L’espèce du mois : le murin de Daubenton

Les chauves-souris, trop souvent mal-aimées…

Longtemps victimes de nombreux préjugés en France, où elles étaient perçues comme des créatures effrayantes, les chauves-souris sont aujourd’hui reconnues pour leur rôle écologique essentiel.

Symboles de bonheur et de longévité dans d’autres cultures, elles contribuent notamment à la bonne santé des milieux naturels. Par exemple, le murin de Daubenton régule les populations d’insectes aquatiques.

Son mode de vie

Dans la famille des chiroptères, le murin de Daubenton (Myotis daubentonii) se caractérise par son affinité pour les milieux humides aux eaux calmes. Insectivore, ce petit mammifère volant chasse au cours de la nuit, surtout à proximité des zones boisées. L’espèce hiberne d’octobre à avril dans des cavités arboricoles ou des fissures humides.

Il privilégie les espaces étroits pour se cacher. Durant la période de reproduction, des colonies s’installent fréquemment dans les arbres creux, sous les ponts ou parfois dans des bâtiments proches des zones humides.

Une espèce protégée par la loi mais menacée

Le murin de Daubenton subit une forte pression liée à la dégradation de ses habitats. La coupe rase des forêts bordant les rivières détruit ses gîtes, tandis que l’agriculture intensive réduit la disponibilité en insectes.

De plus, la pollution lumineuse constitue un réel défi. Contrairement à d’autres espèces de chauve-souris, le murin de Daubenton s’oriente à la lumière de la lune et fuit la lumière artificielle. Cette espèce voit ses territoires fragmentés alors que ses ressources alimentaires se déplacent vers les zones éclairées.

Sa préservation repose sur une gestion adaptée des milieux forestiers et humides, ainsi qu’une attention particulière portée à l’éclairage et à la rénovation des ouvrages.

Et proche de chez nous ?

L’espèce fréquentant les cours d’eau, il n’est pas rare de la croiser à la tombée de la nuit, aux abords de l’Isère.

Lors des travaux de remise à l’air libre d’une portion de la rivière Savasse (Drôme) en 2023, la commune de Romans-sur-Isère a adapté le chantier à son rythme de vie. Afin de limiter les perturbations, les aménagements majeurs ont été réalisés durant l’hibernation des chauves-souris dans le Vercors. De plus, de nombreux nichoirs ont été installés pour favoriser leur retour.

Face aux menaces qui pèsent sur son environnement, FNE Isère poursuit son engagement contre la pollution lumineuse qui menace nos cours d’eau et la biodiversité qu’ils abritent. La campagne “Halo à l’eau” permet d’identifier les éclairages illégaux et nuisibles pour les écosystèmes aquatiques et de sensibiliser le plus grand nombre à ces enjeux.