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Francis Odier : “mon engagement bénévole le plus professionnalisé”

Après 3 années à la présidence de France Nature Environnement Isère, Francis Odier va prochainement passer la main. C’est l’occasion pour nous de recueillir son témoignage à la fois sur son engagement, les faits marquants de son mandat, mais aussi sur ses projets pour la suite.

Jeudi 31 mars 2022 Vie associative

Francis, peux-tu nous parler de ton engagement associatif ? A quand remonte-t-il ?

J’ai eu des engagements associatifs quasiment en continu depuis mes 18 ans, d’abord dans le scoutisme, un club de montagne, puis président d’une crèche parentale, trésorier de Mountain Wilderness… Au sein de FNE Isère, mon engagement a été progressif, en commençant par une association locale adhérente, Trait d’Union à Crolles. En 2016, j’ai intégré le conseil d’administration de la FRAPNA Isère, devenue France Nature Environnement Isère, dont j’ai été désigné président en 2019. C’est un parcours classique au sein d’une association locale puis à la fédération. 

Quels ont été pour toi les moments forts de ton mandat de président ?

La première réponse qui vient à l’esprit, c’est la campagne des Coquelicots pour l’interdiction des pesticides. C’est une action forte qui a duré presque 2 ans et qui a permis de nombreuses rencontres avec des personnes en dehors du premier cercle FNE. 

Je me suis aussi investi sur des dossiers d’aménagement du territoire, notamment pour la préservation des sols et des zones non construites en milieu urbain. Cela a donné lieu à des actions de terrain, avec d’autres associations et les habitants. Je peux citer par exemple la mobilisation pour la préservation des Jardins de la Buisserate, à Saint Martin le Vinoux.

Dans les deux cas, ce sont des actions collectives, intenses au plan humain, que FNE Isère relaie et soutient en tant que fédération.

Un autre dossier dans lequel je me suis impliqué au début et que je retiendrai s’il aboutit, c’est le projet pour la protection du secteur Bastille, Rachais et Mont Jalla.

En fait, il n’y a pas de “moments”, seulement des sujets au long cours. Il n’y a rien à attendre à court terme.

Chevreuil dans le secteur de la Bastille - Photo France Mercier-Charmorand

Qu’est-ce qui t’a marqué à titre personnel au cours de ce mandat ?

Par rapport à mes précédentes expériences associatives, ce mandat aura été l’engagement bénévole le plus professionnalisé. A la fois, en raison des interlocuteurs, souvent  salariés ou fonctionnaires dans l’exercice de leur métier, mais aussi en raison du travail de dossiers et de l’aspect très prenant de la mission. Cela aura été en quelque sorte une continuité aux activités professionnelles que j’ai arrêtées en 2019.

J’ai découvert des domaines de la vie politique et administrative au niveau départemental que je ne connaissais pas

Quels sont tes meilleurs souvenirs ?

Les visites terrain. Par exemple, nous avons fait une belle journée organisée par Nature Vivante en Isère Rhodanienne. Aussi, les manifestations à vélo, une vélorution contre l’A480, un trajet entre Le Touvet et Grenoble avec l’association GRENE pour une Marche Climat.

Travaux de l'A480 - Crédit FNE Isère

Qu’aurais-tu aimé faire ou vivre qui n’a pas pu se concrétiser ?

J’aurais aimé faire plus de terrain !

J’aurais voulu organiser une rencontre avec le monde agricole, pour sortir du mouvement des Coquelicots et engager d’autres discussions. Cela n’a pas pu se réaliser directement. En revanche, j’ai eu la chance de participer à des ateliers de prospective sur l’autonomie alimentaire dans la région de Grenoble, une démarche très intéressante impulsée par la Métro et d’autres collectivités avec des élus et des acteurs du secteur agriculture & alimentation. A renouveler : toujours le dialogue, dans la philosophie de FNE Isère, même si on ne voit pas de “résultats” visibles immédiatement, mais je n’ai pas l’obsession du résultat.

Que te restera-t-il de ces 3 années de mandat ?

Une tranche de vie, une sorte de devoir accompli… et beaucoup de choses à raconter, partager. 

Quels projets as-tu pour l’avenir ?

Je vais continuer à participer aux réflexions sur la montagne avec FNE AURA et le comité de massif des Alpes.

J’essaierai volontiers la formation, par exemple former des bénévoles à la concertation sur l’aménagement du territoire, les risques industriels, la gestion des espaces protégés… Comment être un militant environnemental heureux choyant la nature ?

Et concernant FNE Isère, quelles priorités pour les années à venir ? 

C’est au conseil d’administration de répondre. Il y a un point que j’ai à cœur : le besoin de mieux articuler ce qui est fait par les bénévoles et ce qui est fait par les salariés. Coopérer n’est pas spontané, mais quand on y arrive, tout le monde est gagnant, et d’abord la nature !

Des membres du Bureau et du CA en visite sur les terrains de FNE Isère en Isère rhodanienne - Crédit FNE Isère

3 questions façon questionnaire de Proust :

  • Quel est ton trait de caractère majeur ? Pas facile de répondre… peut-être la discutaille politique pour refaire le monde.
  • Le mot que tu aimes le plus ? En toute simplicité,  la « vie ».  D’ailleurs, ma chanson fétiche est « C’est la vie » du groupe Les Enfants Terribles.
  • La plante ou l’animal dans lequel tu aimerais être réincarné ? Sans hésitation : le papillon, symbole de légèreté, beauté éphémère et incontrôlable.

Merci Francis pour cet interview et bonne route pour la suite !

Publié par FNE Isère

Le Jeudi 31 mars 2022

https://www.fne-aura.org/actualites/isere/francis-odier-mon-engagement-benevole-le-plus-professionnalise/

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