— Actualités —

Retour du loup et grands ongulés

Le retour des grands prédateurs repose la question de l'équilibre dans la biodiversité cantalienne

Mardi 11 août 2020 Biodiversité Grands prédateurs

La grande faune du Cantal : ongulés et loup

L’homme a pris tôt au néolithique ses quartiers sur les hautes terres cantaliennes pourvoyeuses de gibier,  de fruits et de graines, instaurant il y a longtemps des transhumances alimentaires que les troupeaux domestiques d’aujourd’hui perpétuent. Ces grands espaces de plateaux et de formes bossues sont de longue date aménagés au détriment d’une forêt qui aujourd’hui reprend peu à peu sa place naturelle au profit du recul agricole, en s’élançant du bas des vallées à l’assaut des pentes fortes.

 

Sur ces hauteurs pelées ou dans ces pentes touffues se déploie aujourd’hui une grande faune herbivore dans laquelle réside sans doute une des originalités du peuplement animal départemental : cerf, sanglier, chevreuil, chamois et mouflons s’y rencontrent assez facilement pour peu que l’on fasse attention à son environnement.

Le retour de ces espèces est due pour partie à l’homme qui après avoir tout fait disparaitre dès la fin du XIXièm siècle, se pique de les réintroduire, les Cerfs et les Mouflons dans les années 60, les Chamois dans les années 70-80, les sangliers dont les lâchers illégaux se poursuivent encore au 2nd millénaire.

 

Cet accompagnement d’un retour naturel qui se dessinait déjà en parallèle de l’étiolement du monde rural n’était pas désintéressé puisqu’aujourd’hui cette grande faune paye un lourd tribu à la folie cynégétique : 2500 cerfs (sur une population estimée à 10000 individus soit 25 % de prélèvement annuel !) 5500 Chevreuils, 3000 Sangliers, 200 Mouflons et autant de Chamois sont éliminés chaque année.

Au-delà de ce décompte macabre, cette pression humaine contrarie le développement de ces espèces selon leurs besoins écologiques, qui passent par des déplacements sur des distances plus ou moins longues et leur déploiement dans des milieux complémentaires plutôt que leur cantonnement dans les espaces refuges.

 

Ce modèle atteint ses limites d’abord parce que les plans de chasse (système de quotas de prélèvement à effectuer par les chasseurs) n’atteignent pas les objectifs fixés, du fait d’une baisse du nombre de chasseur, d’une pyramide des âges très vieillissante, et par ailleurs de la pression qu’exerce l’arrivée du prédateur écologique par excellence : le Loup. Dispersant les populations concentrées artificiellement, réactivant des réflexes de survie que certaines espèces (Mouflons, Chevreuil) avaient semblé diminuer, le Loup profite de cette profusion de grands herbivores sauvages pour s’installer.

 

En lui laissant cette place naturelle dans l’écosystème cantalien, on s’assurera d’un équilibre dynamique des populations de grands ongulés. Accompagné de mesures de protection drastique des troupeaux domestiques, l’implantation durable du loup est une chance de retrouver des écosystèmes fonctionnels qui résisteront mieux à l’effondrement de la biodiversité et aux changements climatiques.

Publié par FNE Cantal

Le Mardi 11 août 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/cantal/retour-du-loup-et-grands-ongules/

Partager


Je relaie

J'agis