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Des chauves-souris dans les ripisylves de la Louyre

Les ripisylves, ces zones boisées en bordure de cours d’eau, sont d’extraordinaires puits de biodiversité quand elles sont en bon état. Et leur importance écologique va bien au-delà des espèces aquatiques.

Lundi 16 septembre 2024 Biodiversité Eau Forêt

Au printemps 2024, la FRAPNA a effectué des relevés sur tout le linéaire du ruisseau de la Louyre entre Saint-Privat et Saint-Laurent-sous-Coiron, pour évaluer la biodiversité potentielle de cette vallée.
La proximité de grottes et cavités, lieux privilégiés pour les chauves-souris, rend ce territoire particulièrement intéressant.

Rencontre entre deux mondes

Les ripisylves constituent des écotones, c’est-à-dire des zones de transition entre deux écosystèmes différents, qui sont dans ce cas précis : la rivière et la forêt. La cohabitation de ces deux mondes permet la présence simultanée d’espèces aquatiques et arboricoles, qui y trouvent chacune leur bonheur, en se rencontrant dans cette perméable frontière qu’est la ripisylve. S’ajoutent à ce cortège, des espèces ayant besoin des deux types de milieux à la fois, les cours d’eau et les arbres, pour subvenir à leurs propres besoins, comme le castor, mais aussi certaines chauve-souris.

Le Murin de Capaccini

Le Murin de Capaccini, est un petit chiroptère, d’une vingtaine de centimètre d’envergure qui, comme la plupart des chauves-souris d’Europe, se nourrit exclusivement d’insectes. Et ce n’est pas un petit mangeur puisque le nombre de ses victimes se compte en millier chaque nuit.

Bien qu’il soit tout à fait capable d’attraper ses proies en plein vol, le Murin de Capaccini s’est pourtant spécialisé dans la « pêche » de petits insectes posés à la surface de l’eau ou voletant juste au-dessus. Pour cela, il lui faut une eau calme, où les vagues et les rides du courant ne gêneront pas son écholocation. Certaines zones de l’aval de la Louyre, où la rivière est bien connectée à son lit majeur et où la ripisylve est dense et stratifiée, répondent parfaitement à ses besoins.

Dans ce milieu, la flore abondante et les obstacles naturels ralentissent le courant, créant un environnement riche en insectes que le murin de Capaccini pourra chasser à volonté. De plus, les falaises et rochers calcaires permettent la présence de grottes, cette chauve-souris cavernicole a, presque au même endroit, le gîte et le couvert. Cette espèce, classée en danger d’extinction (EN) à l’échelle régionale, trouve dans ces tronçons de la vallée de la Louyre un endroit idéal pour s’épanouir.

Une ripisylve c’est bien, une vieille ripisylve c’est mieux

Plus une forêt est vieille, plus sa biodiversité est riche. Pourquoi ? Parce qu’une ripisylve sénescente (c’est-à-dire suffisamment mature pour que les arbres aient le temps de mourir de leur belle mort) possède plus de trouées dans le couvert, les différentes plantes croissent donc de manière moins uniforme et les strates végétales sont plus diversifiées. De plus, des arbres plus vieux vont avoir un bois plus tendre à offrir aux mâchoires des insectes et aux becs des pics. Des écorces qui se décollent, des concavités qui se forment, des surfaces d’aubier dénudés, etc… sont autant de micro-habitats pour les insectes, les oiseaux ou les micro-mammifères.

L’intérêt de conserver les ripisylves est donc d’autant plus grand que leur importance en tant que réservoir de biodiversité prend de l’ampleur sur le temps long, quand le boisement commence à atteindre une maturité suffisante.

Libre évolution : un avantage pour la biodiversité de la Louyre

Sur certains tronçons de la basse vallée de la Louyre, la présence de vieux arbres, de beaucoup de bois mort et d’une végétation stratifiée est assez encourageante. Elle favorise la présence de nombreux insectes xylophages (mangeur de bois) et d’arachnides qui font à leur tour le régale des chauves-souris.

Dans cette vallée peu accessible et impropre à l’agriculture, laisser la ripisylve en libre évolution pourrait donc lui permettre de gagner en maturité, augmentant ainsi son rôle de réservoir de biodiversité.

Publié par FRAPNA Ardèche

Le Lundi 16 septembre 2024

https://www.fne-aura.org/actualites/ardeche/des-chauves-souris-dans-les-ripisylves-de-la-louyre/

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