Portrait bénévole – Rachel
Rachel, 33 ans, est une personnalité curieuse avec une soif de découvertes, de connaissances et de partage. De retour à Grenoble après plusieurs déménagements, elle est aujourd’hui bénévole dans différentes associations afin de sensibiliser, de rencontrer et d’apporter son aide auprès d’acteurs engagés pour l’environnement. Découvrez le portrait de Rachel, bénévole impliquée avec un parcours aux multiples facettes.
Un parcours initialement commercial
Rachel est née en 1989 à Bourg-en Bresse d’une mère professeure. Cette dernière est mutée à Grenoble, lorsqu’elle a 8 ans. Elle y fait toute sa scolarité jusqu’aux classes préparatoires aux grandes écoles. Elle rejoint ensuite une école de commerce à Bordeaux et comprend à ce moment-là qu’elle ne suivra pas une carrière spécifique toute sa vie : « Je me sentais comme un dauphin parmi les requins. »
Elle commence sa vie professionnelle par un stage lié au projet de promotion du tourisme au Ghana. Guidée par son goût de découverte et son besoin d’évasion, cette expérience constitue sa première ouverture à l’écologie et à l’importance de la sauvegarde de l’environnement.
Rachel, qui aime s’intégrer pour mieux comprendre et appréhender les enjeux de chaque situation, va par la suite avoir de nombreuses expériences nécessitant plusieurs déménagements. « Il parait que c’est en forgeant qu’on devient forgeron. C’est drôle c’est un peu la paraphrase de mon nom de famille ». Pour Rachel, c’est aussi comme cela que l’on apprend et grandit dans la vie.
Grâce à ses stages dans l’informatique et le marketing, elle prend confiance en elle, développe son sens du relationnel et son esprit créatif. Embauchée ensuite en CDI dans une entreprise de logiciel informatique de Meylan, Rachel commence à réaliser alors qu’elle suit une voie toute tracée qui ne lui convient pas forcément.
Le choix de changer de vie(s)
En parallèle, Rachel commence à s’intéresser de plus en plus à la nature et à l’environnement ainsi qu’aux conséquences de nos modes de vie sur ces derniers. Soucieuse également de sa santé, elle commence à manger bio et local et s’intéresse à la naturopathie.
Ce renouveau la pousse à partir faire un voyage initiatique au Japon sur la nature et le respect du vivant. De retour de ce voyage qui l’a profondément marquée, elle décide de continuer à changer de cap et travaille comme vendeuse conseillère dans un magasin bio. Cela la conforte dans ses nouveaux choix personnels de mode de vie et lui permet d’en apprendre plus sur la santé, le bien-être, et la permaculture : « Je faisais 1h30 de train tous les jours, ça me laissait du temps pour lire ».
Désireuse d’aller « plus loin » dans son engagement et de s’ouvrir à de nouveaux horizons, elle part faire un volontariat de service civique à l’île de la Réunion et devient co-responsable de la gestion des concessions du Cirque de Mafate, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Travaillant conjointement avec le parc national, elle contribue également à convertir les « Kaz » des Mafatais en logement plus durables à travers différents plans d’actions sur le terrain. A la fin de son engagement civique, elle démarre ensuite un double cursus de formation qu’elle valide : animatrice de loisirs sportifs et animatrice tourisme et nature. Cette dernière lui a permis de s’intégrer davantage dans la richesse culturelle de l’île, notamment par la rencontre de nombreux créoles.
Aujourd’hui, Rachel sait qu’elle n’aura pas le parcours dit « lisse et parfait dans ce monde de requins ». « J’essaie de nager déjà et c’est bien car l’océan est vaste ! ». Elle sait que dans son parcours de vie, plusieurs éléments sont revenus de manière cyclique comme l’intérêt porté à la nature, au bien-être et à l’environnement. Cela fait partie d’elle et l’a enrichie, faisant ainsi d’elle qui elle est aujourd’hui.
