Pollution de l’eau dans la métropole grenobloise : FNE Isère porte plainte

Présence avérée de polluants dans les nappes FRDG371 et FRDG372

FNE Isère est préoccupée par la qualité des eaux superficielles et souterraines des nappes FRDG371 et FRDG372. Ces deux nappes sont en fait les deux composantes d’une même entité géologique : la nappe d’accompagnement du Drac. Des mesures spécifiques ( barrière hydraulique) visent à isoler la nappe 371 de la nappe 372 et justifient ce découpage.

• La nappe FRDG372 est fortement polluée, notamment  par des solvants chlorés et des pesticides. Cette pollution rend cette ressource impropre à toute utilisation.
• La nappe FRDG371, située au sud de Grenoble, alimente la métropole en eau potable. Cette nappe est classée ressource stratégique car on ne dispose pas de solution de rechange à sa détérioration. Récemment des polluants provenant de la nappe FRDG372 ont été détectés dans la nappe FRDG371. : la barrière hydraulique se révèle insuffisante à assurer l’isolation entre les deux nappes et des transferts ont lieux

Ces pollutions sont d’origine industrielle. Des effluents sont rejetés directement dans les eaux superficielles. Le mauvais stockage de substances dangereuses provoque l’infiltration de polluants dans les sols et les nappes.

Ces pollutions de l’eau ont un impact sur la santé et la biodiversité. FNE Isère considère qu’il est essentiel de préserver cette ressource en eau, surtout dans un contexte de changement climatique.

FNE Isère porte plainte contre X et se constitue partie civile dans différentes procédures 

Face à cette situation, la Ville de Grenoble se mobilise depuis 2023. Elle a d’abord saisi le préfet pour retirer les autorisations de rejet d’effluents dans la Romanche accordées à Arkema. Cette société rejette des eaux usées dans le périmètre des champs captant et ce malgré l’interdiction préfectorale.

La commune a également engagé plusieurs démarches contentieuses. Elle s’est constituée partie civile dans deux informations judiciaires ouvertes par le procureur de la République en février 2023. L’une concerne les rejets de polluants du site d’Arkema, l’autre les « activités irrégulières » de carriers dans le lit du Drac. Enfin, la Ville de Grenoble a porté plainte contre X afin de déterminer la responsabilité pénale des industriels pollueurs.

FNE Isère a décidé de se joindre à l’ensemble de ces démarches. Notre association s’est également constituée partie civile et a déposé plainte contre X.

Philippe Dubois, président FNE Isère, explique : “Dans un contexte de changement climatique avec une ressource en eau qui se raréfie et dont la qualité se dégrade, il est choquant d’imaginer qu’en 2024, les industriels puissent continuer à polluer les rivières et les nappes grâce à des autorisations préfectorales. Ces pollutions doivent cesser et il est urgent que les pollueurs assument leurs responsabilités ; c’est à eux de procéder aux opérations de dépollution. Cette nappe contaminée pourrait être une ressource indispensable à notre territoire dans les années à venir. Parallèlement, il est absolument impératif de tout mettre en œuvre pour préserver la qualité de la nappe voisine, qui couvre 40% des besoins de la métropole en eau potable.“