FNE dénonce la surenchère des aménagements routiers dans le Cantal
FNE Cantal souhaite alerter sur le fait que l'aménagement inconsidéré du territoire et la création de nouvelles voiries, sont en parfaite contradiction avec la politique nationale de lutte contre le réchauffement climatique. Plus de détails.
Les contournements routiers consomment des espaces agricoles et naturels et fractionnent les écosystèmes, ils portent des atteintes innombrables et irrémédiables à l’environnement, au cadre de vie, aux paysages, aux biens des riverains et des agriculteurs, aux finances des contribuables et ne
résolvent pas le fond des problèmes qui se posent réellement à notre territoire rural. Pour cela, FNE Cantal s’insurge.
L’impact environnemental
Le transport routier est un secteur qui n’arrive pas à contrôler ses émissions de gaz à effet de serre, la division des émissions de GES par 4 à l’horizon 2050 s’avère impossible si l’on extrapole les tendances actuelles. Et la conception de nouveaux ouvrages routiers rentre en contradiction majeure avec la préservation de la biodiversité, enjeu prioritaire aujourd’hui pour l’avenir des jeunes générations.
L’emballement des décideurs, une frénésie de projets pour les années à venir :
Après le contournement de Saint-Flour, réalisé en Partenariat Public/Privé, pour 30 M€, la Région va apporter 42,5 M€ et le Département et les autres collectivités une somme identique pour financer des travaux sur d’autres axes du Cantal. C’est une véritable surenchère !
• RD 922 : Création de deux créneaux de dépassement en amont et en aval de Saint-Martin-Valmeroux.
• Créneaux en phase de création du côté de Jaleyrac et de Saint-Cernin (fin 2020-2021).
• RD926 : Contournement d’Ussel et liaison RN 122/RD 926 avec la déviation de Murat.
• RN122 : Projets de créneaux de dépassement entre Massiac et Aurillac.
Deux exemples :
– La déviation RN122 Sansac-Aurillac en quelques chiffres : (*source : Dreal et Ademe)
• Une déviation sur 13 km, dont 10 km de voies neuves, soit une emprise de plus de 14 hectares,
• 90 000 m3 de matériaux extraits, déblais et remblais avec excédents de 30 000 m3,
• plus de 120.000 tonnes d’agrégats (enrobé et béton), soit un impact CO2 de + de 9000 tonnes CO2e*.
• Un coût total de plus de 54,6 millions d’euros.
– Le contournement d’Ussel, un projet qui est loin de faire l’unanimité.
Le Conseil Départemental souhaite imposer le contournement d’Ussel à une population majoritairement opposée, sans concertation. C’est une gabegie financière pour gagner une minute sur le temps de trajet entre Aurillac et l’A75. Si trois avant-projets ont été dessinés, deux ont été retenus pour un coût estimé de 5 M€ HT.
Le collectif Ussel, membre de FNE-Cantal, se fait le porte-parole des sans-voix dans cette mobilisation contre les deux tracés retenus qui sont massivement rejetés par la population locale. Pour ce collectif de citoyens qui demande de la concertation et du bon sens, les deux variantes portent gravement atteinte au cadre de vie et à une zone classée Natura 2000. L’étude d’impact demandée à la Chambre d’Agriculture du Cantal, précise
qu’avec une emprise de 6 à 8 ha, ce contournement aura de graves répercussions sur le foncier agricole, entraînera une précarisation de la vente de lait en AOP, impactera durablement la construction ou l’utilisation des bâtiments ainsi que les sources d’abreuvement. Le monde agricole est fermement opposé à ce projet.
Que proposons-nous ?
Une approche plus économe de l’aménagement du territoire doit s’imposer. Nous devons nous orienter vers des concepts de proximité. Les déplacements des personnes et des marchandises doivent être intégrés dans des schémas de transports alternatifs (plate-formes de ferroutage, plate-formes multimodales, politique novatrice pour les transports en commun, développement de tram-train, schéma de transports collectifs, etc..).
Une politique raisonnée d’aménagement durable du territoire départemental passe par une relocalisation des activités économiques, il faut rapprocher les services, densifier de petites unités urbaines, organiser des circuits courts de distribution. Elle doit se substituer à cette fuite en avant et à cette poursuite effrénée de l’artificialisation des terres, elle serait financée par les énormes économies obtenues par l’abandon des
investissements routiers programmés par le Département.
Il faut donner la priorité au rail, avec des investissements massifs, pour adapter les infrastructures et permettre à terme que la majorité des transports de marchandises puissent se réaliser par le rail. Les trains consomment moins d’espace et d’énergie, ils polluent peu. Ce développement passe aussi par la modernisation des voies et l’amélioration des dessertes et des cadencements des trains express régionaux. Créons des plates-formes de
ferroutage pour les liaisons Est-Ouest, Massiac / Saint-flour / Aurillac.
La fédération FNE Cantal avec ses associations, reste vigilante et pragmatique, nous voulons promouvoir des propositions alternatives plus douces et réclamons par ailleurs une gouvernance adaptée à notre époque et parfaitement transparente.
Publié par FNE Cantal
Le Mercredi 13 janvier 2021
https://www.fne-aura.org/actualites/cantal/fne-denonce-la-surenchere-des-amenagements-routiers-dans-le-cantal/
Partager