La réponse préfectorale à une situation de sécheresse : trop tard, trop peu
Suite à l'épisode de canicule fin juin 2019, les niveaux d'eau dans certains territoires de notre département (Nord et Ouest) sont alarmants. La FRAPNA Isère et la Fédération de Pêche de l'Isère demandaient au Préfet d'intervenir rapidement en prenant un nouvel arrêté sécheresse adapté à la situation de nos ressources en eaux. Après 3 semaines d'hésitation incompréhensible, l'arrêté préfectoral paru lundi 8 juillet ne répond pas à l'urgence de la situation.
Les niveaux de ressources en eau encore plus préoccupants après la canicule
Déjà alarmant début juin dans plusieurs territoires du département, l’état des cours d’eau et des nappes phréatiques s’est aggravé avec l’épisode de canicule. Cette vague de chaleur exceptionnelle et l’absence de précipitation substantielle ont augmenté l’intensité de l’évapotranspiration des sols et de la végétation.
En matière de nappes souterraines, l’Est Lyonnais devrait être placé en état de crise alors que les bassins Bièvre Liers Valloire, Molasses du bas Dauphiné (Galaure, Herbasse,…) devraient passer en état d’alerte renforcée comme celui des 4 Vallées du Bas Dauphiné (région de Vienne) dont le niveau était déjà très proche des seuils de crise mi-juin.
En ce qui concerne les cours d’eau dont l’état était jusqu’à mi-juin moins préoccupant (à l’exception notable des 4 Vallées du Bas Dauphiné) en raison d’orages successifs, leurs situations n’ont pu qu’empirer faute d’un soutien par les résurgences des nappes souterraines au plus bas.
Un arrêté sécheresse bien en deçà des attentes dans une situation critique
Face à cette situation la Direction Départementale des Territoire de l’Isère (DDT38) préconisait de faire passer l’Est Lyonnais en état d’Alerte Renforcée et les bassins Bièvre Liers Valloire et des 4 Vallées en situation d’Alerte, prescriptions qui étaient déjà inférieures d’un niveau à celles exigées par la réalité des mesures.
La FRAPNA Isère et la Fédération de Pêche de l’Isère constatent avec surprise que non seulement l’arrêté paru lundi 8 juillet non seulement ne tient pas compte des faits mais se situe en deçà des propositions de la DDT38 en ce qui concerne le bassin Bièvre, Liers et Valloire qui reste au niveau Vigilance !
Distendre au maximum les délais pour réagir, réagir toujours en deçà des exigences de la situation, constitue visiblement la stratégie à courte vue déjà épinglée l’année dernière dans des circonstances analogues, qui est suivie par les pouvoirs publics pour préserver des intérêts faciles à identifier.
Selon Jacques Pulou, vice-président de la FRAPNA Isère : « Au-delà des milieux naturels et du maintien de la biodiversité, c’est bien de la poursuite des activités humaines dans l’avenir dont il est ici question. La meilleure façon de s’adapter aux contraintes du changement climatique réside, en tout premier lieu, dans la prise en compte des règles comprises par tous et dans leur application ferme. S’en exonérer aujourd’hui c’est accepter, par avance, de se heurter à des contraintes plus fortes demain. «
Publié par FNE Isère
Le Vendredi 12 juillet 2019
https://www.fne-aura.org/communiques/isere/la-reponse-prefectorale-a-une-situation-de-secheresse-trop-tard-trop-peu/
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