluence entre l’Ardèche et l’Auzon.

Les objectifs du projet

Les objectifs du projet de restauration de morphologique étaient double :

– Permettre la remobilisation des bancs de galets actuellement bloqués par la végétation, pour recréer des habitats favorables à certaines espèces de poissons comme l’Apron du Rhône et la Truite Fario

– Permettre l’étalement des eaux lors des crues, pour soulager la berge côté Lanas en aval du pont et ainsi limiter l’érosion.

Les travaux envisagés

Différents scénarios, plus ou moins ambitieux, ont été proposés. Les opérations consistaient principalement à couper les boisements sur les bancs de galets, récupérer les sédiments ainsi libérés puis les réinjecter dans l’Ardèche.

Le coût du projet variait, selon les scénarios, entre 330 000 et 653 000 euros, selon la quantité de surface traitée.

Résultats des études avant-projet

Différents prestataires, dont la FRAPNA 07, ont été mandatés pour réaliser des études sur le site impacté par les travaux. Elles ont permis de mettre en évidence plusieurs éléments :

– Les boisements abritent une faune et une flore riches et diversifiées : Castor d’Europe, Loutre, d’Europe, 130 espèces d’oiseaux, 19 espèces de Chiroptères dont la pipistrelle pygmée et la Noctule le Leisler.

– Les surfaces importantes de Renouée du Japon, engendre le surcoût du projet.

– La prédominance de la portion sableuse, dans les sondages pédologiques, rend la réinjection dans le cours d’eau peu intéressante.

– L’érosion de berge en rive droite n’est plus active depuis une dizaine d’années.

Concertation et abandon du projet

Étant donné les résultats des études, les membres du comité de pilotage de l’étude, dont la FRAPNA 07 fait partie, ont décidé collectivement d’abandonner le projet. Le gain écologique attendu n’étant pas suffisant en comparaison des impacts engendrés pendant les travaux et du coût financier.