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Préserver la trame noire dans la métropole grenobloise

Avec ses 49 communes et ses 443 000 habitant.es, la métropole grenobloise est fortement impactée par la pollution lumineuse. Trop d’éclairage artificiel nuit aux êtres humains, à la faune et à flore. Comment limiter ses nuisances et restaurer la “trame noire”, cette continuité écologique d’obscurité indispensable à la vie des espèces ?

Mercredi 08 janvier 2020 Pollution lumineuse Villes et territoires

Comprendre l’importance de la trame noire

Le concept de “trame noire” est l’ensemble des corridors écologiques caractérisés par une certaine obscurité et empruntés par les espèces nocturnes. Il s’ajoute à la notion de “trame verte et bleue”. Préserver la trame noire vise à limiter la dégradation et la fragmentation des habitats dues à l’éclairage artificiel par l’intermédiaire d’un réseau écologique formé de réservoirs et de corridors propices à la biodiversité nocturne.

Lorsque les éclairages artificiels sont trop nombreux, ils nuisent à l’obscurité normale et souhaitable de la nuit : ils provoquent des effets indésirables sur les êtres humains, la faune, la flore et le paysage. L’urbanisation croissante des dernières décennies remet en question l’alternance du jour et de la nuit, qui règle la vie humaine, animale et végétale depuis des milliards d’années. La pollution lumineuse modifie le cycle biologique, les interactions et le comportement des espèces (déplacement, prédation, pollinisation, recherche de nourriture).

Qu’en est-il de la trame noire dans la métropole grenobloise ?

Afin d’enrayer le déclin de la biodiversité, il est indispensable de préserver et restaurer les continuités écologiques, sur le plan terrestre (trame verte), aquatique (trame bleue) et nocturne (trame noire).

Le territoire métropolitain bénéficie d’un patrimoine naturel exceptionnel :

  • une réserve naturelle nationale, deux parcs naturels régionaux, deux réserves naturelles régionales, plusieurs espaces naturels métropolitains
  • près de 500 espèces animales terrestres,
  • plus de 1 600 espèces végétales.

La pollution lumineuse générée sur la métropole grenobloise provient de sources diverses : l’éclairage public (voiries, façades de monuments, parcs et jardins, parkings, terrains de sports), mais également l’éclairage privé (entreprises, commerces, lotissements et résidences).

Les acteurs du territoire agissent pour préserver la trame noire

FNE Isère travaille depuis de nombreuses années sur les impacts environnementaux négatifs des excès d’éclairage artificiel nocturne connus sous l’appellation de « pollution lumineuse ». Grenoble-Alpes Métropole a soutenu cette action entre 2010 et 2015, notamment dans le cadre de son Plan Climat Énergie Territorial. Un groupe de travail rassemblant les différents acteurs concernés avait été mis en place par FNE Isère, menant à l’élaboration d’une « Charte pour un éclairage raisonnable » et d’un guide technique.

Lors de l’élaboration du Contrat Vert et Bleu de Grenoble-Alpes Métropole en 2017, FNE Isère a proposé, dans la suite des actions engagées, une action sur la trame noire. L’éclairage nocturne peut en effet réduire à néant la fonctionnalité écologique d’une coupure verte et il serait regrettable, si des moyens sont mis dans la renaturation d’un milieu, que l’éclairage nuise à la faune et à la flore.

La métropole grenobloise de nuit - Crédits : FNE Isère

4 corridors prioritaires pour préserver la trame noire

Le Contrat Vert et Bleu de la Métro a identifié 4 corridors prioritaires stratégiques à maintenir pour la circulation des espèces entre les différents réservoirs de biodiversité que représentent les massifs montagneux :

  • le corridor Noyarey / Le Fontanil-Cornillon
  • le corridor Champagnier / Varces-Allières-et-Risset / Vif / Saint-Paul-de-Varces
  • le corridor Vif / Le Gua / Saint-Georges-de-Commiers
  • le corridor Vaulnaveys-le-Bas

En 2018, un premier état des lieux a été réalisé par Athena-Lum, partenaire de FNE Isère, avec la rencontre de la plupart des communes concernées afin de de recueillir des informations sur l’extinction éventuelle en milieu de nuit et l’état de la rénovation du parc.

La deuxième phase du projet a consisté à effectuer des mesures de terrain de l’éclairage en place afin d’analyser les résultats au regard des enjeux environnementaux présents et de proposer des pistes d’améliorations pour préserver et/ou restaurer la fonctionnalité nocturne des corridors (modification des sources lumineuses vers moins de puissance ou une couleur plus chaude, modification de luminaire pour limiter voire éviter la lumière émise vers le ciel, réduction des plages horaires éclairées, …).

Au total ce sont 1100 points lumineux, très majoritairement d’éclairage public, qui ont été mesurés de nuit en décembre 2019 sur 9 communes : mesures d’éclairement, de hauteur de mât, de spectre, de température de couleur et évaluation de la lumière non ciblée. 6 communes sur les 9 concernées par l’étude pratiquent l’extinction en milieu de nuit, ce qui est supérieur à la moyenne nationale actuelle de 38 %.

La dernière phase a consisté à étudier les évolutions de pratiques d’éclairage entre 2019 et 2024 en échangeant avec les communes et en allant voir sur place les changements.

Plusieurs projets de rénovation ont pu voir le jour suite aux résultats de 2019, dont la rénovation de la route de la Vanne à Noyarey. Les luminaires les plus impactants (luminaires boules, forte consommation d’énergie…) ont été ciblés par les communes pour être rénovés en priorité.

6 communes sur les 9 concernées par l’étude pratiquaient l’extinction en milieu de nuit en 2019. En 2024, les 9 communes concernées font des actions sur la pollution lumineuse, que ce soit en éteignant en cœur de nuit (8 communes) ou en diminuant la puissance de l’éclairage sur cette même période (1 commune).

Un document pour présenter les résultats de l’étude

Afin de communiquer auprès des habitants sur l’étude et l’état de la fonctionnalité nocturne sur les communes des 4 corridors, une plaquette d’information a été réalisée. Elle présente les enjeux de préservation de la trame noire, le Contrat Vert et Bleu de Grenoble-Alpes Métropole, les résultats de l’étude et les propositions d’améliorations proposées.

L’événement de restitution

Les communes et les différents partenaires du projet (Grenoble-Alpes Métropole, les parcs naturels régionaux…) ont été invités pour une soirée de restitution présentant les résultats de l’étude et l’évolution depuis 2024. Un lien a été fait avec le Schéma Directeur d’Aménagement Lumière.
Cette soirée a été l’occasion pour les communes de partager leurs expériences, notamment celles qui ont signé la charte d’engagement lumière de Grenoble-Alpes Métropole.
Le support de présentation est visible ici.

Quelles suites ?

FNE Isère continue de travailler sur la thématique de la pollution lumineuse, notamment avec Grenoble-Alpes Métropole. D’autres axes sont explorés, comme l’impact de l’éclairage privé sur les trames noires.

Avec le soutien de :

En partenariat avec :

Crédits photo bandeau : Paul-Henri Michel

Publié par FNE Isère

Le Mercredi 08 janvier 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/isere/preserver-la-trame-noire-dans-la-metropole-grenobloise/

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