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Le cerf, plus grand cervidé d’Europe

Le cerf élaphe, de la famille des cervidés, est un mammifère herbivore et ruminant vivant dans des zones tempérées. Montagnes, forêts et prairies sont tant de zones qu’il aime exploiter, et il s’adapte parfaitement à son environnement, que ce soit en Europe, en Asie. Roi de la forêt ou son protecteur, le cerf représente dans notre culture un être prestigieux et digne de noblesse. Mais que savons-nous vraiment de cet animal si symbolique ?

Jeudi 26 août 2021 Biodiversité

Caractéristiques générales du cerf

Le cerf élaphe, espèce la plus courante en Europe et la seule espèce de cerf indigène en France, pèse entre 100 à 250 kg pour les mâles et de 80 à 120 kg pour les biches. Il mesure 1,2 à 1,5 m de hauteur au garrot, ce qui fait de lui le plus grand cervidé d’Europe. Il vit 10 ans en moyenne, et peut vivre jusqu’à 20 à 25 ans en captivité.

Son alimentation variée dépend des saisons ainsi que de l’endroit où il se trouve. Au printemps et en été, il se nourrit de jeunes pousses d’arbres, de bourgeons et d’arbustes. Il mange aussi des plantes comme des graminées, du lierre, des ronces, des plantes herbacées ou des fruits. En automne, il apprécie glands, châtaignes et champignons. Lors de l’hiver, son alimentation est davantage tournée vers des feuilles mortes, des bouts de branche ou d’écorces d’arbres. Ainsi, en moyenne, un adulte consomme 10 à 15 kg de végétaux frais par jour. Il ne boit que très peu, se contentant de l’eau contenue dans les végétaux qu’il ingère. En cas de sécheresse prolongée, il peut se satisfaire d’une flaque d’eau boueuse.

Le cerf est un animal grégaire, c’est-à-dire qu’il vit en groupe. Cependant, mâles et femelles vivent dans des groupes différents tout au long de l’année, sauf en période de reproduction où ils se rejoignent. Les femelles et leurs petits forment une harde avec une hiérarchie importante : la cheffe, biche vigilante et très attentive, ouvre la marche et prévient par de petits cris le reste du groupe lorsqu’il y a un bruit ou une odeur inquiétante. La sous-cheffe ferme la marche pour protéger le groupe. Les mâles sont quant à eux davantage indépendants. Celui qui domine est le plus fort, mais il ne protège pas le reste du groupe. Il n’y a pas non plus d’ordre à suivre pour la marche et lorsqu’ils sont inquiets, tous se sauvent en pensant à leur propre survie.

Bois enveloppés du velours protecteur

Les bois du cerf : sa spécificité …

La spécificité du cerf, ce sont ses bois. Entièrement composés d’os très solides, ils se fragilisent pourtant entre février et mai et le cerf les perd chaque année à la fin de l’hiver ou au début du printemps chez les jeunes. Pour faire tomber ses bois, l’animal va sauter, secouer la tête et se cogner violemment contre des arbres.

Ils repoussent très rapidement, avec plus d’un centimètre par jour jusqu’à leur taille maximale. Lorsque ses bois repoussent, ils sont enveloppés d’un velours protecteur permettant une bonne circulation sanguine autour de l’os. Quand les bois sont prêts, le cerf va les frotter contre des troncs d’arbres pour y détacher le velours. Les traits que l’on distingue sur les bois sont créés par les vaisseaux sanguins avant que la peau ne se détache du bois.

Lors du frottement, ce contact entre les sucs contenus dans la sève des arbres et les bois crée une oxydation qui donne une couleur plus ou moins foncée aux bois du cerf. En fonction de la zone d’habitation de l’animal, ses bois ne seront pas forcément de la même couleur qu’un autre cerf vivant dans une autre zone. La sève du hêtre ou du bouleau par exemple vont donner des bois de couleur rousse, tandis que le chêne, le frêne et les résineux vont leur donner une couleur davantage brune. Le charme et le tremble vont quant à eux les colorer d’une couleur noirâtre.

… symbole de fertilité, renaissance et vitalité

Ces bois, signes distinctifs du cerf, repoussent plus grands et de manière rapide afin d’être prêts pour la période de rut et ainsi attirer les femelles. En effet, les biches n’étant sexuellement réceptives qu’un seul jour dans l’année, elles doivent s’assurer de la faisabilité de leur reproduction. Ainsi, les bois ne permettent pas d’indiquer l’âge d’un cerf comme on l’entend souvent ! Les plus beaux bois sont signes d’une meilleure santé et ainsi une probabilité de reproduction accrue.

La période de reproduction se fait de septembre à octobre, la biche met bas à un petit par an en général, et a une gestation de 8 mois qui peut varier. Son petit est appelé faon jusqu’à ses 6 mois. Puis, de 6 mois à 1 an, il est appelé « bichette » lorsque c’est une femelle, ou « hère » lorsque c’est un mâle. De 1 à 2 ans, le jeune mâle sera ensuite appelé « daguet ».

La période de reproduction est aussi l’occasion d’entendre le fameux brame du cerf, son produit par l’animal pour attirer les femelles et repousser les prétendants. Cette période est très fatigante pour le cerf, qui va passer un mois à démontrer sa force auprès des femelles et des prétendants, chasser ces derniers, les combattre et s’accoupler avec les biches réceptives. Ainsi, épuisé et n’ayant pas le temps de manger, le cerf peut perdre jusqu’à 20% de son poids total pendant cette période.

Une espèce protégée ?

La population du cerf se multipliant rapidement, le cerf occupait en 2019 plus de 49% des surfaces boisées contre 25% en 1985. Cependant, la surpopulation de cerf dans certaines forêts peut causer de gros dégâts écologiques. En effet, lorsque les cerfs ne sont pas trop nombreux, ils permettent de tailler la forêt par leur alimentation et d’apporter une aide aux forestiers.

En revanche, en surnombre, ils empêchent le renouvellement de la forêt en mangeant de petites pousses, jeunes arbres, écorces et appauvrissent entre autres la diversité des essences, notamment celles adaptées au changement climatique. Ils retirent aussi des buissons dans lesquels vivent des oiseaux et de nombreux insectes.

Auparavant, les loups, seuls prédateurs des cerfs avec les ours bruns, permettaient de réguler les espèces de cervidés. Aujourd’hui, du fait de l’absence de ces prédateurs naturels en France à notre époque par l’action humaine et le changement climatique, la chasse (strictement régulée en nombre et en genre) permet d’instaurer un équilibre forêt-gibier.

La plus grande menace pour le cerf est en réalité un appauvrissement du patrimoine génétique de l’espèce. En Europe, la fragmentation des territoires, notamment par des autoroutes, a poussé certaines populations à s’isoler, et à perdre contact avec leurs congénères. Cela crée des altérations génétiques entre les différentes populations de cerfs, et cela pourrait devenir irréversible si l’on ne trouve pas de solutions afin de renouer le contact entre ces populations isolées.

Répartition en nombre des cerfs élaphes en Isère (2001-2021)

En Isère, les cerfs sont présents dans la plupart des secteurs forestiers, en particulier ceux indiqués par les points verts.<br /> Source : Nature Isère - https://www.nature-isere.fr/tout-connaitre-sur/les-especes-et-les-milieux-naturels/cerf-elaphe

Photo de couverture : Cerf Elaphe Nathalie Hausser CC BY-NC-ND 2.0

Publié par FNE Isère

Le Jeudi 26 août 2021

https://www.fne-aura.org/actualites/isere/le-cerf-plus-grand-cervide-deurope/

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