Le hérisson devient castor et part en voyage !
Présentation du projet "Ce que la nature nous apprend - Sensibilisation fondée sur les enseignements du vivant". Pour plus de contexte, voir l'article des "Solutions fondées sur la nature pour lutter contre la sécheresse. Un projet interculturel en action". Voici un résumé du séjour en Catalogne, où a eu lieu la construction d'un ouvrage castor dans le cadre d'une rencontre entre jeunes Catalan·es et Français·es grâce au programme Erasmus+.

Nos jeunes castors en mission construction !
Phase 1 du projet : le chantier participatif en Espagne
Du 1er au 5 Mars 2025, des jeunes étudiant·es venant d’Ardèche et de Catalogne se sont rencontré·es pour la première fois, afin de passer une semaine ensemble sur la construction d’un ouvrage inspiré de l’ingénierie castor. Cette pratique puise son fonctionnement dans l’éducation populaire et la mise en pratique d’actions concrètes, le tout gravitant autour de l’importance de la préservation de la nature. La semaine fût également rythmée par des activités et sorties culturelles, ce qui a permis de renforcer les liens entre chacun·es, d’en apprendre plus sur la culture d’autrui et de pratiquer la langue !
Nos étudiant·es (et leurs encadrant·es) se sont retrouvé·es bottes dans la rivière de La Muga, ont retroussé leurs manches (et mouillé leurs pieds) afin de mettre en place un ouvrage inspiré de l’ingénierie castor.
Déroulé de la construction de l’ouvrage castor
Il a fallu commencer par installer un arbre porteur, celui qui a servi de base fondatrice à notre ouvrage. Des morceaux de bois ont été ensuite enfoncés de manière perpendiculaire dans le tronc que l’on venait de mettre en place. Sur ce, le tissage d’autres branchages avec ce que l’on venait de caler a pu commencer. S’est ajouté à ça, “le vert”. Il se constituait de petites branches d’arbres avec leurs feuilles (principalement du hêtre). Ce dernier a eu pour usage de boucher les trous étant trop petits pour faire passer des branches ou des morceaux de bois. La technique était de les rassembler par petit paquet de 3-5, afin que ce soit compact mais malléable, et de les planter profondément, pour que cela tienne le plus possible.
De la boue et des pierres ont ensuite été déposées pour consolider le premier étage, en commençant par le bas du barrage (c’est-à-dire sous l’eau), tout en répétant l’opération jusqu’à la surface. Tout ce processus a été repris sur un deuxième étage. Sur le côté droit du barrage, deux autres troncs sont venus renforcer l’ouvrage. Une équipe était, pendant ce temps, dédiée à raccorder un bras secondaire à la rivière et à le remettre en eau. Il a fallut aplanir un léger surplomb en début de parcours afin de laisser ensuite l’eau s’étaler et cheminer dans le bras secondaire, puis, enfin rejoindre la rivière plusieurs dizaines de mètres en dessous du barrage.. Cette action a pour fonction que la rivière ne déborde pas au-dessus du barrage.
Tout au long de la construction, nous avons confectionné la « jupe ». La jupe est une étape très importante de l’ouvrage, elle permet, en plaçant des branches dans le sens du courant, de limiter la création d’une cascade et donc le creusement d’une fosse à l’aval de l’ouvrage. La jupe permet de ralentir l’eau. Encore un peu de vert au-dessus du reste, pour boucher les trous, et le tour est joué. L’eau a enfin envahi tout le bras et nous avons ainsi terminé notre ouvrage.
L’aventure ne s’arrête pas là : les Catalan·es viennent à leur tour en Ardèche à la fin du mois d’Avril, afin de réaliser un autre ouvrage. Nous avons hâte de voir la suite du projet !
Cette expérience fut riche en échanges et en apprentissage de savoirs. Elle nous prouve qu’une écologie conviviale et low-tech est possible.
Publié par FRAPNA Ardèche
Le Jeudi 17 avril 2025
https://www.fne-aura.org/actualites/ardeche/le-herisson-devient-castor-et-part-en-voyage/
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