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Le Gier, un cours d’eau dans la ville

FNE Loire poursuit sa protection des espaces boisés bordant les rivières et cours d’eau, communément appelés « Ripisylves ».

Pour mieux connaître leur qualité aux bords du Gier, nous avons utilisé l’Indice de Biodiversité et de Connectivité des Ripisylves (IBCR). L’outil élaboré par FNE AURA, avec l’aide de l’INRAe et du CNPF, offre une évaluation rapide de l’état écologique des ripisylves. Le diagnostic obtenu permet de prioriser les actions de préservation ou d’amélioration de la biodiversité de ces milieux.

Échantillon 1 sur la commune de l’Horme

Une ripisylve très urbanisée

Le Gier est une rivière fortement urbanisée coulant dans l’axe Saint-Etienne / Lyon. Les linéaires inventoriés, situés en aval de Saint-Chamond, sont représentatifs avec de nombreux aménagements anthropiques situés sur les berges. Le premier relevé a été réalisé sur la commune de l’Horme et a obtenu une note de 20/100. Le cours d’eau présente une hydromorphologie intéressante avec une succession de radiers, haut-fond, bas-fond, bancs de sables etc… Mais il y a une forte incision1 du lit de la rivière (les berges se retrouvent perchées à 5m de hauteur), de nombreuses espèces exotiques envahissantes (Robinier faux-acacia, Balsamine de l’Himalaya, etc.) et la présence de nombreux déchets. Ce, sont autant d’éléments qui attestent du fort degré d’anthropisation des abords du Gier et d’une dégradation de ses milieux. Néanmoins, nous notons la présence de vieux arbres et d’arbres morts favorables à l’accueil de la biodiversité.

Échantillon 1 sur la commune de l’Horme

Un peuplement homogénéisé et dégradé

Échantillon 2 sur la commune de la Grand-Croix

Le second relevé a été réalisé sur la commune de la Grand-Croix et a obtenu une note de 24/100. A l’image du premier, celui-ci est très urbanisé avec plusieurs parties endiguées et la présence de seuils² dans le lit du Gier. La partie aval présente une ripisylve dense, mais composée principalement de Robinier faux-acacia. Cette espèce exotique envahissante banalise la végétation dans ses différentes strates et entraîne l’appauvrissement de la faune associée.

Échantillon 2 sur la commune de la Grand-Croix

Des améliorations difficiles

Les deux relevés échantillonnés attestent d’une ripisylve dégradée, en raison de l’urbanisation des berges. La vallée du Gier, dans sa partie aval, est une vallée dense en habitations et infrastructures. Il semble compliqué d’améliorer la ripisylve de manière significative, sans une intervention d’envergure pour la gestion des espèces invasives, le ramassage de déchets, des actions de communication et de sensibilisation auprès des pouvoirs publics et des institutions (écoles, entreprises bordant ces milieux, etc.). Néanmoins, des actions ciblées sur des zones à enjeux pour améliorer la biodiversité localement et favoriser la continuité de ces trames vertes et bleues à différentes échelles (locale, communale, agglomération) peuvent être pertinentes. La partie amont du Gier, mieux préserver de l’urbanisation, présente un potentiel intéressant susceptible d’accueillir une riche biodiversité.

1 Désigne un enfoncement généralisé du cours d’eau avec la présence de berge abrupte.
2 Un seuil est un obstacle artificiel tranversal construit dans le lit mineur du cours d’eau. C’est un petit barrage inférieur à 5m de hauteur.

Publié par FNE Loire

Le Lundi 12 février 2024

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