Rachel en randonnée
Un engagement avant tout personnel
Initialement, Rachel a commencé à changer son mode de vie pour veiller à sa santé et améliorer son quotidien. Cela passait par exemple par une alimentation biologique ou par la confection de sa propre lessive sans produits chimiques. Aujourd’hui, elle se rend compte que ce qui est important pour elle, c’est le partage. Partager ses connaissances, comme proposer des actions, sont selon elle primordiaux pour faire avancer les choses, tout en prenant son temps : « On ne change pas du jour au lendemain. »
Elle se rend compte également de l’impact positif qu’elle peut avoir sur son entourage. Sa manière de vivre influence ses proches et sa famille, comme le fait de récupérer et trier les déchets alimentaires, chose qu’ils ne faisaient pas ou peu auparavant.
« Une amie l’autre jour est partie faire ses courses et elle me dit : « Regarde, j’ai acheté un déodorant bio ! »».Sa première réaction a été de dire qu’il valait mieux faire soi-même le déodorant. En prenant du recul, elle s’est rendue compte qu’il y a quelques années, elle est elle aussi passée par toutes ces phases. Des grandes surfaces aux magasins spécialisés, puis des épiceries en vrac à l’achat du producteur local pour enfin s’intéresser aux épiceries solidaires… Rachel réalise qu’il n’y a pas « de voies parfaites et royales » pour s’impliquer, mais juste différents chemins et parcours de vie propres à chacun.
Une vie associative riche et diversifiée
Rachel découvre le monde associatif à La Réunion en s’engageant avec la SEOR et le Parc National pour la sauvegarde du Tuit-Tuit, oiseau endémique de la forêt de la Roche Ecrite. En danger d’extinction à cause des rats, les bénévoles ont ainsi lancé un chantier de dératisation. Rachel s’est également engagée pour sensibiliser le public à la protection des coraux en lien avec la réserve marine de l’île.
De retour à Grenoble, sa vision a changé. Elle souhaite redécouvrir le local et sa région, en s’investissant de manière durable dans des associations. Aujourd’hui, Rachel est impliquée dans 3 principales associations : SERA (Santé Environnement Auvergne Rhône Alpes), Adrastia et FNE Isère dans la commission Festival. Poussée par sa curiosité à faire des recherches et mener des actions, elle aime rencontrer différents acteurs et faire de la synergie entre associations. Le bénévolat lui permet ainsi d’apprendre des choses et de lui ouvrir d’autres pistes de réflexion : « On prend plus de temps en association que dans un cadre donné en entreprise pour s’ouvrir à d’autres horizons ».
Rachel est également animatrice de la Fresque du climat. L’outil a pour but de sensibiliser le grand public sur les enjeux environnementaux, la biodiversité et au changement climatique. Cela se fait via des ateliers ludiques pour sensibiliser la population. Dans un genre similaire, elle a participé à faire l’Escape Game de l’eau à FNE Isère. Se qualifiant avec une grande âme d’enfant, elle considère que les jeux, énigmes et animations sont le meilleur moyen d’éduquer et de sensibiliser les individus.
Ce qu’elle apprécie finalement le plus en tant que bénévole est l’échange et la découverte de l’autre : « En fait, pour donner du sens il faut aussi se nourrir soi- même. On est d’autant plus engagé que ça nous nourrit je pense, que ça nous donne un sens et nous apporte quelque chose. »
Et pour s’engager, que faut-il ?
« Comme en randonnée, il ne faut pas viser le haut de la montagne tout de suite. »
Pour Rachel, le fait de venir et se renseigner est déjà un acte de bénévolat. En effet, même si la personne ne s’engage pas dans l’association, elle aura tout de même pris quelques minutes de son temps pour s’interroger. Et lors d’une conversation en famille ou entre amis par exemple, la personne peut naturellement transmettre une information sur l’association et la promouvoir.
Publié par FNE Isère
Le Jeudi 31 mars 2022
https://www.fne-aura.org/actualites/isere/portrait-benevole-rachel/
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