Présentation du bassin versant
Le Doux est un cours d’eau du nord du département de l’Ardèche. Il n’est pas doté d’une nappe d’accompagnement et suit un régime pluvial contrasté entre hautes eaux et basses eaux.
Cette faible disponibilité naturelle de la ressource en eau, associée aux prélèvements pour l’eau potable, l’agriculture et les usages domestiques, conduisent à des
débits d’étiage très faibles. Allant jusqu’à des niveaux critiques pour le bon fonctionnement des cours d’eau et le maintien des usages. Ainsi, la prise d’arrêtés sécheresse est quasiment systématique durant la période estivale.
Le bassin versant du Doux se caractérise par une agriculture très présente sur ce territoire, elle en occupe, en effet, 42% de la superficie.
Historique de la gestion de la ressource en eau
Afin de pallier cette faible disponibilité de la ressource en eau et satisfaire les besoins pour l’irrigation, de nombreuses retenues ont été créées. Celles-ci représentent une solution en théorie idéale, permettant le stockage d’eau en hiver pour la réutiliser en été. Ainsi le bassin versant du Doux est très équipé, en 2021 il compte 937 retenues.
Cependant ces
retenues ont des conséquences sur les milieux aquatiques, notamment celles (en travers) sur cours d’eau, sur source permanente ou sur zones humides. En effet, elles vont diminuer les débits à l’aval (interception de l’eau, pertes par évaporation…), prolonger les étiages et dégrader les écosystèmes.
Une étude d’impact réalisée sur le Doux en 1991, avait mis en évidence que 40% des retenues en cours d’eau identifiées avaient un impact fort sur les milieux. Elle préconisait d’ailleurs de ne plus autoriser les retenues en cours d’eau et d’arrêter les pompages en rivière.
Depuis, plusieurs outils ont été mis en place afin d’améliorer la gestion quantitative de l’eau, le partage de la ressource et la préservation des milieux aquatiques. Le taux de prélèvement en rivière a ainsi diminué, passant d’environ 20% à 7%.
Solutions pour un meilleur partage de la ressource
Afin de limiter les conflits d’usage et de favoriser la préservation des milieux aquatiques, plusieurs politiques et actions ont été mises en œuvre.
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Le Bassin du Doux a été classé en
Zone de répartition des eaux en 1995. La réglementation s’en trouve renforcée par un abaissement des seuils pour les demandes d’autorisation de prélèvements d’eau.
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Pour mieux connaître la ressource, une
étude des volumes prélevables a été réalisée (2011) pour déterminer les volumes qu’il est possible de prélever tout en garantissant les besoins du milieu naturel et les usages.
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Un objectif de suppression de 100% des prélèvements directs en rivière d’ici 2022 a été fixé, notamment par substitution via des retenues collinaires.
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Un plan de gestion de la ressource en eau du Doux et du Mialan est mis en œuvre depuis 2018 jusqu’en 2022. Il fixe des objectifs pour la gestion quantitative de l’eau, des règles de répartition de la ressource et définit un plan d’action d’économies d’eau.
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La chambre d’Agriculture de l’Ardèche a été désignée par le Préfet comme Organisme Unique en charge de la gestion collective des volumes prélevables pour l’irrigation du bassin du Doux. L’objectif est d’avoir une gestion collective et durable du volume prélevable alloué à la profession agricole.
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Une étude sur l’impact cumulé des retenues de stockage a été lancée en 2018 sur le bassin du Doux. Les résultats sont attendus pour 2022. En effet, le bassin versant est très équipé en terme de retenues de stockage : 937 retenues ont été inventoriées (dont a minima 311 n’ont plus d’usage agricole). Or la plupart de ces retenues ont un impact négatif significatif sur les milieux aquatiques, notamment sur l’hydrologie, et des projets continuent à voir le jour.
L’implication de la Frapna 07
Notre association suit avec grand intérêt l’étude de l’impact cumulé des retenues de stockage, participant aux commissions techniques et politiques.
La Frapna 07 est également représentée au comité technique « eau et agriculture », qui étudie les projets de retenue et de forage. Pour ces projets, nous sommes particulièrement attentifs à ce que la réutilisation des retenues qui n’ont plus d’usage et les économies d’eau soient privilégiées.
D’autre part, notre association s’oppose aux retenues sur cours d’eau, sur zones humides et sur source. Ces retenues étant trop impactantes pour les milieux.