Des solutions fondées sur la nature pour lutter contre la sécheresse. Un projet interculturel en action.
"Ce que la nature nous apprend - Sensibilisation fondée sur les enseignements du vivant" est un projet interculturel s’inscrivant dans le programme Européen Erasmus+. Par l’expérimentation de l’ingénierie castor et la mise en place de chantiers participatifs, il permet de sensibiliser des jeunes Français·es et Catalan·es aux enjeux de la préservation de l’environnement.

Les jeunes participant·es au projet écoutant sagement une présentation de la réserve naturelle du Parc Naturel des Aiguamolls de l'Empordà.
Construction et objectifs du projet
Ce projet a pour ambition de contribuer à renforcer la conscience collective autour de la gestion durable des ressources naturelles et de la protection de notre planète. Il vise à agir pour l’environnement à travers des actions concrètes et participatives.
Il existe des similitudes frappantes entre les problématiques environnementales en Ardèche et en Catalogne, notamment en ce qui concerne la gestion de l’eau. En Ardèche, la région fait face à des périodes de sécheresse sévères, mais aussi à des crues fréquentes. La Catalogne, pour sa part, a déclaré l’état d’urgence sécheresse en février 2024, illustrant les défis partagés de ces deux territoires. Ce projet interculturel comprend plusieurs organismes : la Commission Européenne, la FRAPNA, l’AAPNAE (association des Amis du Parc Naturel des Aiguamolls de l’Empordà), et Gisfera (coopérative de projets environnementaux et experte en éducation environnementale).
Les objectifs principaux sont alors d’expérimenter et explorer des nouvelles techniques d’éducation permettant d’amorcer un nouveau rapport au vivant chez les jeunes, et de créer un pont entre recherche, éducation non-formelle et politiques locales.
Le projet est structuré en deux phases distinctes :
1. L’expérimentation de chantiers participatifs en France et en Catalogne, dans le but de restaurer les cours d’eau par la construction d’ouvrages inspirés de l’ingénierie castor.
2. L’organisation d’un colloque au cours duquel seront présentés le retour d’expérience des jeunes, les résultats obtenus, et les enseignements tirés du projet. Ces rencontres permettront de partager les connaissances acquises et de sensibiliser un public plus large à la nécessité de préserver nos écosystèmes.
La méthode de l’ingénierie castor : une approche low-tech et accessible à tous·tes
Les castors, par leur activité de construction d’ouvrage, jouent un rôle clé dans le rétablissement de la fonctionnalité des cours d’eau. Une rivière modelée par le castor à plusieurs propriétés, elle :
- Génère un milieu complexifié
- Optimise la recharge des aquifères
- N’entrave pas la circulation piscicole
- Multiplie les habitats et les formes d’écoulement
- Améliore la qualité de l’eau
- Favorise la biodiversité
- Augmente la résistance aux inondations
- Augmente la résistance aux sécheresses et incendies
- Renforce la séquestration du carbone
Les effets de l’ingénierie castor sont multiples : l’étalement de la rivière, l’ouverture de bras secondaires, la réhydratation de la nappe phréatique… Le projet tentera de mettre en lumière les bienfaits de cette approche low-tech, facile à mettre en œuvre et à transmettre. Contrairement à d’autres méthodes techniques plus complexes, l’ingénierie castor ne nécessite pas de matériaux sophistiqués ou de savoirs techniques approfondis, ce qui la rend accessible à tous·tes, même aux personnes sans formation spécialisée.
Les avantages de l’ingénierie castor et du projet interculturel
Les chantiers participatifs permettent à des jeunes de se familiariser avec cette approche simple et efficace. L’objectif est de réparer les processus naturels, plutôt que de se concentrer uniquement sur les symptômes de dégradation. Le chantier devient un laboratoire vivant, dans lequel chacun·e peut apprendre en écoutant la nature et en partageant ses connaissances et ses impressions. En réunissant des participant·es de deux pays européens, les jeunes sont invité·es à réfléchir sur des enjeux locaux qui les concernent tous·tes. La diversité culturelle, les différences de perceptions et d’approches face à la nature offrent une richesse d’échanges et de réflexions.
L’intention du projet, à long terme, est d’essayer de rendre accessible ces actions aux habitant·es d’un territoire. Puis, d’analyser quel impact cela pourrait avoir sur leur perception des rivières et de l’environnement. Le projet interroge surtout notre approche et notre rapport à la nature, comment nous la pensons et l’appréhendons. L’objectif serait que cette pratique permette une réflexion sur la réappropriation et la préservation d’un milieu. Ce travail collaboratif pourrait favoriser le développement d’un sentiment d’appartenance à la nature et permettre de prendre conscience des défis à relever pour une gestion durable des ressources naturelles.
Publié par FRAPNA Ardèche
Le Jeudi 17 avril 2025
https://www.fne-aura.org/actualites/ardeche/des-solutions-fondees-sur-la-nature-pour-lutter-contre-la-secheresse-un-projet-interculturel-en-action/
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