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Avis PLUi Métropole de Grenoble

Guidée par une vision écologique de la ville et par les enjeux environnementaux dans l’agglomération grenobloise, la FRAPNA Isère apporte sa contribution à l’enquête publique sur le PLUI de la Métropole de Grenoble.

Pour y voir clair, il faut aller à l’essentiel. Quels sont les problèmes de la Métropole, les sujets sur lesquels il est urgent et vital de progresser et pour lesquels l’urbanisme peut apporter une partie de solution ? La pollution de l’air, l’artificialisation des sols qui repousse de plus en plus loin l’agriculture et les espaces naturels, la ségrégation sociale et le délitement urbain qui contribuent à la violence, les nuisances de la circulation automobile (en particulier le bruit).

Sur tous ces thèmes, le PLUI propose des mesures de progrès. Mais sont-elles à la hauteur des enjeux ?

Dans bien des cas, le PLUI conserve les anciennes pratiques d’aménagement, les anciens projets nocifs pour l’environnement, le climat et la qualité de vie. Il prévoit de poursuivre l’artificialisation des terres à un rythme soutenu, il prévoit encore de nouvelles zones commerciales hors des centres-ville, des zones d’activité et des réserves foncières surdimensionnées, il n’arrête pas la dégradation des zones humides et des pelouses sèches.

Dans ce contexte, la FRAPNA Isère fait des propositions pour de meilleurs compromis, pour limiter la consommation foncière qui reste excessive, pour que la Métropole de Grenoble s’inscrive plus vite et plus fort dans la transition écologique, tout en conservant un important potentiel de développement économique.

La FRAPNA invite les habitants à participer à l’enquête publique sur le PLUI. La volumétrie du dossier ne doit aucunement rebuter les citoyens quelles que soient leurs connaissances en urbanisme. Que chacun s’empare des documents concernant sa commune ou de ses thèmes de prédilection, que chacun exprime ses envies et ses propositions pour une ville durable respectueuse de notre environnement et de la planète.

Les propositions de la FRAPNA Isère pour un PLUI mieux inscrit dans la transition écologique

Compléter le dossier PLUI :

  • Publier les informations indispensables à la compréhension du dossier et à l’appréciation de l’apport du PLUI : tableau récapitulatif (actuel / PLUI) de l’évolution des surfaces par type de zone, incluant l’occupation réelle actuelle des sols par commune ; cartes numériques permettant de visualiser ensemble le zonage actuel et le zonage envisagé dans le PLUI.
  • Compléter le dossier sur la pollution des sols en exploitant les données issues de l’étude de zone du sud grenoblois (travaux pilotés par le SPPPY).

Privilégier l’amélioration et la réhabilitation des secteurs déjà urbanisés :

  • Mentionner explicitement dans le PADD la priorité qui doit être donnée à la valorisation – réhabilitation de l’existant.
  • Faire le bilan des clauses réglementaires qui favorisent ou freinent la réhabilitation de logements et la rénovation urbaine. Ajuster le PLUI dans le but d’accélérer le rythme de réhabilitation de l’habitat existant.
  • Interdire la construction d’équipements sensibles (écoles mais aussi logements) dans les secteurs les plus exposés à la pollution de l’air ou au bruit (en particulier en proximité de la rocade).
  • Abaisser à 100 m2 les seuils relatifs aux obligations de production d’énergie renouvelable (règles communes – article 7 pour les parkings, article 10 pour les bâtiments) de manière à généraliser ces obligations.
  • En cas de toiture en terrasse, encourager (imposer ?) un accès et un usage partagé de la terrasse aux occupants de l’immeuble (logique de développement des espaces communs).
  • Ajouter des dispositions de lutte contre la pollution lumineuse – sauf erreur, le sujet n’est pas traité dans le règlement alors qu’il est écrit que « Globalement, la densité de l’enveloppe urbaine, en fond de vallée notamment, génère une forte pollution lumineuse qui déstabilise la connectivité des espaces naturels » (Evaluation environnementale, page 85).

Améliorer la cohérence entre le PLUI et les ambitions en matière de transition écologique, de réduction de l’étalement urbain et de lutte contre le réchauffement climatique :

  • Remettre en débat les projets Portes du Vercors et (P9) Neyrpic qui sont pétris de contradictions vis-à-vis du PADD et des besoins de la transition écologique.
  • Entériner que tous les hameaux (hors du cœur urbain de la métropole) n’ont pas vocation à continuer à croitre. Donner la liste des hameaux où l’artificialisation de nouveaux espaces est stoppée.
  • Revoir à la baisse la consommation foncière prévue là où il y a du mitage urbain et des risques de conurbation comme l’indique l’évaluation environnementale, à savoir surtout sur le plateau de Champagnier, au pied du massif de Belledonne et le long des routes de Chartreuse.
  • Préciser les modalités de coordination avec le Plan Climat. Prévoir des rendez-vous commun de suivi du PLUI et du Plan Climat.

Lutter contre la péri-urbanisation et limiter l’artificialisation des espaces :

  • Maintenir ou reclasser en zone A ou N les espaces actuellement hors enveloppe urbaine (ce qui demande une analyse commune par commune).
  • Classer en zone A ou N les terrains empiétant ou très proches d’une zone humide ou d’une pelouse sèche (plusieurs communes repérées dans l’évaluation environnementale).
  • Revoir la notion et le terme de « centralité » : revenir au langage commun qui distingue les centres (ou les cœurs) de ville et les quartiers, hameaux et zones d’activité.
  • Revoir à la baisse le dimensionnement des zones AU. En particulier, reclasser en A ou N les zones « à urbaniser fermées » dont le statut est en fait ambigu, ce qui pénalise la compréhension du PLUI et peut susciter des tensions récurrentes : les zones AU fermées sont théoriquement urbanisables, mais parfois considérées (par des habitants ou par des élus) comme empêchant toute urbanisation. Cependant, l’urbanisation peut venir vite, une zone AU fermée nécessite juste un plan d’aménagement d’ensemble. Classer ces zones en A ou N permettrait de s’organiser sur le long terme pour les valoriser selon leur vocation, par exemple en installant un agriculteur ou en définissant un plan de gestion du milieu naturel.

Favoriser l’agriculture urbaine :

  • Ajouter des emplacements réservés pour des sites dédiés à l’agriculture urbaine (jardins partagés, ferme communale …).
  • Affiner le zonage sur le campus de Saint-Martin d’Hères de manière à ajouter des règles et zones favorables à l’agriculture urbaine.
  • Mettre en question le principe de « densification via la mobilisation des dents creuses » : privilégier une analyse au cas par cas sans s’abriter derrière l’argument facile de la « dent creuse », repérer les tènements intéressants pour la nature ou l’agriculture en ville.

Favoriser les mobilités actives :

  • Affecter de nouveaux emplacements réservés aux itinéraires cyclables (extension de Chrono Vélo).

Et aussi, préparer déjà la prochaine révision du PLUI :

  • Associer le milieu associatif (dont la FRAPNA) au suivi de la mise en œuvre du PLUI, en lien étroit avec le Plan Climat.
  • Identifier les zones où des opérations de désimperméabilisation pourraient être menées.
  • Étudier les dispositions à prendre pour que la métropole soit, le plus rapidement possible, avec un règlement d’urbanisme garantissant le respect de l’objectif de zéro artificialisation nette des sols  énoncé par le gouvernement dans le plan Biodiversité de juillet 2018.

Publié par FNE Isère

Le Jeudi 18 avril 2019

https://www.fne-aura.org/actualites/isere/avis-plui-metropole-de-grenoble/

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