Les ripisylves, l’avenir de nos rivières

La protection de la ressource en eau et de nos milieux aquatiques est nécessaire pour atteindre les objectifs européens de bon état. Pour garantir le bon fonctionnement de nos cours d’eau, il faut aussi s’intéresser aux milieux qui les entourent : les ripisylves.

Que sont les ripisylves, ces inconnues pourtant indispensables ?

Un terme bien compliqué pour un milieu naturel que personne ne peut ignorer. Les ripisylves correspondent à la végétation, et plus particulièrement aux arbres qui se développent au bord des rivières. Elles peuvent s’étendre sur plusieurs centaines de mètres le long des fleuves et prendre le nom de forêts alluviales. Mais le plus souvent, les ripisylves s’apparentent à de fins cordons boisés qui entourent les cours d’eau. Avec l’urbanisation galopante, l’agriculture intensive, les espèces exotiques envahissantes, l’endiguement et la chenalisation des cours d’eau, elles ont quasiment disparu.

Les ripisylves sont des milieux qui évoluent au cours du temps suivant l’eau des crues et de la nappe souterraine. Comme toutes les zones humides, elles sont essentielles pour le bon fonctionnement des milieux aquatiques et nous rendent de précieux services. En effet, les arbres procurent de l‘ombre aux cours d’eau et leurs racines stabilisent les berges. Les ripisylves peuvent ralentir et stocker l’eau des crues. Elles limitent ainsi les dégâts causés par les inondations. Elle joue aussi un rôle de filtre des polluants, notamment des nitrates, par leur capacité d’auto-épuration. Enfin, les ripisylves sont des corridors écologiques de la trame verte et bleue et garantissent le déplacement des espèces. Ce sont de véritables refuges pour la biodiversité, celle-là même qui s’effondre aujourd’hui, en pleine 6^ème extinction.

Comment évaluer leur biodiversité ?

Les berges sont un élément capital du cours d’eau et de son espace de bon fonctionnement. A la fois connectées à l’environnement aquatique et terrestre, les ripisylves accueillent une biodiversité riche et particulière. Au même titre que la qualité de l’eau, la quantité de la ressource ou la problématique inondation, la biodiversité des berges est intégrée dans la gestion des cours d’eau et de leurs abords.

Avec le CNPF* et l’INRAE*, FNE AuRA a donc créé des outils de diagnostic et d’amélioration de l’état écologique des ripisylves et de leur connectivité avec le réseau écologique existant.

Cette boîte à outils s’adresse principalement aux structures de gestion des milieux aquatiques, aux propriétaires forestiers riverains et aux associations de protection de l’environnement.

Quelle stratégie pour préserver nos ripisylves ?

L’évaluation des ripisylves est indispensable pour orienter les choix de gestion, de préservation et de restauration de ces milieux. Un guide de préservation des ripisylves propose des conseils et des actions à mettre en œuvre selon les moyens des acteurs qui souhaitent agir.

Face aux menaces d’artificialisation constantes de nos milieux naturels, la protection et la conservation des ripisylves s’impose. FNE AuRA s’engage pour faire protéger ces milieux au sein de la stratégie de création des aires protégées de l’État. Des outils réglementaires existent et notre fédération se mobilise pour qu’ils assurent la conservation des ripisylves trop souvent oubliées.

Glossaire :

* CNPF : Centre National de la Propriété Forestière.

* INRAE : Institut National de la Recherche pour l’Agriculture, l’alimentation et l’Environnement.